(Crédit photo L'Oréal: M. Javier San Juan, pdg de L'Oréal Canada, Rowan Thomson et Joséphine Tsang, lauréates des 2 bourses d'excellence 2007 L'Oréal Canada Pour les Femmes et la Science, Ameenah Gurib-Fakim, professeure de chimie organique de l'Université de Mauritius et lauréate du Prix L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science 2007 pour l'Afrique, qui était alors de passage au Canada, Véronique Lecault et Erin Mazerolle, lauréates des 2 bourses de mentorat, ainsi que Michèle S. Jean, présidente de la Commission canadienne pour l'UNESCO, le 26 novembre 2007, au Musée canadien des civilisations.)

Le monde des affaires et l'avenir de l'humanité se déclinent sans cesse plus en terme de continents ! Décembre 2007 est un mois qui aura vu les plus hauts dirigeants politiques de l'Europe des 27 tenir avec leurs 53 homologues de l'Union africaine un historique Sommet Europe-Afrique. Logique continentale que la multinationale L'Oréal appliquait à nouveau, un mois plus tôt, à l'occasion de la Journée Internationale de la Science, soulignée le 10 novembre, alors qu'elle dévoilait les noms des cinq éminentes chercheuses en science de la vie Lauréates du 10ème prix L'Oréal-UNESCO For Women in Science. Une belle histoire de mécénat corporatif qui a maintenant 10 ans. Et tout un rayonnement !

« Le monde a besoin de science... la science a besoin des femmes », proclame les promoteurs du Programme international L'Oréal-UNESCO « Pour les femmes et la science ». Depuis 1998, cette initiative lancée à Paris se donne pour objectif d'améliorer la situation des femmes qui se consacrent aux sciences en reconnaissant la contribution de chercheuses émérites et de jeunes scientifiques impliquées dans des projets particulièrement prometteurs. Les Prix L'Oréal-UNESCO «Pour les femmes et la science» honorent ainsi, annuellement, une femme par continent, reconnaissant la contribution au progrès de la science de cinq femmes de science exceptionnelles. Démarche qui - on le souhaite - permettra  incidemment d'encourager toutes les jeunes femmes du monde entier à suivre leurs pas. Outre les honneurs - ces distinctions sont remises au siège de l'UNESCO à Paris par le directeur général de l'organisation - chaque lauréate reçoit 100 000 $US.

Les distinctions seront remises
le 6 mars 2008 au siège de l'UNESCO
à Paris

Il est intéressant aussi de noter que ces prix sont remis chaque année, alternativement, en sciences de la vie et en sciences de la matière; ce à des femmes ayant fait des avancées majeures dans des domaines aussi divers que l'écologie et le développement durable, la thérapie génétique et les maladies héréditaires, les matériaux et médicaments du futur ou encore les technologies innovantes. Avec les prix 2008 qui constituent la 10e édition de cette initiative de mécénat de L'Oréal,  ce sont 52 femmes de 26 pays de tous les continents qui auront été ainsi distinguées au fil des ans de par leurs carrières d'exception, ayant ouvert des voies nouvelles et parfois révolutionnaires pour améliorer les conditions de vie de l'humanité.

Les 5 professeures lauréates des Prix 2008 en Sciences de la vie sont...

• Afrique & États arabes: Lihadh AL-GAZALI
  Clinical Genetics & Pediatrics, UAE University, Émirats Arabes Unis, «Pour avoir caractérisé de nouvelles maladies génétiques» ;
• Amérique latine: Ana BELEN ELGOYHEN
  Institute for Genetic Engineering and Molecular Biology (CONICET), Buenos Aires, Argentine, «Pour sa contribution à la compréhension des fondements moléculaires de l'audition» ;
• Amérique du nord: Elizabeth BLACKBURN
  Biology and Physiology, University of California, San Francisco, États-Unis, «Pour la découverte de la nature et de la maintenance des extrémités chromosomiques et de leurs rôles dans le cancer et le vieillissement» ;
• Asie-Pacifique: V. Narry KIM
  School of Biological Sciences, Seoul National University, République de Corée, «Pour avoir élucidé plusieurs étapes clés de la formation d'une nouvelle classe de molécules d'ARN régulatrices de gènes» ;
• Europe: Ada YONATH
  Structural Biology, Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israël, «Pour ses études structurales du système de synthèse des protéines et du mode d'action d'antibiotiques».

Retenons que les candidates sont proposées par un réseau de plus de 2 000 membres de la communauté scientifique internationale. Quant aux juges, le Jury international du Prix 2008, présidé par le professeur Gunter Blobel, Prix Nobel de Médecine 1999, est un comité de 18 membres reconnus de la communauté scientifique.

L'ORÉAL CANADA DANS LA MÊME LIGNE
Au Canada, il n'aura d'ailleurs pas fallu attendre de souligner une décennie de cette initiative corporative exemplaire du siège social de L'Oréal en France pour initier un programme du même genre. Lancées en 2003, les Bourses de mentorat L'Oréal-UNESCO «Pour les Femmes et la Science» (d'une valeur monétaire de 5 000 $) ont, ici, pour objectifs de récompenser les jeunes femmes scientifiques qui étudient au niveau du doctorat et de les encourager à continuer leurs études. Des boursières qui sont invitées à participer à un programme de mentorat par lequel elles partagent avec de jeunes filles âgées entre 9 et 14 ans leurs expériences et leur passion pour les sciences dans le cadre de camps de vacances, de clubs et d'ateliers. Depuis le lancement du programme, plus de 200 boursières ont participé aux séances de mentorat offertes à presque 4 500 jeunes filles de partout au Canada. (www.nserc.gc.ca/sf_f.asp?nav=sfnav&lbi=loreal-unesco)

Un succès qui s'est prolongé avec la création des Bourses d'excellence l'Oréal Canada «Pour les femmes et la science», avec le soutien de la Commission canadienne pour l'UNESCO, en 2006. Des bourses de 20 000$ qui visent ici à encourager les femmes scientifiques à entreprendre des projets de recherche de grande envergure au niveau post-doctoral en sciences du vivant, en génie ou en sciences pures ou appliquées.

L'Oréal Canada
et la Commission canadienne pour l'UNESCO
ont aussi 4 bourses

L'Oréal Canada et la Commission canadienne pour l'UNESCO ont ainsi décerné, fin novembre 2007, au Musée canadien des civilisations (voir la photo en début d'article) quatre bourses à des étudiantes au doctorat et au postdoctorat. Engagé avec son partenaire dans ce programme depuis cinq ans, L'Oréal Canada y a déjà versé près de 500 000 $. (www.aucc.ca/scholarships/open/loreal_f.html)

«La recherche et l'innovation sont deux piliers qui sont au coeur de l'identité de L'Oréal et nous sommes convaincus que la science est indispensable au progrès de nos sociétés. C'est pourquoi nous souhaitons contribuer aux avancées de la recherche au Canada en soutenant de prometteuses chercheuses», soulignait alors Javier San Juan, le pdg de L'Oréal Canada.

Bien que la représentativité des femmes en nombre total dans les universités canadiennes ait connu des progrès, elles ne constituent que 16% du corps professoral dans les disciplines en sciences naturelles et en génie, selon un rapport du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. De plus, la représentativité des femmes décroît le long de l'échelle académique: elles comptent pour 23% des professeurs adjoints en début de carrière, mais seulement 9% des professeurs titulaires. Il apparaît donc essentiel que le taux de représentation des femmes à la maîtrise et au doctorat dans ces disciplines continue à s'accroître, afin d'augmenter ultimement le nombre de femmes qui font carrière en recherche.

La science a besoin des femmes...
une problématique
mondiale

«Nous devons promouvoir une science plus inclusive en encourageant la plus large participation possible de divers groupes, plus spécifiquement des jeunes femmes. Il s'agit d'une problématique mondiale: partout, le nombre de femmes diminue à mesure qu'elles gravissent les échelons de la recherche scientifique. À l'entrée des universités, la parité est atteinte pour 76% des pays. Pour le deuxième cycle, les femmes représentent moins de 45% des diplômés. Enfin, au niveau du doctorat, seulement 17% des pays atteignent la parité. Il est très inquiétant de constater les inégalités qui s'accentuent alors que les niveaux d'études et les carrières avancent», d'expliquer pour sa part Michèle S. Jean.

«(...) Des Prix Nobel 2007, aucune femme n'a été récompensée. Sur 521 prix scientifiques depuis 1901, 12 seulement ont été remis à des femmes dont deux à Marie Curie. À la lumière de ces faits saillants, il est triste, mais pas surprenant de constater que moins de 5% des membres des académies des sciences sont des femmes», a fait aussi remarquer la présidente de la Commission canadienne pour l'UNESCO.

Les bourses d'excellence 2007 sont décernées au Canada à...

• Joséphine Tsang, d'Edmonton, qui pilote un projet de recherche post-doctorale sur l'interaction et la structure moléculaire des prions, responsables des fléaux animaux et humains comme la maladie de la vache folle, à l'Université d'Alberta.
• Rowan Thomson, d'Ottawa, qui vient d'accepter un poste d'associée en recherche au Laboratoire de radiothérapie de l'Université Carleton et qui s'emploie à simuler par ordinateur des traitements de radiation pour mettre au point un modèle mathématique capable d'optimiser la livraison des doses de traitement.

Les bourses de mentorat 2007 sont décernées au Canada à...

• Véronique Lecault, de Mirabel, qui prépare une thèse sur la régénérescence des cellules souches hématopoïétiques à l'Université de Colombie-Britannique.
• Erin Mazerolle, de Darmouth, qui, dans le cadre de ses études doctorales qu'elle amorcera en janvier 2008 à l'Université de Dalhousie, cherchera à enrichir la compréhension de maladies dégénératives telles que la sclérose en plaques en confirmant des hypothèses soulevées dans son mémoire.

Créées par les filiales de l'Oréal à travers le monde avec le soutien des Commissions nationales pour l'UNESCO, ces bourses ne récompensent d'ailleurs pas que des jeunes canadiennes. Selon les intentions de la compagnie, les programmes de "Bourses Nationales", actuellement présents dans 22 pays, devraient être portées dans plus de 50 pays avant la fin de 2008. En 2007, de nouveaux programmes nationaux décernaient d'ailleurs leurs premières "Bourses Nationales" dans les 16 pays suivants: Allemagne, Autriche, Australie, Argentine, Belgique, Chili, Croatie, Danemark, France, Israël, Maroc, Mexique, Russie, Slovénie, Ukraine et Venezuela.

PARMI LES "ENTREPRISES LES PLUS ÉTHIQUES DU MONDE"
Le 13 juin 2007, le Groupe L'Oréal était donc fier d'annoncer qu'il avait été désigné comme l'une des entreprises les plus éthiques du monde par Ethisphere Magazine, une publication de l'Ethisphere Council. Ce dernier a été créé en 2006 par la société en évaluation des risques Corpedia et par le Practising Law Institute, un organisme à but non lucratif visant à renforcer le professionnalisme des avocats. Les entreprises sélectionnées par Ethisphere, qui met en évidence les liens forts qui unissent profit et éthique, ont été distinguées pour leur comportement exemplaire en matière d'éthique et de respect des réglementations, pour leur engagement éthique et social et pour leur implication auprès des communautés qui les entourent. Sur plus de 5 000 organisations étudiées pendant une période de 6 mois, moins d'une centaine a été retenue par les rédacteurs du magazine. Les entreprises ont été sélectionnées via un processus rigoureux en huit étapes puis notées sur neuf critères éthiques.

«Nous sommes convaincus qu'une entreprise qui fait preuve d'intégrité, qui respecte non seulement ses employés mais aussi le monde qui l'entoure, bénéficie d'un avantage stratégique indéniable. Cette reconnaissance nous encourage tous à poursuivre dans cette voie», avait alors déclaré Emmanuel Lulin, directeur de l'Éthique chez L'Oréal.

L'Oréal est une des
"ENTREPRISES LES PLUS ÉTHIQUES DU MONDE"
selon le classement du
Ethisphere Magazine

Et comme pour formaliser une structure autour de cette série de bonnes initiatives corporatives, Sir Lindsay Owen-Jones, le président de L'Oréal, annonçait le 9 octobre 2007 à son siège social de Clichy, en France, la création de la Fondation d'entreprise L'Oréal: «10 ans après le lancement de nos premiers programmes importants de mécénat, la création de La Fondation L'Oréal est un nouveau tournant dans la vie de notre groupe. Elle représente un pas supplémentaire dans notre volonté d'aller au-delà de la réussite économique vers une conception élargie de la responsabilité sociale de l'entreprise», a-t-il alors déclaré à titre de président de la dite Fondation.

À travers cette fondation, L'Oréal ambitionne d'encourager l'éducation, de promouvoir la recherche scientifique et d'aider les personnes fragilisées.

Selon Béatrice Dautresme, directrice générale de la Fondation: «La vocation de la Fondation L'Oréal est de servir l'intérêt général avec réalisme et efficacité. Aujourd'hui, la réussite économique ne peut pas ne pas s'accompagner de générosité. Notre engagement en faveur de l'éducation, de la science et de la solidarité est une des grandes ambitions de L'Oréal».

La Fondation L'Oréal se donne notamment comme mission phare d'amplifier le programme «Pour les Femmes et la Science», créé il y a 10 ans en partenariat avec l'UNESCO. Elle entend également soutenir les projets permettant de développer et de partager les recherches et les connaissances sur la beauté.

Elle a été dotée d'un budget de 40 millions d'euros sur 5 ans.

En clair, bien de quoi rendre fiers les héritiers du chimiste Eugène Schueller qui créa en 1907 le Groupe L'Oréal et dont L'Oréal Canada, basée à Montréal, est une filiale à 100%. Un puissant groupe maintenant centenaire devenu un leader mondial des entreprises de cosmétiques.

www.loreal.com
www.forwomeninscience.com
www.ethisphere.com

Fait à Québec le 12 décembre 2007.

Envoyer cet article à un ami