Voici le genre d’événement international qui passe facilement inaperçu, mais qui témoigne des nouvelles mouvances sur la scène politique mondiale. À l’initiative du Brésil et du Nigeria a eu lieu, le 30 novembre dernier, le 1er Sommet entre l’Amérique du Sud et l’Afrique dans la capitale du Nigeria, Abuja. Bien que seulement six chefs d’État (Bolivie, du Brésil, de l’Équateur, de Guyana, du Paraguay et du Surinam) d’Amérique du Sud étaient présents au Sommet. 

Mais les absences s’expliquaient en bonne partie par des problèmes d’agenda, la cérémonie d’investiture du nouveau président mexicain Felipe Calderón ayant eu lieu le lendemain. D‘autre part, l’information sur l’assistance des chefs d’État africains n’a pas été divulguée. 

Les thèmes discutés ont inclus la pauvreté, la paix et la sécurité. La rencontre visait à rapprocher les deux régions, particulièrement en matière d’énergie, d’éducation et de santé. Lors du sommet, les dirigeants ont fait un appel à une forte coopération Sud-Sud en faveur du développement et à la présence sur la scène mondiale d’une voix différente à celle des pays industrialisés. Ils ont aussi envisagé la possibilité de coordonner les positions des deux continents dans la poursuite des négociations de la ronde de Doha, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et dans les discussions sur la réforme des Nations unies.   

Outre ces points, la déclaration, la résolution et le plan d’action adoptés prévoient la création d’une banque afro-sud-américaine et indiquent que les sommets se tiendront aux trois ans.

Le prochain sommet se déroulera au Venezuela en 2009. 

Le Brésil et Cuba entretiennent des relations soutenues avec l’Afrique. De son côté, le Venezuela essaie depuis peu de développer des liens avec ce continent. Le président du Brésil Luis Inácio Lula da Silva a effectué cinq tournées en Afrique depuis son arrivée au pouvoir, en 2003. Depuis cette même année, les échanges commerciaux entre le Brésil et l'Afrique ont doublé pour atteindre 1,3 milliard $US l’an passé (5% des exportations brésiliennes s’y dirigent maintenant). 

En revanche, pour les autres pays d’Amérique du Sud, les relations avec l’Afrique sont jusqu’à maintenant très limitées. Dans des réunions bilatérales tenues à l’occasion du sommet, le président Lula s’est entretenu avec ses collègues du Togo, du Ghana, de l’Algérie, du Mozambique et de la Libye. Le principal sujet abordé a été la production de biodiesel, une activité dans laquelle le Brésil excelle et qui intéresse fortement certains pays africains, principalement ceux qui ne sont pas producteurs de pétrole. 

Fait à Québec le 20 janvier 2007.

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