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COP26 : Et si le succès à Glasgow se trouvait dans un meilleur climat de dialogue Religion-Science?

(25 octobre 2021) Et si la paix climatique pour toute l’humanité passait par le juste dialogue entre les meilleurs experts scientifiques et les plus importants représentants ou leaders religieux; comme ultimes conseillers aux chefs d’État et de gouvernements qui, eux, décideront d’une suite avec et pour tous?

Et si la paix – en tant qu’absence de guerre, donc de concorde globale – passait par l’état de santé de la liberté d’information; cet aidant naturel et fondamental pour maintenir un public informé et les populations aptes à agir en citoyens responsables?

Question paix, soulignons d’abord cette très bonne nouvelle qui aura été annoncée un 8 octobre! D’un Nobel de la paix à l’autre, l’Humanité avance dans l’espoir d’un monde meilleur. Pour le plus grand nombre, si possible pour tous! Alors, d’abord merci à nouveau, au visionnaire Mikhail Gorbatchev pour le partage – que le plus grand nombre venons d’apprendre – qu’il avait fait des couronnes norvégiennes reçues avec son Prix Nobel de 1990. Car la graine semée ainsi éclot d’une récolte résonnant comme un feu de joie dans le monde des médias partout sur la Terre. Le rôle et l’importance des journalistes, dans toutes sociétés soignant les valeurs démocratiques, vient de vivre un moment de grâce. Et le comité du prix, à Oslo, ne se sera certes pas trompé en 2021 en désignant du même coup une femme (fondatrice, en 2012, du cyber-média Rappler, aux Philippines), Maria Ress, en co-récipiendaire avec un des fondateurs de Novaïa Gazeta (ce média russe indépendant créé en 1993 via l’aide de la Fondation Gorbatchev), Dmitry Mouratov. Notons que c’est la première fois en 120 ans d’existence que le Nobel de la paix récompense directement la liberté d’information. Cette ode à une presse libre et indépendante envoie un double coup de tonnerre, déplaisant, dans les oreilles de tous les dirigeants politiques autoritaires.

« Le comité Nobel norvégien est convaincu que la liberté d’expression et la liberté d’information aident à maintenir un public informé. Ces droits sont des préalables essentiels pour la démocratie et pour prémunir contre la guerre et les conflits ».
Berit Reiss-Andersen, présidente du Comité Nobel.

Ces même dirigeants politiques qui seront parmi leurs vis-à-vis (espérons-le en véritable face à face) les 11 et 12 novembre, à Glasgow, pour tenter de donner de la chaire à l’os de cette cible du 1,5°C durement arrachée, en 2015, en convenant de l’Accord de Paris sur le climat. Un accord qui attend maintenant, depuis six ans, et demande – hurle! – d’être mis en application. Avant qu’il ne soit trop tard… Car « la maison commune est en feu »!

COALITION RELIGIEUSE POUR SAUVER LA « MAISON COMMUNE »

Vingt-deux (22!) étaient là; dans un atmosphère empreint de solennité, voire d’extrême gravité, mais aussi de solidarité. La conférence/événement – tenue dans la matinée pour ceux qui y assistait sur place à Rome – le lundi 4 octobre dans la maison du chef spirituel des Catholiques, le pape François, aura permis de signer un « appel » destiné aux participants à la COP26, que personne ne devrait ignorer. Et la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) qui rouvre, à partir du 31 octobre et jusqu’au 12 novembre, à Glasgow, en Écosse, ses plus grandes assises diplomatiques pour la 26ièm fois depuis les premiers pas en la matière, ceux du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro de juin 1992, en a pris acte. Ses deux plus hauts dirigeants étaient aussi là – le Britannique et l’Italien – très officiellement, à Rome, pour tendre la main et s’engager à porter le message à la COP26.

Mais l’une des prises de parole les plus senties y fut certainement celle de l’évêque Frederick Shoo, président de l’Église luthérienne de Tanzanie. Il n’aura rien perdu à attendre pour prendre la parole à la toute fin pour les deux minutes accordées à chacun des 22 représentants religieux. Alors que « la planète brûle », nous aurions « une obligation morale » à agir tout de suite. Citant Martin Luther, tout en partageant sa vocation à planter des arbres sur le mont Kilimandjaro:

« Je suis de la tradition de Luther qui a dit que même s’il savait qu’il allait mourir demain, il irait planter un arbre aujourd’hui », a tenu à partager celui qu’on désigne comme l’«évêque des arbres ».

C’est d’ailleurs ce qu’ils se sont tous empressés de faire, quelques minutes plus tard, en participant à la plantation d’un olivier dans les jardins du Vatican. Un arbre qui en aura beaucoup sur les épaules, d’ici Glasgow. Car comment trouver un consensus effectif, allant au-delà des paroles, et permettant les véritables actions communes, sans valeurs communes? Quand la règle du jeu de la vie est beaucoup de tirer toute la couverte à son avantage, contre des adversaires?

Cinquième à exercer sa prise de parole, l’Anglican archevêque de Canterbury, Justin Welby, fut d’ailleurs le tout premier à parler ouvertement d’économie. Appelant à un « repentir de l’économie » pour avoir trop demandé à la terre nourricière, il a résumé que le défi commandait, à ses yeux, pour l’essentiel, deux choses :

– d’abord « la réussite d’un véritable partenariat authentique et juste avec le Sud » (ici il faut entendre les pays et les populations les plus pauvres) du monde;

– et aussi le « changement radical de la fiscalité et des règles commerciales pour favoriser l’activité verte ».

À son tour, le docteur Rajwant Singh, fondateur et président d’EcoSikh, une organisation sikhe qui milite pour la défense de l’environnement, a partagé que pour eux la croyance va envers un fondateur qui leur dit que « l’eau, c’est le père de la vie et que la terre en est la mère ». Une spiritualité qui n’est pas loin des fondements de celle des Premières Nations au Canada certainement et globalement des peuples Autochtones des Amériques.

Le porte parole du Jaïnisme, adepte avant tout de la non-violence, a lui rappelé le serment des médecins inspiré par Hippocrate. Pour proposer, dans la même logique de serment, d’en faire faire un par tous les humains pour arrêter de faire violence à notre maison commune, la Terre. Et toutes « solutions durables nécessitent un système économique différent » pour l’Église réformée. Il faut en conclure que pour les Réformés, en belle cohérence, il faut bonnement réformer l’économie!

Les 22 chefs et leaders religieux présents, ayant signé l’appel, puis pris parole, représentaient une encore plus grande diversité des choix spirituels possibles sur Terre alors que le représentant du Conseil oeucuménique des églises parlait au nom de 349 églises, qui revendiquent plus de 480 millions de fidèles. Ce qui en ferait un pays plus populeux que l’Indonésie, quatrième nation souveraine du monde selon le facteur de la population, après le trio Chine-Inde-USA (qui mérite peut-être déjà une mise à jour Inde-Chine-USA…) Mais les frontières spirituelles, on le sais, ne doivent pas être amalgamées aux frontières des souverainetés politiques. L’Humanité est bien plus complexe!

COMPLÉMENTARITÉ ENTRE RELIGION ET SCIENCE

Si le pape François, lui, parle du « (…) respect mutuel entre la foi et la science, pour entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité »… il insiste pour que ce respect soit vécu « de manière empathique et active ». Le Saint-Père concluant que la COP26, à Glasgow, est appelée « de toute urgence à offrir des réponses efficaces à la crise écologique sans précédent et à la crise des valeurs ». Un constat qui oblige à non seulement engager le dialogue interreligieux, mais tout autant celui de la complémentarité entre Religion et Science.

Ce qui s’exprimait, ce jour-là, par la participation du président de l’Académie pontificale des Sciences, le professeur Joachim von Braun, ainsi que celle du président de l’Académie pontificale pour les Sciences sociales, le professeur Stefano Zamagini. Le scientifique von Braun soulignant que cette crise nous rappelle la plus ancienne question philosophique pour les humains, à savoir : «  Comment devons-nous vivre? »

Et ici existe certainement un solide pont entre Religion et Science. Car, si par la science on comprend les faits – et ici les dégâts – ensuite il faut en appeler à la moralité pour savoir agir, pour savoir comment continuer! Et la morale, c’est assurément dans les affaires pour lesquelles les acteurs religieux abondent en solutions, propositions ou réponses diverses à la fameuse grande question : Comment vivre?

Angoisse existentielle, quand tu nous tiens! Athéisme, agnosticisme, voila deux choix fort présents dans la vie en société en ce XXIe siècle avançant, mais le choix religieux demeure lui aussi bien là. Devant certes s’adapter : « On s’aperçoit qu’il est très rare qu’un individu ait une religiosité constante dans sa vie (…) Le religieux sert (…) à passer à travers l’épreuve, à retrouver un certain sens devant les souffrances et à se refaire de manière quasi thérapeutique. Il y a une sorte de reconstitution identitaire par la médiation du religieux », explique d’ailleurs le sociologue des religions de l’Université d’Ottawa, le professeur Martin Meunier. S’inspirant de son enquête en cours sur les histoires de vie à partir d’entrevues individuelles de trois heures avec une cinquantaine de personnes et qui était cité dans l’article du journaliste Stéphane Baillargeon du 22 octobre 2021 du quotidien montréalais Le Devoir.

Aider à passer à travers l’épreuve… Retrouver un certain sens… Pandémie de la COVID-19… Dérèglements climatiques…

DE ROME À GLASGOW… SANS OUBLIER OSLO

Beaucoup critiquent le pape François, mais c’est tout de même dans sa maison à lui que 22 représentants religieux de la planète ont accepté de se réunir pour parler, d’une force commune, et pour signer l’appel en vue de la COP26 à Glasgow. Contrairement au programme prévu, le chef spirituel des Catholiques n’a d’ailleurs pas prononcé son discours. Il s’est simplement assuré que tous les participants l’avaient en main, en préférant donner à ses hôtes plus de temps de parole. Mais dans ce discours distribué, François a articulé sa réflexion autour de trois concepts : « Le regard de l’interdépendance et du partage, le moteur de l’amour et la vocation au respect. »

Toujours selon François : « Tout est lié et le monde est interconnecté », encore inspiré de son encyclique Laudato Si’ (2015) ; « aucune créature ne se suffit à elle-même ; chacune n’existe que dans la dépendance des autres, pour se compléter mutuellement, au service l’une de l’autre. »

La « maison commune est en feu », alors « agissons sans délai ». N’entendons-nous pas «  le cri des pauvres et le cri de la Terre » ont-ils ensemble soutenu comme résultats de mois d’efforts – un fait sans précédent qui a été souligné par plusieurs – à s’être rencontrés et concertés.

À court terme, la suite passe cependant par la route des politiciens qui gouvernent les États. Et alors même que tous « les grands de ce monde » fignoleront leurs cartes à jouer avant Glasgow-COP26, plusieurs devront préalablement passer par le Sommet du G20 qui en 2021 a rendez-vous à… Rome! Oui, les 30 et 31 octobre; le même 31 octobre que les organisateurs de la COP26 ont déterminé comme le jour 1 de cette conférence, plutôt que le 1er novembre initialement planifié « pour donner plus de temps de travail ».

Bref, prochain test à surveiller : le G20 de Rome, qui donnera fortement son ton à la finale de Glasgow, elle planifiée pour les 11 et 12 novembre 2021, bien que le WORLD LEADERS SUMMIT & FIRST PART OF THE HIGH-LEVEL SEGMENT se tiendra les 1-2 novembre, en présence d’un grand nombre des leaders politiques du monde.

Qui sauvera l’humanité? La démocratie? Alors, ici, il faudra aussi savoir et pouvoir compter sur le rôle et l’action des journalistes de partout dans le monde. Osons un autre merci au Comité Nobel d’Oslo puis à tous les Maria Ress et Dmitry Mouratov de ce monde.

Qui sauvera l’humanité?

La volonté-action politique ?
« C’est vraiment irritant. Ils parlent mais ne font rien » – La Reine Elizabeth II, qui n’était apparemment pas au courant de la présence d’un micro en direct à proximité, alors qu’elle faisait référence aux dirigeants mondiaux qui allaient bientôt assister à la réunion COP26 sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow, alors qu’elle bavardait avec le président du Senedd et la duchesse de Cornouailles après avoir ouvert l’Assemblée galloise.
https://www.youtube.com/watch?v=4WOIr2D5_rs
La jeunesse ?
COY16 Glasgow sera l’événement officiel précurseur de la COP26, approuvé par l’Envoyé du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse! En 2021, COY en sera à sa 16e année et sera considéré comme l’événement jeunesse le plus grand et le plus ancien à ce jour; rassemblant des milliers de jeunes acteurs du changement de plus de 140 pays!
L’éducation ?
Nous soulignerons ici, au nom de tous ceux dédiant leur vie à l’enseignement et au rôle fondamental de l’éducation, l’honneur fait à un Québécois, homme de grande culture et de foi, que nous avons eu l’occasion de rencontrer et apprécier, à Québec, lors de deux rencontres en août 2021. Le 22 septembre, il a reçu une distinction d’excellence, lors du « New York Annual Gala » de la fondation A chance in life.

Félicitation à monseigneur Guy-Réal Thivierge, secrétaire général de la Fondation pontificale Gravissimum Educationis, pour son prix : 2021 Excellence in Education.

Deux autres personnes partageaient les honneurs de ce gala :
– Mme Tami Erwin, Executive Vice President and CEO of Verizon Business (2021 Woman of the Year) ;
M. Chris Augustin, CIO for Global Business Solutions Fiserv (2021 Man of the Year).

https://www.achanceinlife.org/events.html

(Crédit photo: prise d’écran de la captation vidéo de la conférence, l’image montrant alors l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, prenant parole le 4 octobre 2021 au Vatican.)

Canada : jeu électoral extrême jusqu’au 20 septembre; le gagnant ira à Glasgow en novembre

Après une semaine de ce qui constituera la plus courte campagne électorale permise – selon l’actuelle Loi sur les élections fédérales au Canada – les partis politiques étaient théoriquement prêts : car la rumeur courrait depuis des mois. Le pays a rapidement été tapissé des traditionnelles pancartes des candidats dès le jour 1. Le premier ministre sortant ayant provoqué cet appel au peuple du fait de sa demande de dissolution du Parlement, selon un privilège que lui accorde le fonctionnement du système de la monarchie-parlementaire qui est appliqué au Canada depuis au moins 1867. Cela, en rendant visite à la gouverneure générale et cheffe d’État du pays, Mary Simon, dans la matinée du dimanche 15 août 2021, plongeant immédiatement le Canada entier dans une course au vote de 37 jours, à travers 338 circonscriptions.

L’électorat canadien est donc convoqué aux urnes le lundi 20 septembre 2021 pour ce qui sera certainement une période électorale historique. D’abord parce que concurrente à une pandémie toujours virulente; aussi parce que largement non désirée autant par la population, que par tous les partis politiques constituant les quatre oppositions au Parlement du Canada. Convoqué à ce qui sera peut-être un dangereux jeu électoral extrême! Ceci pour plusieurs raisons.

D’emblée, au Canada, c’est « l’été » et une période générale de vacances jusqu’à la dite « Fête du travail », qui sonne avec chaque premier lundi de septembre. L’esprit de la population n’était donc par tellement à l’heure des débats d’idées et de choix de société. Le 15 août étant même le jour de la fête nationale des Acadiens, tout comme celle de l’indépendance de l’Inde moderne; elle, à un autre bout de la planète, mais qui retrouve une partie de plus en plus significative de ses ressortissants avec une double identité, en partage, avec le Canada.

Et si le chef du Parti libéral du Canada et premier ministre sortant, Justin Trudeau, a lancé le débat électoral en justifiant que : « C’est important de donner l’occasion aux Canadiennes et aux Canadiens de s’exprimer (…) », dans le contexte actuel, personne n’est pour autant dupe que sa véritable intention est d’aller se chercher une majorité de siège, afin de pouvoir continuer sa gouverne, mais comme gouvernement majoritaire. Dans ce Canada qui aurait normalement dû ravoir ses prochaines élections fédérales, selon le mécanisme à date fixe récemment instauré, qu’à l’automne de 2023; bien qu’en contexte minoritaire, le premier ministre conserve sa prérogative d’un déclenchement selon son bon jugement. Précisons que la tentation était belle et bien grande, alors qu’il n’a qu’à aller chercher la quinzaine de sièges aux Communes qui le sépare de cette confortable situation.

Jeux extrêmes

Ensuite, c’est alors que le variant Delta de la COVID-19 prendra probablement le visage d’une réelle et significative 4e vague pandémique à travers l’ensemble du pays – notamment avec les rentrées scolaires et académiques – que les premiers jours de septembre seront aussi ceux qui verront les chefs des principaux partis se croiser au cœur de la campagne avec les trois principaux débats télévisés nationaux (deux en langue française, les 2 et 8, et un en anglais à la chaîne publique le 9 septembre).

La question de l’urne émergera-t-elle de ça? Économie, environnement, climat, questions autochtones, qualité de vie de tous et particulièrement de groupes minorisés, immigration et intégration au marché du travail, dette publique, politique étrangère, etc. Serait-ce possible que pour une rare fois une question internationale vienne peser lourdement sur le résultat d’élections au Canada? La chute de Kaboul, en Afghanistan, s’est invitée comme un voleur imprévu. Monsieur Trudeau a dû aujourd’hui même interrompre sa campagne pour participer à une réunion spéciale du G7 sur cette crise. Avec ses 158 citoyens-soldats morts pour cette cause, plus d’une décennie d’efforts, l’électorat canadien est à l’écoute.

Mais il y a aussi les feux de forêts qui brûlent sans cesse en Colombie-Britannique, et c’était des églises un mois plus tôt; la plus importante province de l’Ouest du Canada, comptant avec une population pour qui les enjeux environnementaux et sociaux sont toujours dans les priorités des électeurs.

Les enjeux environnementaux et sociaux, nous y voilà : exactement ce dont le gagnant du 20 septembre devra aller débattre, à Glasgow, en novembre.

Le gagnant ira à Glasgow

Tous les yeux humains de la planète seront tournés sur cette ville écossaise à partir du 1er novembre 2021, alors que les délégations d’experts et les diplomates de presque toutes les souverainetés de la Terre débuteront leurs travaux de dix jours pour la COP26 : la 26e édition annuelle de la Conférence des parties (Conference of Parties) en suivi de la COP21, il y a 6 ans, qui avait vu l’édition de Paris faire naître le fameux Accord de Paris sur le climat. L’ONU convoque à nouveaux l’Humanité à une croisée des chemins!

Justin Trudeau ou Erin O’Toole? Erin O’Toole ou Justin Trudeau? Qui d’autre? Iront-ils en personne? Quand? Avec quel mandat et pour faire quoi? Car l’heure sera aux actions! Pas aux mots, car les maux sont clairement connus.

En 2015, il s’en était fallut de peu pour que les négociations achoppent. Il est dorénavant de notoriété publique que les Canadiens sur place ont fait une grosse différence, dans les négociations de coulisse, pour arracher ce qui devint le consensus rendant possible l’Accord de Paris sur le climat. Stéphane Dion, aujourd’hui ambassadeur du Canada en Allemagne, et Catherine McKenna, alors ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, en ont fait le partage à leur prise de parole dans un atelier sur le sujet lors de la dernière édition de la conférence Americana, les 22 et 23 mars 2021.

Le 15 août au matin, encore gavé d’un record de médailles tout juste ramenées au pays par la délégation canadienne ayant concouru aux JO de Tokyo, il était à son meilleur, le ton juste, invitant ses concitoyens à lui dire quoi faire : « C’est au peuple de décider de l’avenir du pays »… Nobles mots, noble intention de la part de Justin Trudeau, alors que ses adversaires l’accusent facilement de ne rêver qu’à une majorité parlementaire pour pouvoir continuer de gouverner. De Glasgow à Ottawa, c’est effectivement le Canada en question.

Et il est cocasse de constater que le 1er premier ministre canadien, John Alexander Macdonald, était né (janvier 1815) à Glasgow, en Écosse, avant de devenir un Canadien et ensuite cet historique politicien à la tête du pays naissant, « à la britannique », de 1867 à 1873 et de 1878 à 1891. Cette écossaise de ville et même Glasgow que le prochain premier ministre élu, à la suite des élections qui permettront de le choisir le 20 septembre 2021, devra fouler pour aller y représenter un pays à la croisée des chemins, plus peut-être que l’ensemble des quelque 200 États souverains que compte actuellement l’humanité et qui y seront aussi représentés.

Du 20 septembre, jusqu’aux 11 et 12 novembre – les deux jours clés de la COP26 -, donc des intenses 37 jours de campagne passés à sillonner le Canada, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, ne restera qu’une autre quarantaine de jours pour se préparer à aller « réussir » Glasgow avec sa COP26 à gagner. Pour ce Canada, deuxième plus grand pays au monde par sa superficie. Ce Canada souvent espoir du monde à bien des égards; pays de diversité, d’immigration, d’eau douce – liquide ou gelée – et de forêts, de ressources naturelles abondantes, puissance moyenne au potentiel d’actions diplomatiques significatives, comme son histoire l’a souvent démontré.

Question de l’urne: la route vers Glasgow?

Si le Canada vivra un jour d’élection historique le 20 septembre 2021, dès le 12 novembre son premier ministre fraîchement élu reprendra son avion de retour, après avoir participé quelques jours à la Conférence des Nations Unies sur le climat. La population canadienne est parmi les plus privilégiées des humains de la Terre, riche d’un niveau de confort et de conscience des enjeux face à son avenir à court, à moyen et à long terme. Demain il faut boire, manger, travailler, survivre; à court terme, il faut gagner sa vie, aimer et protéger ses proches ainsi que le plus possible autrui aussi, progressivement préparer sa propre fin de vie et sa mort dignement par simple respect des survivants; à long terme, il faut tenter d’être passé sur cette planète – individuellement et collectivement – sans y avoir été un passif et, en tant que membre d’une société humaine, avoir contribué à un monde meilleur. En tant qu’Humanité, c’est une espèce de responsabilité universelle ça, non?

Ce n’est peut-être pas avec toutes ses questions en tête que le premier ministre sortant, Justin Trudeau, s’est lancé dans l’enjeu électoral en cours au Canada il y a déjà une bonne semaine.

Bonne campagne à tous et espoir qu’elle ne démontre pas trop cruellement que la politique garde toujours quelque chose qui ressemble à du sport extrême.

À suivre… (RDV, ici, après les trois débats).

Climat : Nuages versus CO2, c’est du 40 contre 1

Depuis l’historique Accord de Paris sur les changements climatiques, l’humanité n’en a que pour la lutte au CO2 ou autres gaz à effet de serre (GES). Mais la maîtrise du climat est tellement plus complexe. Et la méconnaissance humaine envers autant le rôle des nuages, que celui de l’océan mondial, reste surprenante. Saviez-vous que l’abondance et les caractéristiques des nuages sont 40 fois plus importantes que les variations des gaz à effet de serre en matière climatique ? Et nous ne maîtrisons encore presque rien en la matière.

Prédire, voire gérer le climat, c’est évidemment commencer par bien comprendre le cycle de l’eau et la formation des nuages. Or, cette connaissance est encore très nébuleuse… Certes, le rôle des nuages est important dans le maintien de l’équilibre thermique de la planète et une modification, même faible, de leurs caractéristiques – composition, altitude, épaisseur, couverture nuageuse, etc. – pourrait entraîner des conséquences dramatiques pour le climat. En tout temps, environ le deux tiers du ciel autour de la Terre est couvert de nuages ; oui la littérature scientifique nous apprend qu’à chaque instant environ 63% de la Terre est sous couvert de nuages. Le moindre petit cumulus pèse 1 million de tonnes. C’est donc dire l’importance de leur rôle.

Réserve de pluie ou simple passage nuageux ? Allez savoir !

Mais qui s’intéresse aux nuages ?

Trop de mystère… Une problématique qui s’applique également à nos connaissances des océans.

On pense actuellement que l’augmentation des océans s’explique pour 1/3 par la fonte des glaciers; 1/3 par la fonte de la calotte glacière; et encore 1/3 par l’augmentation de la température de l’eau. Juste ça témoigne bien de la complexité du phénomène.

Et pourtant la Terre change et rapidement.

L’expérience de la dérive du voilier Tara, en 2006, est, à ce titre, particulièrement préoccupante. Ce 3 septembre-là, le voilier se laissa emprisonner par la banquise au nord de la Sibérie avec pour objectif de répéter la dérive du norvégien Nansen à bord du Fram, en 1894… jusqu’en 1897, dans son cas. Car il avait fallu trois (3) ans au Fram pour ainsi traverser l’Arctique en se laissant porter simplement par les courants. Mais il faudra seulement 505 jours au Tara pour répéter un siècle plus tard le parcours d’environ 1 800 kilomètres… Oui, soit deux fois plus rapidement que prévu. Preuve manifeste par deux que les glaces fondent vite en Arctique.

Mais qui s’intéresse aux océans ?

Déployés entre 2002 et 2006 dans l’océan mondial, les 3 000 flotteurs autonomes du réseau Argos effectuent des profils de température et de salinité entre la surface et 2 000 mètres de profondeur tous les 10 jours… Mais c’est encore la bonne vieille mesure effectuée à bord des navires qui reste la référence absolue extrême de précision, parce que 10 fois plus précise.

Et ici nous sommes encore à la surface!

Si on vous disait qu’il faut faire une chose bien qu’un élément fondamental dudit phénomène à maîtriser n’est connu qu’à environ 5%… Seriez-vous motivé et convaincu d’agir ?

La connaissance humaine de l’océan se trouve pourtant dans ce bien périlleux contexte. Bien que l’on sache que les profondeurs de 0 à 200 mètres représentent 7,6% de la surface des fonds marins, celles de 200 à 3 000 m 15,3% contre celles de 3 à 7 000 m 77% et celles de 7 000 à 10 500 seulement 0,1%, l’accablant constat ici est que plus des ¾ des océans sont 4 fois plus profonds que la moyenne des terres émergées du globe et que les moyens de l’explorer restent dérisoires.

L’histoire des sous-marins capables d’explorer les véritables profondeurs marines tient en un seul paragraphe et quelques décennies :

Il y a eu, parmi les premiers, la Cyana française au début des années 1970, capable d’atteindre les 3 000 mètres, le Pisces canadien (2 000 m), et aussi l’Alvin américain de 1964 (4 500 m). Aujourd’hui, on compte sur le Nautile (1984) français et le Sea Cliff (1985) américain, qui vont jusqu’à 6 000 m de fond. Les Mir I et Mir II (1987) de Russie, le Shinhaï (1990) japonais sont aussi actifs. En 2000, les Français de l’Ifremer ont également développé le ROV Victor 6000 , un système téléopéré grande profondeur, instrumenté et modulaire, capable de réaliser de l’imagerie optique de qualité, d’emporter et opérer divers équipements et outillage scientifique jusqu’à 6 000 m. Et tout récemment : « Nous avons perdu Nereus aujourd’hui. » Parce que c’est ainsi que le journaliste scientifique Ken Kostel de la Woods Hole Oceanographic Institution annonça sur le site HADES la perte du sous-marin de recherche le plus cher de l’histoire, à 8 millions $US; un sous-marin autonome construit en 2006 dans le but d’explorer le point le plus profond du globe. Une prouesse réalisée en 2009.

L’Ifremer,
en plus d’être un institut de recherche,
est l’une des 3 seules institutions au monde
à posséder, au bénéfice de la communauté
scientifique nationale,
une flotte de navires océanographiques
ainsi que plusieurs engins sous-marins
opérant jusqu’à 6.000 mètres de profondeur
dont le sous-marin habité Nautile,
le ROV Victor 6000
et le nouvel engin autonome HROV Ariane
qui est à la fois un ROV (piloté à distance)
et un AUV (autonome).

Aussi bien dire une micro-aiguille qui explore une pleine grange de foin. Ce qui permettait encore, en 2012, au célèbre quotidien Le Monde de titrer: « 75 % des zones très profondes restent inexplorées », en parlant des océans.

Dans le détail, c’est bien pire: « Les disparités en matière de connaissance de fonds marins sont importantes dans le monde. Ainsi, plus de 95% des zones de 0 à 200 mètres de profondeur du Sud-Ouest du Pacifique et des régions polaires ne sont pas du tout ou mal connues, contre 19% pour la France métropolitaine, 30% pour le Royaume-Uni et 40% pour les États-Unis, selon des données de 2013 de l’OHI », expliquait dans un article que publiait La Presse, la journaliste Sandra Ferrer, de l’Agence France-Presse.

L’OHI, c’est l’Organisation hydrographique internationale, qui dit aussi plus globalement que: « Actuellement, moins de 10% du relief des fonds marins, au-delà de 200 mètres de profondeur, est connu, alors que près des deux tiers des terres de la planète sont couvertes d’eau ».

La fosse des Mariannes, dans le Pacifique, est la fosse océanique la plus profonde actuellement connue, avec un point à – 11 034 mètres. L’humain l’a visitée qu’à 2 reprises. Et la découverte fut saisissante, lorsque le lieutenant Don Walsh, de la US Marine, et l’océanographe suisse Jacques Piccard, y sont descendus pour la première fois le 23 janvier 1960. Ce fut littéralement une petite révolution dans le monde scientifique, avec la confirmation d’une hypothèse : que la vie existe partout sur la planète et que même les abysses sont des univers riches d’écosystèmes inconnus, surtout à proximité d’importantes ressources minérales.

« Les profondeurs des océans restent inconnues à 95 %, et elles nous réservent des surprises », répondait Gabriel Gorsky, à titre de directeur de recherche au Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer, devant la journaliste Anne-Gaëlle Rico, il y a 5 ans à peine.

Bref, nous ne connaissons pas bien l’océan. Ne dit–on pas d’ailleurs très faussement… « sous les océans », alors que nous parlons et qu’il s’agit bien de ce qui est DANS l’océan… Une faute de langage qui en dit long sur la relation de l’homme avec la mer.

La mer, les océans, qui furent longtemps qu’une grande surface à traverser, à dompter, pour se déplacer. Y pêcher en surface pour se nourrir, mais le moins possible penser au fond, résidence de monstres et de grands périls.

Encore aujourd’hui, nos satellites ballaient l’océan, mais toutes ces données nous aident essentiellement à mesurer la surface des eaux.

Que se passe-t-il au fond, et tout au fond?

Ce chiffre vous fera comprendre toute la mesure du défi. Alors que la moyenne des terres immergées des continents est de 800 mètres de hauts, la moyenne de profondeur de l’océan dépasse les 4 000 mètres, oui cinq fois plus. Et une frange bien mince de nos sous-marins peut plonger sous 4 000 m.

Le «risque océan»!

En surplus de notre mauvaise évaluation de l’importance de l’impact des nuages sur le climat, eh bien c’est ce que représente le « risque océan » en matière de changement climatique.

L’interrelation atmosphère-océan est très bien connue par la science. L’océan mondial pompe par exemple une grande partie du CO2 émis dans l’atmosphère de la Terre. L’océan est aussi un immense régulateur de température. Le climat de l’Europe ne serait pas le même sans l’effet du Gulf Stream, par exemple. Les liens atmosphère-océan sont aussi multiples que fondamentaux.

Le problème arrive lorsque l’on découvre la faiblesse de connaissance de l’humanité en matière d’océan.

Alors comment prendre de bonnes décisions si un tel inconnu demeure dans l’équation? Comment être assurés de bons résultats?

Entre ciel nuageux et mer profonde, le regard trop terrestre de l’humain semble lui réserver une bombe écologique en puissance !

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Oui, Trump peut « tout déchirer » : Aléna, climat, nucléaire iranien…

Pour Louis Bélanger, directeur des HEI et professeur au Département de science politique de l’Université Laval, il ne fait aucun doute qu’en matière d’accords internationaux, le président Trump « pourra tout déchirer ».

« Si l’élection de Donald Trump a eu une vertu, c’est celle d’avoir dissipé bien des malentendus sur la valeur des engagements internationaux des États. Durant la campagne électorale, on aimait entendre les paroles rassurantes de ceux qui nous expliquaient que le candidat républicain, s’il devait contre toute attente l’emporter, ne pourrait en faire à sa guise. Qu’il serait contraint de respecter les obligations internationales contractées par ses prédécesseurs. Qu’il ne pourrait, de toute manière, se défaire de ces obligations sans obtenir, après de complexes manoeuvres législatives, le consentement du Congrès. »

« Trump élu, il faut bien se rendre à l’évidence. Le droit des traités est ainsi fait qu’un État ne peut, sauf en de très rares situations, être lié par des obligations auxquelles il ne consent pas. Si un État réévalue ses politiques et choisit de ne plus consentir à des engagements déjà contractés, il doit pouvoir s’en libérer rapidement. Ainsi, si un Donald Trump président décide de réaliser son programme électoral, il pourra, en parfaite conformité tant avec le droit international qu’avec le droit américain, soustraire par simple note diplomatique les États-Unis de l’ALENA, de l’Accord sur le nucléaire iranien ou de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. »

Accords internationaux : difficiles à négocier, aisés à déconstruire

N’en déplaise aux idéalistes, les accords internationaux sont longs et difficiles à négocier, mais aisés à déconstruire. Dans l’article qu’il signait dans le quotidien québécois Le Devoir du 22 novembre, Louis Bélanger développe largement son argumentation par l’analyse de plusieurs exemples et pas les moins pertinents, notamment dans une perspective canadienne.

Commençons avec l’ALENA. Saviez-vous que cet accord liant les trois amigos (Canada-Mexique-USA) n’est pas considéré comme un traité en droit américain ? Comme les autres accords de libre-échange, il s’agit d’un congressional-executive agreement, dont la ratification exigea non pas un vote à la majorité des deux tiers du Sénat – comme c’est le cas pour les traités -, mais strictement l’assentiment des deux chambres du Congrès. Un détail qui a de l’importance, car ce mode de ratification n’étant pas prévu par la constitution des États-Unis, l’autorité qu’a le président de désengager son pays d’un tel accord « ne peut être moindre que celle qui s’applique à la sortie d’un traité ».

« Certains ont prétendu que si le président peut sans entrave mettre fin à la participation américaine à l’ALENA, il devrait tout de même obtenir du Congrès l’abrogation de la loi américaine de mise en oeuvre de l’entente pour que les États-Unis cessent effectivement d’en appliquer les dispositions. Rien n’est moins sûr. L’administration américaine considérera plutôt que la loi de mise en oeuvre est tout simplement devenue caduque le jour où prendra effet le retrait de l’ALENA, c’est-à-dire six mois après la notification américaine », explique-t-il aussi.

Incidemment, puisque l’Accord sur le nucléaire iranien est considéré par le gouvernement fédéral des États-Unis d’Amérique comme un simple plan d’action politique non juridiquement contraignant, le nouveau président Trump pourra y mettre fin sans aucun délai, ni aucune consultation contraignante.

Le cas de l’Accord de Paris sur le climat est plus complexe.

Paris a été ratifié par l’exécutif américain sans intervention du Congrès. Son statut est donc ambigu. C’est un mélange des genres et « il n’y a aucun doute sur le pouvoir du président de procéder unilatéralement à une dénonciation dans pareil cas ».

« L’Accord de Paris prévoit un délai de quatre ans entre la date de dénonciation par une partie et son retrait, ce qui a permis d’espérer que le président Trump ne puisse se désengager véritablement au cours de son premier mandat. Cependant, les États-Unis peuvent surmonter cet obstacle en décidant de se retirer de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1992, dont l’Accord de Paris est une émanation, et qui ne requiert, elle, qu’un délai d’un an entre dénonciation et retrait », analyse-t-il encore.

La Constitution des États-Unis d’Amérique reste silencieuse sur la manière dont le président doit procéder pour mettre un terme à un engagement international. La logique voudrait qu’il soit donc soumis aux mêmes règles qui se sont appliquées pour sa ratification. Mais la réalité des choses en aura décidé autrement…

En 2001, lorsque le président Bush a unilatéralement mis fin au Traité sur les missiles antibalistiques, pourtant soumis au Sénat pour ratification en 1972, la justice du pays a finalement statué « qu’en l’absence de règles constitutionnelles claires le président doit pouvoir exercer en toute liberté ses prérogatives en matière de politique étrangère ». C’est à lui, en fin de compte, de décider s’il doit demander l’accord ou non du Congrès.

Au final, un président Trump convaincu que son pays gagnera à s’affranchir de ses engagements internationaux « pourra sans effort, à coup de simples notes diplomatiques, déconstruire l’ordre international que ses prédécesseurs ont minutieusement contribué à ériger », constate le professeur Louis Bélanger.

Comme il s’agit encore et toujours de la souveraineté des États qui est alors en jeu, les accords internationaux sont généralement durs longs à négocier. Et il reste facile pour un État de s’en retirer rapidement et ce en toute légalité. Évidemment, cela ne se produit pas trop souvent, car les États craignent toujours les coûts associés à de telles défections. À court terme, un partenaire lésé par le retrait peut réagir et imposer toutes sortes de représailles. Alors qu’à plus long terme, la signature d’un État qui renie trop facilement ses engagements risque évidemment de perdre de sa valeur. Et il lui en coûtera plus cher à l’avenir pour convaincre les autres de la crédibilité de ses engagements sur la scène internationale.

Donald Trump sera un véritable out sider en arrivant à Washington. Il ne doit rien à personne et a déjà démontré qu’il était d’une stature capable d’assumer ses choix.

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www.ledevoir.com/international/etats-unis/485254/trump-pourra-tout-dechirer

www.hei.ulaval.ca/accords-internationaux-le-president-trump-pourra-tout-dechirer-analyse-louis-belanger

 

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Coût d’émissions du CO2 : le Canada s’engage

L’annonce par le gouvernement fédéral canadien de l’imposition d’un prix aux émissions de carbone à partir de 2018 vient de frapper un grand coup dans le décor des manœuvres post-Accord de Paris sur les changements climatiques. Presque jour pour jour synchro avec le oui de l’Inde, puis le oui du Parlement européen, qui confirmaient le nombre suffisant de ratifications pour permettre à l’Accord de Paris d’entrée en vigueur, le premier ministre du Canada Justin Trudeau est venu surprendre tout le monde, et encore plus au Canada même, en faisant un déclaration surprise en Chambre le 3 octobre 2016, à savoir:

« (…) qu’Ottawa imposerait un prix de 10 $ la tonne dès 2018, qui augmentera de 10 $ chaque année pour atteindre 50 $ en 2022 ».

En effet, Justin Trudeau n’a pas attendu que les provinces et territoires se mettent d’accord sur une tarification sur le carbone et a annoncé un prix minimum pour la tonne de CO2, auquel ils devront tous se soumettre.

L’annonce a donc soulevé le mécontentement et plusieurs ministres de l’Environnement des provinces ont quitté une réunion qui se tenait le même jour, avec leurs homologues, en signe de protestation.

Mais des encouragements sonnent aussi dans le ciel. « Enfin le commencement d’une stratégie climatique nationale qui se fait attendre depuis longtemps », clame la Fondation David Suzuki.

Malgré que la plus grande partie de l’économie canadienne se fait déjà imposer un prix pour ses émissions de CO2, la mesure annoncée par le gouvernement fédéral garantira que l’ensemble des provinces et territoires avanceront vers une économie sobre en carbone tout en assurant l’équité et la flexibilité entre les provinces, plaide-t-on.

Et malgré le retrait de trois provinces et un territoire de ladite rencontre des ministres de l’Environnement, qui se tenait, elle, à Montréal, le Canada doit aller de l’avant, selon la Fondation.

« Le Canada ne peut plus se permettre d’attendre l’unanimité pour agir. Ceci équivaudrait à accorder un droit de véto à tous ceux qui veulent stopper notre transition énergétique.

Le gouvernement fédéral devra également mettre en œuvre des mesures additionnelles pour atteindre ses objectifs de réduction des GES pour 2030, vu le prix relativement bas imposé au carbone. Les efforts additionnels pour réduire les émissions devraient aussi contempler la fermeture totale des centrales au charbon d’ici dix ans, l’obligation pour les fabricants automobiles de commercialiser des véhicules zéro émission partout au pays, des investissements dans les énergies renouvelables et le transport en commun, ainsi que l’élimination des subventions au secteur des énergies fossiles, qui œuvrent délibérément contre l’imposition d’un prix au carbone », explique Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki.

« Le prix plancher pour le carbone envoie un signal clair aux marchés : les technologies propres seront plus abordables et les technologies polluantes, plus coûteuses », explique encore Karel Mayrand.

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