L'événement économique du 400e de Québec
Entrevue avec Caroline Lepage : Futurallia Québec 2008 ouvre la machine
2007-10-08

Par Commerce Monde

« Je n'ai jamais été aussi zen de ma vie! » C'est avec un calme, voire une confiance olympienne, que Caroline Lepage, la directrice générale de Futurallia Québec 2008, se remettait au boulot à la mi août 2007 à moins de neuf mois du jour J de son actuel défi.

Fraîchement rentrée de trois semaines de vacances, c'est le moment qu'elle avait choisi pour nous accorder une heure d'interview, affirmant du coup qu'elle allait maintenant «ouvrir la machine», car il lui était impossible de véritablement commercialiser l'édition 2008 avant que le Futurallia 2007 tenu en juin, à Poitiers en France, ne soit chose passée.

La machine, de fait, ce n'est pas strictement celle que coordonne madame Lepage au sein de l'agence de développement économique PÔLE Québec Chaudière-Appalaches qui est l'organisateur officiel de cet important rendez-vous d'affaires. C'est également tout ce que représente la «machine» Futurallia, depuis sa première édition qui avait eu lieu en France en 1990.

« Merci à l'ancien premier ministre de la France monsieur Jean-Pierre Raffarin pour avoir initié l'événement d'affaires Futurallia et avoir pris l'initiative de le tenir à nouveau à Québec en 2008 », avait d'ailleurs tenu à rappeler le consul général de France à Québec, M. Alabrune, le 28 mai 2007, lors de la conférence de presse qui confirmait officiellement le rendez-vous des 20, 21 et 22 mai 2008, au Centre des congrès de Québec, pour « l'événement économique » des fêtes du 400e. Le fameux «Forum mondial de la PME» en sera alors à sa 13e édition, après les débuts et retours périodiques en France (1990, 1992, 1993, 1995, 1998, 2001, 2004, 2007), deux passages au Québec (à Sherbrooke en 2000 et à Québec en 2003), une édition en Belgique (2005) et une en Pologne (2006).

Depuis l'an 2000, il existe d'ailleurs une Association Futurallia, qui regroupe maintenant plusieurs organismes de développement économiques partenaires de diverses régions du monde. Basée dans la ville française de Poitiers, son objectif est de développer et dynamiser les échanges au sein du réseau mondial de PME constitué à l'occasion des différentes éditions de Futurallia. Pour cela, on a développé le service Internet Futurallia Online, une plateforme d'échange d'offres d'affaires destinée aux anciens participants de Futurallia.

De plus, cette formule inédite de réseautage des PME fait aussi des petits : un 1er Forum méditerranéen de développement des PME Medallia 2007 fut tenu à Casablanca, au Maroc, en février dernier. Et une seconde édition se tiendra à Tunis, du 7 au 9 février, encore sous le nom dérivé de Medallia 2008. Toujours en exploitant l'expertise du réputé logiciel de matchmaking qu'offre contractuellement l'organisation Futurallia, grâce à son équipe permanente du siège social à Poitiers.

« C'est cette expertise qui est devenue une des principales sources de revenus de l'organisation », nous faisait d'ailleurs remarquer Caroline Lepage, qui incidemment en a actuellement le droit d'usage le temps de l'édition qu'elle prépare soigneusement. « Ce logiciel très pointu nous donne par exemple des données de première main nous permettant d'offrir aux entreprises participantes les meilleurs choix possibles de rencontres de partenaires potentiels lors de la préparation de leur cédule de matchmaking », précise-t-elle.

Rappelons que les moments fort des événements Futurallia sont toujours la douzaine de rendez-vous d'affaires de 30 minutes chacun que chaque entreprise participante se voit offrir, en grandes séances collectives, pendant deux jours du forum.

Futurallia Québec 2008, c'est donc bien plus que trois journées au cours desquelles les PME québécoises et étrangères ont l'opportunité d'apprendre, d'échanger et de créer des nouveaux partenariats. Confiante devant le défi qui les attend, la directrice générale de l'édition 2008 nous affirmait avec fierté: «Nous attendons plus de 1 000 chefs d'entreprises de partout dans le monde qui participeront à près de 8 000 rendez-vous d'affaires personnalisés.»

Il est difficile de douter du rayonnement international de l'événement avec plus de 25 pays représentés!

«Nous avons d'ailleurs bonifié le concept
en ajoutant une demi-journée
de
conférences internationales»

Tenu à Québec en 2003, Futurallia avait entraîné des retombées économiques estimées alors à 8 M$ et fut aussi remarqué en remportant le Prix du Cercle des ambassadeurs récompensant l'événement de l'année à Québec. Cette distinction n'est qu'une source de motivation additionnelle pour Caroline Lepage, qui avait aussi dirigé l'équipe organisatrice d'alors: « Nous voulons faire encore mieux cette année. Nous avons d'ailleurs bonifié le concept en ajoutant une demi-journée de conférences internationales traitant de plusieurs thématiques d'intérêt commun. »

À quoi doivent s'attendre les participants vis-à-vis ce nouveau volet conférences?

« Un sujet évidemment universel. Je pense, par exemple, à l'éco conception, ou bien à la place de la PME dans nos économies mondialisées », se risque-t-elle, même s'il est encore trop tôt pour confirmer les thèmes que ferront cette programmation. «De plus, nous voulons générer plus de dépenses post-congrès qu'en 2003», d'enchaîner Caroline Lepage.

Un objectif intéressant si l'on ajoute cela aux 3 millions $ de dépenses générées qui sont estimées pour l'événement. Et un objectif qui bénéficie de ce qu'elle n'hésite pas à qualifier : "de véritable engouement envers le 400e".

L'ENGOUEMENT ENVERS LE 400e
Aller chercher plus de 1 000 chefs d'entreprises de partout dans le monde, c'est un travail de longue haleine. «C'est un concept difficile à vendre mais bien accepté lorsque compris. Nous avons déjà confirmé près de 40% de notre objectif grâce à la promotion effectuée principalement lors du dernier Futurallia en France (...) Nous n'avons même pas encore ouvert la machine pour le recrutement au Québec!», expliquait aussi dans l'enthousiasme Caroline Lepage le 16 août.

«Le 400e crée un engouement sans précédent.
En France, les gens se cherchent un prétexte
pour venir participer aux festivités... »

Présenté comme l'événement économique OFFICIEL du 400e de Québec, Futurallia Québec 2008 bénéficie pleinement du travail de terrain accompli par le comité organisateur. Mais pour la directrice générale et son équipe, jusqu'à maintenant on se réjoui de constater que le travail semble facilité grâce à l'enthousiasme des étrangers, qui est palpable, face aux célébrations qui s'annoncent: «Le 400e crée un engouement sans précédent. En France, les gens se cherchent un prétexte pour venir participer aux festivités. Nous comptons bien en tirer profit», soutient-elle. Ce recrutement s'effectue par ailleurs avec l'aide de différents partenaires.

«La plaque tournante est d'identifier de bons chefs de mission et de leur donner tout l'appui possible afin de faciliter leur recrutement. Nous comptons également sur un soutien de la part du Réseau des commissaires à l'exportation (une entente est actuellement en négociation avec la direction du RECOMEX) qui contribue fortement au recrutement en régions à travers tout le Québec. Pour notre part, nous travaillons sur le recrutement dans la grande région de Québec et Chaudière-Appalaches en collaboration avec PÔLE QCA et Développement PME Chaudière-Appalaches», de préciser la directrice générale.

Pourquoi pas
un vol direct Alger-Québec
le 19 mai 2008?

D'ailleurs, le 21 juillet 2007, le Cyberjournal CommerceMonde.com était témoin de la signature d'une entente de chef de mission entre la directrice du développement des affaires de Futurallia Québec 2008, Myriam Leblanc, et Abdelkrim Boumaiza, un homme d'affaires d'Alger, aussi vice-président du Business Club Algéro-Canadien (BCAC). Fort d'un séjour de cinq semaines au Québec et à Ottawa qui tirait alors à sa fin, et d'une intense participation à la 40e Foire internationale d'Alger début juin 2007 où pendant six jours il avait eu l'occasion de tisser des liens privilégiés avec plus d'une vingtaine d'entreprises québécoises représentées lors de cet événement, ce dernier afficha ce jour-là une intention ferme de faire venir au moins une dizaine d'entreprises algériennes à Québec en mai 2008. Et il n'a pas caché à sa vis-à-vis Myriam Leblanc son intérêt de voir aussi l'Algérie devenir dans les prochaines années le pays hôte d'un forum d'affaires Futurallia. Pourquoi pas?

Pour sa part, le Cyberjournal s'était alors intéressé à la question des transporteurs aériens. À savoir si l'organisation de Futurallia allait s'impliquer afin de voir atterrir directement des vols nolisés à l'Aéroport international Jean-Lesage de Québec, voire par exemple solliciter de manière pro active la compagnie aérienne Air Algérie (qui vient de démarrer un double vol quotidien Montréal-Alger depuis le 15 juin 2007) afin qu'elle puisse éventuellement se voir faciliter un droit d'atterrissage pour un vol direct d'exception Alger-Québec le 19 mai 2008?

Si de tels nolisements il y a - il y en avait eus en 2003 - Myriam Leblanc nous a expliqué que se seront les délégations d'affaires respectives et donc les chefs de mission de chaque pays concerné qui en prendront l'initiative.

400 000$ DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS
Bien que la Ville de Québec soit l'hôtesse de cette 13e édition de Futurallia, c'est PÔLE Québec Chaudière-Appalaches qui officiellement organise l'événement, avec le soutien financier des gouvernements fédéral et provincial, en plus de celui du gouvernement français. Fait notoire, c'est en effet la première fois que le gouvernement français met de l'argent (400 000$) hors de France pour la tenue d'un événement de ce genre. Ce qui montre bien le lien solide de coopération économique bâti par le premier ministre du Québec Jean Charest et Jean-Pierre Raffarin au fil des dernières années. Rappelons-nous leur mission commerciale conjointe au Mexique, alors que M. Raffarin était lui aussi premier ministre en France, un geste sans précédent pour les deux gouvernements en cause.

Mais est-ce que ces antécédents propices suffisent pour rassurer Caroline Lepage? À moins d'un an du jour J, comment allaient les préparatifs?

«C'est un projet où toutes les planètes sembles alignées afin que ce soit une réussite. Nous sommes en contrôle, nous avons une bonne équipe, jusqu'à présent tout tombe aux bonnes places au bon moment!», d'affirmer alors une Caroline Lepage le sourire aux lèvres.

Un sourire qu'elle n'a sûrement pas de difficulté à garder, car depuis le jour de cette interview elle a acquis au surplus l'assurance que son événement a un effet de locomotive auprès d'un autre acteur incontournable de la scène économique de la capitale du Québec. En effet, la Chambre de commerce de Québec, qui elle aussi négociait de longue date un geste particulier à mettre à l'agenda économique des activités du 400e de la ville de Québec, a confirmé durant l'été son intention de tenir, du 16 au 19 mai, la Rencontre internationale de la Francophonie économique 2008. Quatre jours avant Futurallia, RIFÉ 2008 se voudra alors « une occasion unique, pour la Francophonie, de rassembler tous les intervenants intéressés à travailler à son développement, en cernant des objectifs à atteindre ainsi que les moyens d'y parvenir », explique la page Internet de cet autre rendez-vous majeur de mai 2008.

« Tout nous indique que les participants à la RIFÉ 2008 auront, entre autres, la possibilité de se faire entendre des décideurs présents au XIIe Sommet de la Francophonie, qui se tiendra ensuite aussi à Québec en octobre », nous confiait d'ailleurs en date du 9 octobre 2007 Frédéric Couttet, le coordonnateur de la RIFÉ qui est également le responsable des relations internationales à la Chambre de commerce de Québec.

Finalement,
c'est toute la semaine du 16 au 22 mai
qu'il faut mettre à l'agenda 2008 de tous les gens d'affaires...

Bref, c'est la semaine du 16 au 22 mai qu'il faut mettre à l'agenda 2008 de tous les gens d'affaires qui veulent découvrir ce que la ville de Québec est capable d'organiser sur le plan des grands rendez-vous économiques internationaux.

Et que fera ensuite la encore jeune et si expérimentée Caroline Lepage, une fois cette nouvelle page de Futurallia tournée?

Elle refuse d'officialiser quoi que ce soit immédiatement, mais soyez assurés qu'il s'agira de défis qui continueront de contribuer au dynamisme de la Zone économique de la capitale du Québec. Cette femme, parmi les premières graduées de la Maîtrise multidisciplinaire en Relations internationales de l'Université Laval, a définitivement la piqûre du développement économique. Nous lui reposerons donc la question l'été prochain!

www.futuralliaquebec2008.com/
www.ccquebec/rife2008/

Fait à Québec le 8 octobre 2007, suite, entre autres, à une entrevue exclusive avec Caroline Lepage faite à Québec le 16 août 2007 par Daniel Allard et Jean Beauchemin.


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