CHRONIQUE "Mondialisation"
Tous et toutes au Forum social québécois!
2007-05-16


Par Renaud Blais
Chroniqueur
Altermondialiste pour l'espoir

Depuis maintenant de nombreuses années des QuébécoisES rêvent de l’unité et de la stimulante synergie qu’engendreront l’organisation et la réalisation d’un véritable Forum social national québécois.

Lors du Forum social mondial, édition 2002, il y eut un mot d’ordre général pour inviter tout le monde à organiser un forum social à l’échelle de son coin de pays. Ici à Québec, nous étions prêts, et avons tenu un des premiers forums sociaux locaux.  

Depuis la tenue à Québec du Forum social régional Québec-Chaudière-Appalaches (à l’échelle internationale notre forum social régional, il faut le dire, faisait plutôt local…) de la fin de septembre 2002, nous en rêvons. (Voyez la déclaration finale, qui n’a que très peu vieillie, encore très d’actualité, au bas de la page d’accueil au : www.reseauforum.org 

À l’échelle du Québec, de nombreuses tentatives ont révélées que, jusqu’à ce jour, les conditions n’étaient pas réunies. Basé sur de très nobles idéaux, le projet de Forum social Québec-Canada-Premières Nations fut le plus abouti de ces projets qui n’ont pas vu le jour. 

Je crois, par ailleurs, que cette fois sera la bonne. Tout ça a débuté par une tournée de toutes les régions pour écouter et inviter les individus et les groupes à collaborer à l’organisation et à la tenue d’un premier Forum social québécois. Depuis des mois, s’organisent et se constituent des collectifs régionaux pour préparer leurs participations respectives au Forum social national du mois d’août 2007. Pour des détails, voyez le site déjà fonctionnel au : www.forumsocialquebecois.org 

IL EN AURA FALLU DU TEMPS
Il en aura fallu du temps pour réunir les conditions nécessaires à la réalisation de cette grande célébration de l’unité des forces qui, avant tout, représentent le monde et surtout voient plus loin que le prochain scrutin.
 

Sur la façon de faire, il a été convenu lors d’une assemblée générale préparatoire, que la « formule de Porto Alegre » sera la norme. Quelques éléments fondamentaux comme le refus des actions partisanes des partis politiques sont exclus, mais leurs membres, à titre individuel, sont les bienvenus. 

Également, touTEs les promoteurTRICEs de moyens violents ne sont pas admis. Et surtout, quiconque (individu et groupe) souhaite tenir une activité peut l’inscrire au programme. Il serait alors TRÈS INTÉRESSANT que les groupes qui ont déjà dans leurs archives des contenus à offrir les ressortent… 

Il est déjà prévisible que les étudiants en profiteront pour s’y concerter et planifier leurs actions en prévision de l’encore hypothétique dégel des frais de scolarité. Les syndicats cheminent encore vers une meilleure concertation. Il en sera de même pour les nombreux groupes d’intérêts sectoriels à visions particulières qui chemineront vers un peu plus d’unité d’analyse, et d’action souhaitée par plusieurs qui en rêvent depuis des générations… 

C’est une invitation générale à venir continuer de construire ensemble cette mondialisation à l’échelle humaine, et alternative à celle exclusivement orientée vers le capital et l’accumulation démesurée de richesses entre les mains d’un nombre de plus en plus limité de mains.

Pour une visite du site voyez au : www.forumsocialquebec.org et pour une demande d’infos : info@ forumsocialquebec.org . Vous pouvez également visiter le site d’Alternatives, à www.alternatives.ca qui a accepté d’héberger dans leur bureau le secrétariat du Forum social québécois. 

À mon avis il faudra, si on veut que notre planète demeure vivable pour encore au moins sept générations (je fais référence ici au précepte amérindien à l’effet que devant une décision importante à prendre pour l’avenir, il est de mise de respecter les 7 générations qui nous ont précédés et d’envisager la perspective d’avenir sur 7 générations…), il faudra, donc, passé de Davos CONTRE Porto Alegre à Davos AVEC Porto Alegre. Ici, Davos symbolise le Forum économique mondial, tandis que Porto Alegre symbolise le Forum social mondial. Ce sera le passage de l’antimondialisation à l’altermondialisation qui se poursuivra par une construction de la mondialisation pour toutes et tous, y compris Gaïa (la planète comme entité). Je demeure réaliste parce qu’il faudra une très grande unité et encore plus de volonté pour faire passer nos intérêts individuels d’enrichissement en deuxième pour faire naître réellement l’intérêt collectif de survie de la planète à long terme.

(...) il faudra, donc,
passé de
Davos CONTRE Porto Alegre à
Davos AVEC Porto Alegre

Oui, un autre monde est possible, il est non seulement possible, mais nécessaire pour assurer la survie de l’espèce humaine, avant que Gaïa nous expulse pour assurer sa survie... En faites-vous partie ? Je vous invite à contribuer à inviter de nombreuses personnes et groupes à s’inscrire au premier Forum social québécois. De la mise en commun, de la concertation et de la mobilisation vers l’unité, nous n’en aurons jamais trop devant l’Empire du capital et l’avarice des individus. 

TouTEs au Forum social québécois! 

Au niveau internationalSur la planète, l’année 2007 est déjà riche. À la suite du Forum social mondial, tenue à Nairobi, Kenya, en janvier; il y eut, à la fin mars, le Forum social du Burkina Faso. Voici, dans le but de vous permettre de réaliser où en sont les revendications de l’Autre monde possible, la déclaration finale du Forum social du Burkina Faso, qui est très « en phase » avec les mouvements sociaux du monde.

Altermondialistement vôtre,

Renaud Blais

 

Déclaration finale du Forum Social du Burkina

Le premier forum social du Burkina Faso a eu lieu du 28 au 30 mars 2007 à l’ÉNEP (École Nationale des Enseignants du Primaire) de Loumbila (près de Ouagadougou). Ce forum a été préparé depuis le 6 mai 2006 par une trentaine d’associations du Burkina Faso. Pendant 3 jours, il a rassemblé 750 personnes de plus de 150 associations avec des délégations de France, du Canada, de Belgique, d'Espagne, d'Italie, de Cuba, du Bénin, du Niger, du Mali et de toutes les régions du Burkina Faso.  Après avoir travaillé dans 3 panels, 34 ateliers, 2 conférences populaires, les participants à ce forum ont retenu quelques recommandations qu’ils souhaitent transmettre à tous ceux qui se sentent interpellés par les situations d’injustice profonde engendrées par la mondialisation néo-libérale. Bien sûr, tout ne peut pas être dit ici, nous avons retenu quelques points essentiels dans lesquels les participants sauront reconnaître leurs propres mots.  

Nous, participants au premier forum social du Burkina,  

- Nous refusons les politiques néolibérales qui ne cessent de creuser les écarts entre nations riches et nations pauvres, entre riches et pauvres dans une même nation… et dont on nous fait croire qu’elles sont le seul modèle économique possible.

- Nous refusons la concentration des richesses et des pouvoirs aux mains de quelques multinationales et de quelques États au détriment de le majorité des populations et de l’avenir de notre planète. Cette domination exercée par une minorité sur l’ensemble est intolérable.

- Nous refusons le désengagement total de l’État des services sociaux de base nécessaires à la cohésion sociale et à la solidarité (santé, éducation, eau, communications,…). Le droit à l’eau, en particulier dans notre pays, doit devenir un droit humain effectif et devenir l’affaire de tous.

- Nous refusons les privatisations, telles qu’elles sont faites, car elles sont une spoliation des richesses nationales et un abandon du service public.

- Nous refusons les accords commerciaux inéquitables tels qu’ils sont dans le TEC (Tarif douanier = Tarif Extérieur Commun) actuel et dans les APE (Accords de partenariat économique) tels que l’Union Européenne veut nous les imposer (et dont les populations dûment informées ne veulent pas).

- Nous refusons la destruction de notre agriculture qui va en résulter et dont vit pourtant 80% de notre population aujourd’hui.

- Nous refusons toute violation des droits humains dans nos pays et nous demandons à nos dirigeants d'oeuvrer pour la paix : trop de guerres, de réfugiés, de déplacés hypothèquent notre développement.

- Nous refusons toute exclusion, quelle qu’elle soit.

Nous, participants au premier forum social du Burkina,

 - Nous réaffirmons l’urgence d’une politique agricole qui prenne pleinement en compte la souveraineté alimentaire. Que nos États de la CÉDEAO (Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest) rehaussent dès maintenant le TEC (Tarif Extérieur Commun) en y introduisant une bande tarifaire à hauteur de 50% pour la protection de nos produits agricoles sensibles (graines de coton, tomate, lait, riz, viande…) dès maintenant et donc avant de commencer la négociation finale sur les APE (Accords de Partenariat Économique). (Pour éviter de voir nos pays inondés par les sous produits des agricultures subventionnées d’ailleurs…) Nous nous engageons à changer nos comportements pour consommer nos produits locaux et soutenir ainsi notre agriculture.  Nous invitons les Organisations Paysannes à proposer à tous les candidats (maires, députés, président) de s’engager sur quelques mesures importantes pour le développement de notre agriculture et pour une meilleure prise en compte de notre agriculture et de nos populations rurales. Que les Organisations Paysannes ne s’alignent pas sur les seules politiques gouvernementales, mais défendent réellement les intérêts des paysans. Nous souhaitons que nos États délivrent aux producteurs des titres fonciers qui puissent assurer la sécurité et la stabilité de notre production agricole, en surtaxant l’agrobusiness et les opérations spéculatives. Qu’en ce domaine, il y ait une réelle égalité d’accès à la terre pour tous, hommes et femmes, et que les femmes puissent en hériter.

- Concernant les OGM (Organismes Génétiquement modifiés), nous demandons la révision de la mise en œuvre du protocole de Carthagène, la sensibilisation des populations à la base, et la concertation entre chercheurs sur les OGM pour mieux mesurer les risques réels et mettre en oeuvre le principe de précaution. Nous demandons que cesse immédiatement le chantage sur les producteurs de coton qui refusent la culture des OGM et leur imposition par les autorités dans notre pays.

- Concernant la dette injuste qui accable nos pays, nous demandons qu’elle soit reconvertie intégralement en programmes de développement à la base  – et avec des mécanismes de contrôle transparents et accessibles à tous par une information régulière.

- Concernant les OMD (Objectifs du Millénaire du Développement) et l’accès aux services sociaux de base, nous constatons avec tristesse que les objectifs sont loin d’être atteints, car les choix politiques actuels , la formulation et l’exécution des projets ne sont pas transparents.

- Concernant les mutuelles, nous souhaitons en encourager toutes les formes qui permettent aux populations de décider elles-mêmes de leurs priorités, de leurs manières de les gérer et de se les approprier. Nous souhaitons que les services publics nous y encouragent.

- Concernant la santé, nous souhaitons que toutes les régions du pays soient également couvertes et bénéficient des mêmes avantages que la capitale.

- Concernant l’éducation, nous demandons l’arrêt immédiat de l’application des P.A.S. (Plans d'Ajustement Structurel) ; que l’école soit obligatoire et gratuite jusqu’à l’âge de 16 ans, que soit relevé le niveau de vie des enseignants et apprenants, que l’éducation non formelle soit encouragée et développée.

- Concernant les communications, nous demandons : « Un village, un téléphone avant 2015 »

- Concernant l’environnement, nous recommandons qu’il soit mieux pris en compte dans la pratique et l’élaboration de nos politiques pour des pratiques plus respectueuses de notre environnement: reboisement, agriculture biologique, éducation, exploitations minières mieux encadrées, sachets plastique noirs à proscrire, assainissement et viabilisation dans les villes.

- Concernant les OSC (Organisations de la société civile), nous pensons qu’il est urgent et important qu’un cadre légal soit défini pour elles et qu’elles puissent être associées de plus en plus, selon leurs compétences, aux prises de décision qui engagent la vie du pays. Qu'elles puissent aller en justice pour défendre leurs intérêts et ceux de leurs membres. Nous demandons qu’une attention particulière soit portée à la transparence dans la gestion financière et à la représentativité pour l’obtention des financements.

- Concernant la corruption et la bonne gouvernance, nous demandons aux personnalités de l’État et de l’administration de se soumettre à la loi commune de l’État de droit faite pour tous : que chacun paie ses factures, renonce aux pratiques de corruption et de pots de vin, etc.Que l’égalité de droits et de devoirs entre tous les membres de la société soit respectée. Que l’État soit garant de la justice et de la bonne gouvernance (exploitation, torture, exécutions extrajudiciaires…) Que la liberté de presse soit renforcée (dépénalisation des délits de presse).

Que la liberté d'association et d'expression soit améliorée.  Il faut parler beaucoup de la corruption parce qu’elle se répand partout. Nous recommandons tout particulièrement :

·                     L’arrêt des retenues sur les frais inexplicables au niveau du coton.
·                     Des pétitions de parents d’élèves pour réduire les frais scolaires abusifs.
·                     Des alliances avec nos voisins pour réduire les fraudes douanières.
·                     L’implication des associations aux journées de lutte anti-corruption.
·                     Possibilité pour tous d’accéder à un logement décent.
·                     Retour à nos valeurs cardinales pour rééduquer les jeunes.  

Après le temps fort de ce forum, nous, Organisations de la société civile au BURKINA présentes à Loumbila, prenons l’engagement de nous retrouver à un rythme à préciser, pour faire le point des mises en œuvre de cette déclaration finale, pour continuer à renforcer nos réseaux associatifs et avancer dans notre réflexion et nos luttes.   Nous réaffirmons notre opposition aux politiques néo-libérales, aux institutions financières internationales qui nous écrasent.  Nous sommes solidaires de tous ceux qui luttent pour leur dignité, leurs intérêts matériels et moraux ; en organisant des forums, en informant les populations à la base, en organisant des marches légales et non-violentes, en disant « non » aux politiques inadmissibles qui nous écrasent, en étant solidaires de ceux qui souffrent et qui sont exclus,... en nous appropriant nos vies dans une logique où ce n’est plus la puissance financière qui nous domine, mais dans une logique où l’homme et la femme sont remis au centre !  

Oui, un autre monde est possible;
Oui, une autre Afrique est possible, unie et forte;
Oui, un autre Burkina est possible, moins corrompu, plus juste, plus solidaire !

Les participants au forum. 

Informations : http://www.forumsocialburkina.info   

Fait à Québec le 15 mai 2007 


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