EXCLUSIF: L'Amérique a maintenant son LAMIC
Une infrastructure majeure en muséologie se met en marche à l'Université Laval
2007-05-28

Par Commerce Monde

  
Photos: 
En une, le professeur Philippe Dubé, directeur du LAMIC, faisant visiter les différents studios du laboratoire le 26 mai 2007.
Ici à gauche: Les noms qu'il faut retenir derrière le colloque étudiant tenu le 26 mai, soit deux jours avant l'inauguration officielle du LAMIC par l'Université Laval: Virginie Benjamin, budget et communications, Laurence Boudreau, Armelle Le Gouic, coordination/présidente sortante de l'Émul, Geneviève Provencher-St-Cyr, coordination, Lydia Bhérer-Vidal, financement et opérations, et Pierre-Luc Collin.

C'est d'un colloque étudiant qu'il faudra se souvenir quand s’écrira officiellement l'histoire des débuts du LAMIC. Le colloque «Une formation en contexte et en question», tenu à l'occasion du conventum de muséologie de l'Université Laval et de l'inauguration du Laboratoire de muséologie et d'ingénierie de la culture (LAMIC), était organisé par l'Association des ÉtudiantEs en muséologie de l'Université Laval (ÉMUL). Au coeur du Pavillon Casault - ce bâtiment en forme de croix qui fut à sa naissance le Séminaire qui formait les futurs prêtres et autres religieux catholiques à Québec et qui est dans ceux qui en impose le plus sur le campus de cette université plus que centenaire - il réunissait, dans les murs mêmes de la nouvelle infrastructure de recherche, une soixantaine de personnes, selon les organisateur rencontré sur place.

Durant ce samedi ensoleillé du 26 mai 2007, des passionnés du monde de la muséologie, surtout de Québec, mais aussi de Montréal, de la Belgique, de l'Ontario (il y avait même une femme qui est la première détentrice d'un Ph. D. en muséologie en Occident), bien au frais dans les infrastructures toutes fraîches du LAMIC étaient fébrilement au rendez-vous. Cinq conférences étaient au programme du colloque: « Regard sur un parcours de formation », par Caroline Émond, « Un programme de formation en muséologie vu sous l'angle des compétences », par Chantal Morin, « À la croisée des destinées : une professionnelle du milieu culturel et des diplômés en muséologie se rencontrent », par Katia Macias-Valadez, « La multidisciplinarité au coeur de la formation et de la pratique », par Lucie Daignault et, enfin, en conférence de clôture, le Dr Geoffrey Edwards (lire son profil de chercheur dans www.itis.ulaval.ca/sgc/site/itis/pid/7023 ), qui a certainement provoqué de plusieurs manières son assistance, avec une conférence ayant pour titre « Le musée en périphérie - un changement de paradigme ? ». En effet, en exposant que l'avenir d'une humanité en voie de stabilisation démographique inscrivait un changement de pensée à l'égard du monde des musées qui ira, selon lui, jusqu'à désavantager les "gros" et "grands" musées d'aujourd'hui, et plutôt favoriser les institutions plus décentralisées, petites et souples (pensons par exemple aux institutions muséales membres de la Small Museum Association), on se croyait revenu aux heures de gloire du fameux livre Small is beautiful (1978), de l'économiste britannique E. F. Schumacher!

Dans les petits pots
les meilleurs
onguents?

Mais pourquoi donc ce colloque du 26 mai devrait-il «faire l’histoire» ? Après une synthèse des conférences, une plénière fut ouverte avec une discussion de groupe portant sur des amendements à un projet de Déclaration sur la formation en muséologie à l'Université Laval, une « version préliminaire » d'un document qui fera probablement du chemin et qui compte déjà parmi ses endosseurs Philippe Dubé, professeur de muséologie et directeur du LAMIC, Gisèle Wagner, spécialiste en ressources documentaires, Les Collections, et évidemment Armelle Le Gouic, présidente sortante de l'ÉMUL.

Justement, à travers une discussion avec Philippe Dubé, on découvre par ailleurs que pour lui, la célèbre formule s'applique tout autant au monde muséal, et que c'est par choix - très conscient - qu'il a préféré se consacrer particulièrement aux petits et moyens musées (qu’il appelle les PMM), au fil de sa carrière universitaire.

« C'est là le lieu de synthèse par excellence, permettant au mieux de vivre intensément l'expérience muséale à cause justement de sa densité », justifie-t-il, en faisant remarquer que, quantitativement, les petits et moyens musées sont la majorité des musées dans le monde.

"Les petits
et moyens musées
sont la majorité des muaées
dans le monde"

« À l'ICOM (Conseil international des musées), on compte environ 10 000 personnes-membres. On évalue qu'il faut multiplier ce chiffre par dix pour avoir le nombre approximatif de musées dans le monde. On arrive donc en extrapolant à environ 100 000 musées. La majorité étant des PMM ! Mais il n'y a pas de comité international pour les petits et moyens musée à l’ICOM. Bien qu'il devrait y en avoir un ! », suggèrait-il en passant.
(Source: www.itis.ulaval.ca/sgc/site/itis/pid/7097)

UN MORATOIRE SUR LES NOUVEAUX MUSÉES AU QUÉBEC
Mais revenons au colloque du 26 mai 2007. Parmi toutes les informations échangées lors de la plénière, la trentaine de personnes qui étaient encore présentes à la fin de l'après-midi ont pu savoir qu'un moratoire sur la création de nouveaux musées est actuellement en cours au Québec. Et également que la Conférence des recteurs et des principaux d'universités du Québec (CRÉPUQ) « ne veut pas une deuxième maîtrise en muséologie au Québec ». Actuellement, il existe un seul programme de maîtrise en muséologie au Québec, celui de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), une formation de 45 crédits, qui peut conduire à un programme de doctorat conjoint (UQAM-Université de Montréal).

Les étudiants inscrits au programme de deuxième cycle en muséologie à l'Université Laval bénéficient pour leur part «d'un encadrement dans tous les champs qui se prêtent à une pratique muséologique, notamment en arts et lettres, en sciences humaines, en sciences naturelles et en sciences physiques. Ils peuvent aussi entreprendre des projets de recherche en politiques muséales, en collectionnement et langage des expositions, en patrimoine, en mise en valeur et conservation ou encore, en histoire des musées. Le contexte d'enseignement orienté vers la pratique vise à préparer les candidats aux fonctions professionnelles dans un musée», explique-t-on dans la documentation officielle de l’institution.

Ce programme est d'une durée d'un an et a pour originalité d'apporter un complément de formation à une démarche de deuxième ou troisième cycle comportant une orientation muséologique. Ils proposent une formation professionnelle avec des études théoriques et des stages pratiques qui agissent en complémentarité. Notons que la démarche d'enseignement est ici prolongée par les activités du Groupe de Recherches-Actions en Muséologie à l'Université Laval (GRAMUL), «qui favorise l'échange, la collégialité et le partage des acquis». Le GRAMUL, qui s'est aussi donné comme mission de s'engager dans le milieu professionnel, d'où le nombre imposant de partenaires avec lesquels il a tissé des liens au fil du temps, est également une valeur ajouté unique pour Laval: Laboratoire Jean-Hamelin, Laboratoire de restauration des artefacts, Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT), ainsi que la Chaire UNESCO en patrimoine culturel.

ATTENDU QUE...
Avec les trois "Attendu que" de la démarche alors engagée, il faut certes s'attendre à ce que le projet de Déclaration sur la formation en muséologie à l'Université Laval... ait une suite :

  • le milieu muséale, en profonde mutation, cherche à se positionner. La jeune discipline de la muséologie doit également trouver sa dynamique et sa spécificité, généraliste ou spécialisée, tant à l'intérieur que hors des institutions ;
  • l'avènement du LAMIC interpelle la participation des étudiant(e)s de l'Université Laval et requière que de nouvelles avenues de formation, non seulement au 3e cycle mais également au 2e cycle, soient envisagées ;
  • le programme offert à l'Université Laval (Diplôme d'études supérieures spécialisées, 30 crédits) en muséologie existe depuis presque vingt ans et n'a jamais été évalué. La structure du programme, l'appartenance départementale et l'orientation de cette formation exigent d'être repensées.

Il ne faudra donc pas trop se surprendre si on apprend un jour que le Québec s'est doté d'un nouveau programme de deuxième cycle universitaire - offert à Québec - avec un titre du genre "Maîtrise en micro musée et ingénierie de la culture"!

www.smallmuseum.org

www.lamic.ulaval.ca

emul@asso.ulaval.ca

Fait à Québec le 28 mai 2007.


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