Villes intelligentes (2)
Quand l'ITIS y réfléchit pendant 5 jours
2013-08-28

Par Daniel Allard

Il fallait passer par Québec, en mai 2013, pour participer à un intense et exceptionnel partage de savoirs durant cinq jours sur le thème des « Villes intelligentes ». Cinq jours pour cinq thématiques : gouvernance, patrimoine, éducation, santé, transports.

C’est l’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) de l’Université Laval, qui aura ainsi marqué, par son colloque international « Bâtir la ville de demain : cinq axes pour comprendre et construire les villes intelligentes », le 81e congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), du 6 au 10 mai 2013.

Pourquoi bâtir des « villes intelligentes » ? L’intégration des technologies de l’information et des communications (TIC) figure certes parmi les connaissances à maîtriser pour trouver les meilleures solutions aux défis de gestion des villes d’aujourd’hui et de demain. Les fameuses TIC s’imposent même, au fil des années, comme l’un des principaux vecteurs de changement économique et social, puisqu’elles permettent d’augmenter le niveau de vie de chacun tout en respectant l’environnement de tous.

Sécurité, efficacité, productivité... en utilisant mieux les infrastructures de communication, on souhaite mettre en place des solutions marquant des progrès en matière d’environnement et de développement durable, tout en stimulant le dynamisme économique. Quelque 80 conférenciers du Québec et de France se sont partagés la tribune, pour échanger et réfléchir sur la faisabilité et l’attractivité des villes du futur.

Un futur tout en TIC qui pourrait déjà s’imposer..., mais cette réflexion du conférencier de l’Université Laval, Denis Laurendeau, montre bien à quel point le défi dépasse la simple question des technologies : « La technologie actuelle permettrait déjà de ne plus avoir de salle comme celle dans laquelle nous sommes actuellement. C’est non productif d’asseoir 200 personnes en salle, qui attendent juste de changer de salle de cours ! »

«C’est non productif
d’asseoir 200 personnes
en salle (…)»

Comme l’éducation, le domaine de la santé cherche le bon dosage. Sachant que 49% des patients voient trois médecins ou plus, l’aide efficace à la décision clinique est certainement un noble objectif. Malheureusement, les études actuelles ne le montrent pas encore. C’est l’objectif du projet-pilote MOXXI, dirigé de l’Université McGill, qui a déjà reçu 20 millions $ d’investissements publics et qui lui, contrairement au système de santé du Québec, a la chance « d’utiliser en réseau les données à la fois des pharmaciens, de la RAMQ et des médecins cliniciens participants au projet », d’expliquer Roland Grad.

À son échelle plus réduite, le médecin du GMF de Montmagny, Jean-François Rancourt, avait déjà de belles expériences à partager avec l’utilisation du dossier médical informatisé. Il n’a fait que cinq interventions directes avec une patiente, sur 30 visites en 2 ans, parce que l’infirmière a pu faire les 25 autres, en lien électronique notamment avec le pharmacien.

En transport, c’est par son approche du « web logistique » que le chercheur de l’Université Laval Benoit Montreuil voit une solution aux défis d’approvisionnement des villes : « La logistique en transport est l’épine dorsale soutenant le système, mais elle est de plus en plus inefficiente et insoutenable ; on expédie de l’air à 60% et déplace du vide à 25% », diagnostique-t-il.

« (…) on expédie de l’air à 60%
et déplace du vide
à 25%. »

En matière de transport de personnes, avec l’heureuse expérience de la voiture sans conducteur de Google, qui vient de faire sa preuve de concept en Californie avec ses plus de 200 000 heures de routes sans accident, la commercialisation de tels véhicules est maintenant annoncée à partir de 2020 par les constructeurs. « Ce qui éliminera les erreurs humaines sur les routes », a aussi expliqué un autre conférencier de l’université hôtesse, Christian Gagné.

Mais si la technologie ne sera plus tellement un problème, les résistances seront au niveau de la gouvernance : « Est-ce que les chauffeurs de taxi céderont facilement la place devant le transport en navette téléguidée à la carte ? », s’est-on interrogé.

Lorsque arriva le moment de partager une synthèse de l’événement entier, la Française Raymonde Séchet, venue de l’Université européenne de Bretagne, vit une grande cohérence dans les cinq journées du colloque par rapport au fait que « le numérique est déjà partout dans nos villes, sans que l’on en ait encore mesuré les conséquences ».

Quand la vitesse mène le monde !

Son coin de planète n’est d’ailleurs pas en reste dans cette course technologique, car un important partenariat public-privé, sur 12 ans en matière d’infrastructures, et de 25 ans pour l’immobilier, permet présentement à la Bretagne entière de passer au numérique, alors que pour la première fois de son histoire l’Université de Rennes bâtit quatre bâtiments neufs d’un seul coup, ainsi que 25 salles en réseaux sur le territoire. Le Campus numérique de Bretagne représente des investissements de 69 millions d’euros. Une initiative ayant impressionné la directrice de l’ITIS, Marie-Andrée Doran, qui a visité le site lors d’une récente mission en France.

Peut-être aussi la trouvaille de bonnes idées, car l’ITIS sera certes sollicitée dans le cadre de la compétition avec laquelle la Ville de Québec vient de renouer.

Québec
dans la course
pour 2014

Parmi le top 7 des « Villes intelligentes » de la planète en 2012, la Ville de Québec vise maintenant 2014 pour remporter le fameux titre qu’accorde l’Intelligent Community Forum. Les villes de Riverside, en Californie, et Taichung City, à Taiwan, ont remporté les grands honneurs, l’an dernier et pour 2013.

LE DÉFI DES VILLES MILLIONNAIRES
Kallipolis, la « belle ville » de Platon, n’inspire probablement plus nos dirigeants du XXIe siècle, mais si les TIC peuvent rendre durables les villes de notre époque, c’est à une « humanité intelligente » qu’il faudra dire merci 

Cette humanité devenue citadine, puisque si seulement 0,3% de la superficie de la planète permet d’abriter 40% de la population mondiale, la masse des citadins y marque significativement sa trace. Plus de 50% de l’humanité habite des villes depuis l’an 2000 ; c’était 13,6% en 1900 et 3% en 1800. L’Allemagne, le Japon, la France, le Royaume-Uni dépassent tous le 80% de taux d’urbanisation, qui atteint 95% aux USA. Le nombre de villes dépassant 1 million d’habitants est maintenant proche de 400 sur la planète dont plus de 100 seulement en Chine, soit autant de monstres urbains avaleurs de ressources et cracheurs de toujours trop de pollutions.

Souhaitons surtout que mégalopole puisse rapidement rimer avec lesdites « villes intelligentes » !

www.itis.ulaval.ca

Fait à Québec le 28 août 2013.


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