Archives par mot-clé : arctique

Un nouveau traité de 16 ans sur la pêche dans l’Arctique

Pour les 16 prochaines années, un nouveau traité international à l’égard de l’Arctique y interdira la pêche commerciale en haute mer. C’est la première fois qu’un accord international de cette ampleur est conclu AVANT la pratique d’une pêche commerciale dans une région située en haute mer.

Au Canada, le ministre fédéral des Pêches et des Océans, Dominic LeBlanc, a annoncé la nouvelle par communiqué en ce denier jour de novembre 2017: «(…) le Canada a atteint un accord de principe historique (…) à Washington, D.C., pour prévenir la pêche commerciale non réglementée en haute mer au centre de l’océan Arctique ».

Les signataires incluent les cinq pays qui ont une côte arctique, en plus de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Islande et de l’Union européenne.

Les Inuits de trois pays, dont ceux du Canada, étaient de ceux qui ont participé aux discussions.

Entendu pour être en vigueur pendant 16 ans, l’entente sera par la suite renouvelée aux cinq ans.

Ce nouveau traité international, qui concerne les eaux qui se trouvent à au moins 200 kilomètres des côtes de tout État côtier, représente quelque 2,8 millions de kilomètres carrés d’océan. C’est environ la même superficie que toute la mer Méditerranée.

Comme ces eaux étaient anciennement – et encore récemment – gelées toute l’année, il n’y avait pas tant d’intérêts. Mais le réchauffement climatique qui continue de modifier l’Arctique a changé la donne. Environ 40% du secteur était accessible libre de glace l’an dernier.

Même si aucune pêche commerciale ne s’y déroule actuellement, il y a de plus en plus de poissons qui sont poussés vers le nord, autre effet des changements climatiques. Et les scientifiques autant que les pêcheurs se demandent quelles ressources se cachent dans ces eaux, auparavant inaccessibles.

Les signataires de l’entente s’engagent également à participer à un important programme scientifique. Une entente précédente regroupait uniquement le Canada, les États-Unis, la Russie, la Norvège et le Danemark.

Greenpeace CRIE VICTOIRE!

« C’est une victoire historique pour la protection de l’Arctique et une journée de célébration. Grâce aux millions de voix de partout dans le monde qui ont soutenu la campagne Sauvons l’Arctique (Save the Arctic), cette zone unique au sommet du monde sera à l’abri des pêches destructrices. Nous applaudissons les pays qui soutiennent cet accord et attendons qu’ils utilisent les 16 prochaines années pour convenir d’une protection permanente de l’océan Arctique central contre la pêche commerciale et d’autres industries extractives », a déclaré Jon Burgwald, conseiller politique, pour Greenpeace Nordic.

L’entente étant vue comme un accord juridiquement contraignant qui sera automatiquement prolongé tous les cinq ans, à moins qu’un pays ne s’y oppose ou qu’un plan de gestion de la pêche fondé sur la science ne soit mis en place.

Il est « vital », selon eux, que tous les pays concernés ratifient maintenant l’accord et s’engagent à protéger à long terme cet « océan vulnérable au sommet du monde ».

EN ROUTE POUR LE RESTE

Cette grande nouvelle pour l’Arctique intervient au moment même où entre en vigueur la décision de la création d’une zone de protection marine couvrant 1,5 million de kilomètres carrés dans la Mer de Ross, en Antarctique.

Mais la tâche mondiale est encore plus grande. Et les militants de Greenpeace tenaient aussi à le rappeler.

« Bien que des mesures d’envergure aient maintenant été prises pour protéger le centre de l’océan Arctique, il est important que ces pays jouent également un rôle progressiste dans les négociations des Nations Unies sur la protection de la haute mer. Le processus de l’ONU a le potentiel de protéger tous les océans en haute mer, et ces pays doivent élever leur jeu d’un cran et soutenir un accord global et ambitieux », a aussi déclaré Jon Burgwald.

——————————————-

(Source de l’image: http://www.rcinet.ca )

***

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI

Washington et Ottawa stoppent l’octroi de concessions pour le pétrole arctique et en Nouvelle-Angleterre

Le président Barack Obama termine donc son règne en léguant un solide test à la promesse du président désigné Donald Trump « d’ouvrir les vannes » des réserves énergétiques inutilisées des États-Unis. Mardi le 20 décembre 2016, tout juste un mois avant l’arrivée en poste dudit nouveau président, une annonce commune effectuée par les États-Unis et le Canada d’interdire l’octroi de toutes nouvelles concessions pétrolières et gazières extra-côtières dans l’Arctique désigne non seulement la majeure partie des eaux américaines de l’océan Arctique, mais en plus certaines portions de l’Atlantique comme étant inaccessibles jusqu’à nouvel ordre aux futures demandes de concessions d’hydrocarbures. Pour Washington, outre l’Arctique, la mesure touche aussi les eaux au large de l’Alaska en mer des Tchouktches, une bonne partie de la mer de Beaufort et les eaux territoriales dans l’Atlantique, de la Nouvelle-Angleterre jusqu’à la baie de Chesapeake.

À Ottawa, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, l’a annoncée comme un moratoire qui sera révisé dans cinq ans, mais Barack Obama a pour sa part annoncé une interdiction permanente de l’exploration pétrolière ou gazière dans l’Arctique.

Il n’y a actuellement pas de plans de forage ni d’activités en ce sens dans cet extrême nord, en raison surtout des coûts exorbitants. Mais l’an dernier, la Pétrolière impériale avait fait demande pour que la date d’échéance de son permis de forage au large de la mer de Beaufort dans les Territoires du Nord-Ouest soit repoussée, renouvelant incidemment son autorisation de forer pour la période de 2020 à 2028. La société évoquait alors « un manque de temps pour mener à terme le travail technique nécessaire et compléter les processus ».

Avec la mesure qui vient d’être annoncée, les analystes pensent maintenant que le gouvernement fédéral canadien laissera vraisemblablement expirer le permis de la Pétrolière impériale.

L’Arctique contiendrait 13% des réserves mondiales de pétrole.

Autrement, en territoire canadien, les derniers forages menés au large des Territoires du Nord-Ouest remontent à 2006, par la société Devon Canada.

La province de Terre-Neuve-et-Labrador s’était par ailleurs engagée, en 2004, conjointement avec Statoil, à dépenser 3,9 millions $ pour de l’exploration pétrolière dans l’Arctique.

Une autre histoire dans la mer de Beaufort

Il faut voir l’impact de la décision Canada-USA à long terme. Car il y a des hydrocarbures sous l’Arctique. La société Devon y a trouvé un gisement d’environ 200 millions de barils de pétrole. Mais ce réservoir ne constituait pas une affaire encore rentable pour la commercialisation. Et d’autres compagnies ont fait également des découvertes en Arctique dans les années 1970 et 1980, elles aussi non retenues pour cause de rentabilité.

On estime que les prix du baril de pétrole devraient s’élever au-dessus de 150 $US pour assurer ici une rentabilité.

Mais en attendant l’industrie s’active toujours grâce aux acquis, car seulement dans la mer de Beaufort 15 permis sont présentement en vigueur, couvrant plus de 27 000 km2 du territoire marin. De plus, des levés sismiques sont prévus dès l’été 2017 dans la baie de Baffin. Mais l’affaire a été portée devant la Cour suprême par les Premières Nations qui s’opposent à de tels travaux d’exploration.

Accord sur la pêche également

En plus de ces mesures, les deux gouvernements ont annoncé « leur engagement à conclure un accord juridiquement contraignant » afin de prévenir les pêches commerciales non réglementées dans les hautes mers de l’Arctique. Cela jusqu’à ce qu’une organisation régionale de gestion des pêches « soit en place pour assurer une gestion efficace ».

(Source de la Une: E&Y et US Department of Energy)

*****

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI !