Avenir du Web
Des relations médias « plus jamais pareilles »
2007-11-30

Par Emmanuelle Assor

« Comment intégrer avec succès les nouveaux médias pour optimiser vos relations avec vos publics cibles ? » Belle question, grand débat! Surtout quand on s'adresse à des spécialistes des relations publiques. Pour lancer son 5e Sommet sur les Communications et relations médias, tenu à Montréal les 7 et 8 novembre 2007, l'Institut canadien parlait d'un aspect hautement stratégique de l'avenir de la planète Web. Un thème au goût de l'heure, précisons-le immédiatement, auquel la Société canadienne des Relations publiques était associée à titre de commanditaire.

Ce captivant rassemblement de spécialistes des nouvelles tendances et technologies avait pour objectif d'expliquer, aux gens de communication venant de divers horizons réunis pour les deux jours de l'événement, l'évolution d'Internet, ses conséquences et surtout son effet sur nos façons de communiquer. C'est donc en expliquant l'évolution d'Internet et comment celle-ci doit être prise en considération dans les relations à entretenir avec les médias et les différents publics cibles, que Nicolas Langelier, commentateur culturel, journaliste, et ce matin-là président de séance à titre de président de l'Association des journalistes indépendants du Québec, débuta le tout.

On le sait, 10 ans après sa création, Internet s'est métamorphosé, en passant du Web 1.0 (à sens unique) au Web 2.0 (plus interactif). Le concept clé de cette métamorphose, selon lui : UGC (User Generated Content). C'est à dire tout ce qui représente l'enrichissement du cyberespace grâce aux utilisateurs qui mettent en ligne du contenu, soit des vidéos, de la musique, des blogues, des forums de consommateurs, etc. Avec pour conséquence fondamentale qu'on peut maintenant parler de « Collective Intelligence », sorte de vérification de l'information par tous et toutes. On le devine facilement, ce phénomène donne aujourd'hui un pouvoir incomparable aux utilisateurs. « Pour chaque site Web d'une grande corporation, existe un contre site de consommateurs exprimant leurs griefs contre cette compagnie, comme http://www.jeboycottedanone.com/ », a donné M. Langelier comme exemple.

Les médias
ont dorénavant un nouveau rôle :
celui d'être transparent

Conséquemment, les médias dont on attendait surtout un regard critique ont dorénavant un nouveau rôle : celui d'être transparent. Ce n'est d'ailleurs pas un rôle, mais une nécessité. Tous les experts réunis à ce 5e Sommet ont affirmé que les médias ont moins d'importance qu'avant, car ils ne sont plus qu'une courroie de transmission de l'information parmi tant d'autres.

Prenons l'exemple des journaux et critiques de restaurants : ils ont encore leur place, certes, mais il faut aussi considérer tous les sites Web de consommateurs, écrits par des personnes ayant visité ces établissements et donnant leur opinion subjective. En plus de dénoncer certaines compagnies, les sites actuels peuvent leur faire beaucoup de tort, car celles-ci ne peuvent contrôler ceux qui les attaquent.

Constat : dorénavant, les entreprises se doivent d'être authentiques; elles ne pourront plus dissimuler de mauvaises pratiques avec de bonnes communications! Les relations avec les médias devraient toujours refléter ce qui se passe à l'intérieur d'une compagnie : des bonnes valeurs et de l'intégrité. Ainsi, une nouvelle ère a débuté, celle de l'utilisateur roi et de l'entreprise transparente. Bien sûr l'opinion d'une personne est à prendre avec un grain de sel, mais pas celle d'un groupe ou d'une communauté!

Ce qui nous mène à la deuxième tendance de l'heure : celle des réseaux sociaux sur Internet. Qu'il s'agisse de My Space, Facebook ou LinkedIn, tous ces réseaux sont en train de grossir à vue d'œil et de remplacer d'autres formes de communication. Fini les lettres et les rendez-vous dans des cafés, les jeunes se rencontrent maintenant sur le Web, dans un monde virtuel, où ils partagent leur univers (photos, musique, chat et bien plus...) Voilà encore qui bouleverse nos façons de communiquer! Inutile de penser que ceci n'est qu'une mode, Internet est là pour rester et tout le monde s'en sert, même vos parents!

Pascal Hébert, un consultant en marketing Internet panéliste au débat de cette matinée-là, a d'ailleurs confirmé que la tendance actuelle nous mène vers une défragmentation des contenus et des auditoires. En bref : il est de plus en plus difficile de joindre un public d'une seule façon. Les médias traditionnels sont mis à l'épreuve par toutes les nouvelles technologies et façons de se renseigner. Les jeunes ne sont plus fidèles à une marque, ni à une mode, ils évoluent avec un environnement changeant, et ainsi l'offre et la demande se déplacent, s'échelonnent et se diversifient.


10% des contenus
sur Internet
ont été générés par des utilisateurs
en 2006

En 2006, 10% des contenus sur Internet ont été générés par des utilisateurs. En septembre 2007, cinq des 10 sites les plus populaires au Canada étaient des sites UGC : Facebook arrive en première place du palmarès, suivi des engins de recherche Google et Yahoo. Selon ces statistiques, les sites générés par les utilisateurs sont bien plus souvent consultés que les autres, et ce n'est que le début! Une personne passe en moyenne 22 minutes par jour sur Facebook, qui devance MySpace.com tout simplement parce que Facebook permet aux utilisateurs de créer des groupes et de générer du contenu, ce que MySpace ne permet pas encore. Autre statistique intéressante partagée avec l'audience ce jour-là : 110 millions d'usagers sur la planète utilisent YouTube et MySpace, ce qui représente 5% de toutes les visites Internet!

Conséquence évidente : pour toute entreprise ou groupe ayant un message à communiquer, il est impératif de trouver comment entrer dans ces sites et s'y faire une place de choix.

Les médias, eux aussi, comprennent tranquillement la nécessité de se joindre à ce mouvement. Les outils de communication ont évolué pour certains journaux, comme par exemple pour le New York Times, qui a fait une place à quelques blogues choisis dans son site Web, le tout sur la même plateforme, dans une seule interface.

Autre changement à considérer : les abonnements aux journaux, qui auparavant étaient essentiels au financement des médias, sont maintenant remplacés par un contenu gratuit. On observe un déplacement des revenus des journaux imprimés vers Internet. À cause de ce déplacement, les sites Web n'ont d'autre choix que d'avoir des contenus qui se démarquent, avec des nouvelles excitantes et un visuel attrayant qui donne à son tour de la crédibilité au contenu. La tendance est dorénavant de spécialiser les contenus, puisque tous semblent chercher des informations spécifiques sur Internet.

L'avenir des journalistes
est dans
la spécialisation

Irois Léger, créateur du site interactif sur le night life montréalais http://www.montreal.tv/, conclut lui-même que l'avenir des journalistes est dans la spécialisation, qu'il suffit simplement de trouver sa niche. Et selon Éric Léveillé, lui aussi panéliste de la matinée du 7 novembre à titre de directeur de l'édition Internet du magazine Protégez-vous, si pour fidéliser sa clientèle un média doit bien connaître son public et lui fournir du contenu selon ses intérêts, la qualité du visuel compte aussi pour beaucoup. L'ère du site Web informatif, statique et complexe est révolue! Il pense aussi que le contenu papier va devoir être adapté au Web et qu'il faudra améliorer la présentation des textes et faciliter la lecture à l'écran. Il observe enfin que les salles de rédaction ont maintenant des pupitres Web et bientôt tous les grands quotidiens vont suivre le pas.

Grandes leçons retenues lors du lancement de ce sommet :

  • lors des relations avec les médias, ne jamais oublier les sites spécialisés qui ont des niches particulières (y compris les blogues);
  • et toujours envoyer les communiqués de presse aux journalistes Web pour qu'ils les mettent en ligne comme toute autre information.

Sachez qu'ainsi votre message va se propager, au-delà de vos espérances! Même Facebook est en train de devenir le lieu virtuel par excellence pour afficher des informations et lancer des invitations à des événements. Plus simple et efficace qu'un email, moins cher qu'une invitation papier, voilà l'une des solutions du futur.

Fait à Montréal le 20 novembre 2007.


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