Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale
Le Québec appuie la création d'une ONUE
2007-03-18

Par Daniel Allard

« Si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que les Québécois et leur gouvernement croient que le temps est venu de poser un geste de plus pour la protection de l’environnement. Ainsi, le Québec appuie la création de l’Organisation des Nations unies pour l’environnement (ONUE) afin de donner davantage de force et de cohérence à l'action internationale en matière environnementale ». C’était à Paris, le 2 février 2007, les paroles du premier ministre du Québec, Jean Charest, dans le cadre de la Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale.

« Les changements climatiques constituent l’un des défis les plus importants pour l’humanité. Or, un défi global exige une solution globale. Bien que le réchauffement de la planète ne se fasse pas sentir de la même façon partout, les émissions de gaz à effet de serre ont un impact sur tout le globe, qu’ils proviennent de Montréal, de Londres ou de Beijing. Dans cette optique, il faut faire preuve de leadership et unir nos forces pour améliorer les choses de façon significative », a aussi souligné monsieur Charest.

À l’invitation du président français Jacques Chirac, le premier ministre du Québec tenait à participer, les 2 et 3 février derniers, à  cette conférence qui rassemblait des représentants d’une soixantaine de pays autour de questions liées à la préservation de l’environnement.

Le Québec appuie donc fortement la création d’une ONUE qui favoriserait une meilleure coordination des efforts environnementaux et des différents accords multilatéraux existants. Un tel organisme permettrait également une mise en commun plus facile des connaissances scientifiques et un accompagnement des pays en développement dans leurs politiques environnementales. Cette organisation devrait être inclusive en considérant le rôle important des États fédérés et des gouvernements régionaux en environnement. Cette ONUE ne doit pas devenir une bureaucratie qui empêche les gens de bouger. Elle doit encourager ces États qui agissent régionalement, soutiennent également ses promoteurs. Par rapport à ce dernier élément, le premier ministre du Québec a cité en exemple la Californie, les États de la Nouvelle-Angleterre, l'Australie du Sud et le Manitoba.

Rappelons par ailleurs que le premier ministre québécois avait pris part à la fin janvier aux travaux du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, où il a agi à titre de panéliste dans des ateliers portant sur les changements climatiques. Lors de son séjour à Davos, M. Charest s‘est prononcé en faveur de la création au Canada d’un marché du carbone semblable à celui adopté en Europe. Un tel système permet aux entreprises d’échanger et de négocier des permis d’émission de gaz à effets de serre dans le respect des normes fixées par le protocole de Kyoto.

 

« CITOYENS DE LA TERRE »

 

CONFERENCE DE PARIS

POUR UNE GOUVERNANCE ECOLOGIQUE MONDIALE

 

Appel de Paris

 

samedi 3 février 2007

 

Nous, citoyens de tous les continents, responsables politiques, représentants d’organisations internationales ou non gouvernementales, scientifiques, chefs d’entreprises, nous lançons un appel solennel à une vaste mobilisation internationale contre la crise écologique et pour une croissance respectueuse de l’environnement.

 

1. Aujourd’hui, nous savons que l’humanité est en train de détruire, à une vitesse effrayante, les ressources et les équilibres qui ont permis son développement et qui déterminent son avenir. Nous prenons conscience que le devenir de la planète dans son ensemble est en jeu, que l’humanité tout entière est en cause dans son bien-être, dans sa santé, dans sa sécurité, et jusque dans sa survie.

 

Aujourd’hui, le temps est venu de la lucidité. Savoir reconnaître que nous sommes parvenus au seuil de l’irréversible, de l’irréparable. Admettre que nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre, que chaque jour qui passe aggrave les risques et les dangers.

 

2.  A Rio, à Johannesburg, à Montréal, à Kyoto, la communauté internationale s’est mobilisée. Mais il faut aller beaucoup plus loin : être plus efficaces, plus rapides, plus cohérents, plus ambitieux.

 

3.  C’est pourquoi, conscients de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures, conscients du coût de l’inaction, nous nous engageons à mettre au centre de nos décisions et de nos choix, chacun dans notre domaine, la préoccupation de l’environnement. Nous nous engageons à prendre les mesures qui s’imposent pour conjurer des périls qui menacent la survie même de l’Humanité, en particulier celui du changement climatique, dont le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat démontre avec force la gravité.

 

4.  Nous nous engageons à faire progresser la prise de conscience aux niveaux local, national et international. Pour promouvoir une éthique écologique, nous appelons à l’adoption d’une Déclaration universelle des droits et devoirs environnementaux. Cette charte commune garantira aux générations présentes et futures un nouveau droit de l’homme : le droit à un environnement sain et préservé.

 

5.  Nous nous engageons à faire le choix d’une autre croissance, une croissance écologique, le choix d’une économie mise au service du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. Tous les peuples de tous les continents doivent pouvoir accéder au niveau de vie auquel ils aspirent légitimement. Mais nous récusons un modèle fondé sur le gaspillage effréné des ressources naturelles et la pollution toujours plus grave de la planète.

 

Nous nous engageons à promouvoir le développement de technologies, de modes d’organisation et de comportements plus économes en énergie, en eau, en ressources naturelles et à intégrer les coûts liés à la préservation de l’environnement dans nos systèmes économiques.

 

6. Dans cette responsabilité collective, l’effort doit être équitablement partagé entre les pays les plus riches, les pays émergents et les pays les moins avancés. Les transferts technologiques et financiers doivent être amplifiés. Il faut concevoir et mettre en œuvre des mécanismes de financements innovants pour aider les pays les plus pauvres à s’adapter.

 

7.  Nous tous ici présents, Citoyens de la Terre, nous appuyons les efforts des nations qui se mobilisent, dans un esprit de souveraineté partagée, pour renforcer la gouvernance internationale de l’environnement. Nous appelons à transformer le Programme des Nations Unies pour l’Environnement en une véritable Organisation internationale à composition universelle.

 

À l’image de l’Organisation mondiale de la santé, cette Organisation des Nations Unies pour l’Environnement sera une voix forte et reconnue dans le monde. Elle doit être un instrument pour évaluer les dommages écologiques et comprendre comment y remédier ; un instrument efficace pour promouvoir les technologies et les comportements les plus respectueux des écosystèmes ; un moyen pour soutenir la mise en œuvre des décisions environnementales à travers la planète.

 

8. Nous nous réjouissons de la proposition du Maroc d’accueillir la première réunion du groupe pionnier des "amis de l’Organisation des Nations Unies pour l’Environnement" qui rassemble déjà plus de 40 pays.

 

9. Nous appelons tous les États à rejoindre ce combat.

C’est notre responsabilité à tous.

Il en va de l’avenir de l’humanité.

 

3 février 2007

http://www.citoyensdelaterre.fr/conference/?Appel-de-Paris

 

Fait à Québec le 15 mars 2007.


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