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NOTES D’UN JOURNALISTE EN VACANCES EN INDE (3 de 4)… en choc COVID-19 / virus li wenliang

Voici l’article 3 de 4 de notre dossier spécial… en contexte devenu ultra spécial

COMMENT POUVOIR CONTINUER DE VOUS PARLER DE LA VIE D’UN TOURISTE EN VACANCES AU BOUT DU MONDE, DE SON MONDE, ALORS QUE LE MONDE EST À GENOU FACE À UNE PANDÉMIE?

En commémoration
à la mémoire du médecin lanceur d’alerte de Wuhan
mort au combat le 6 février 2020
nous appuyons l’idée de donner le nom de Li Wenliang
au virus qui provoque la COVID-19.

LE MONDE, L’HUMANITÉ ENTIÈRE, SE SOUVIENDRA POUR TOUJOURS DE LA PANDÉMIE COVID-19. LE FAMEUX CHIFFRE 19…

OUI… DE CETTE PORTION UTILE, POUR NOTRE GOUVERNE, DE L’AN 2019. COMME POUR NOS DATES IMPORTANTES DANS NOS VIES D’HUMAINS : Madame Y, née le 01-01-99; c’était dans les années 1900 pour elle / Monsieur X, mort le 31-12-01; c’était il y a 19 ans cette année, pour ce dernier, et dans nos années 2000, dans nos années de ce siècle-ci, de ce millénaire-ci.

SIÈCLE, MILLÉNAIRE… TEMPS D’UNE VIE… QUELQUES DÉCENNIES… TEMPS DE PANDÉMIE… FAIRE L’HISTOIRE DANS LE TEMPS; FAIT D’HISTOIRE – HISTORIQUE – AVEC LE GRAND « H ». QUE LES HISTORIENS ET AUTRES AUTEURS OU ÉCRIVAINS HÉSITENT TOUJOURS À UTILISER.

19… 2019… COVID-19… : POUR LA MALADIE QUI NOUS EST ARRIVÉE CETTE ANNÉE-LÀ!

Mais il faudra en revenir, en ressortir, resurgir… pour continuer, poursuivre la vie, notre présence humaine sur Terre. Car resteront les survivants. Et c’est ici que la pertinence de continuer de vous raconter, de vous rapporter, ces « Notes d’un journaliste en vacances en Inde », que le hasard de la vie a justement placées à l’agenda du temps des humains à la fin de 2019 (rappelons que nous voyageâmes du 19 novembre au 29 décembre 2019 à travers les cinq États les plus au sud de l’Inde) apparaît clairement, voire s’impose.

Oui continuons… Alors poursuivons! Et restez avec nous: il y aura encore notre RDV du 1er mai, pour clore le dossier complet 4 de 4.


Photos: Mon tuktuk en plein trafic à Bangalore, Inde (21-12-2019).

(03-04-2020 : date initialement prévue; 16-04-2020 : date réelle de publication.) Je me souviendrai pour toujours de mon vendredi 3 avril 2020, à Québec, ma ville d’origine, ma ville de naissance. Ville dans laquelle je réside depuis toujours outre nombre de bouts d’années, dans plusieurs ailleurs, des quatre coins de la Terre.

Vendredi, un « dernier jour » de ma petite semaine de travail (car je fais du temps partiel en « service essentiel » dans un commerce de détail de proximité, à moins de cinq minutes en vélo de mon lieu de résidence, histoire de gagner parallèlement de l’argent à côté de ma passion du journalisme). Je dû d’abord quitter « la job » vers 9 h 30 pour tenter en urgence de sauver une dent… Passons vite, mais tout de même merci à la jeune dentiste Gauthier, bien qu’elle du l’arracher. Merci de même à mon employeur, qui m’accordera un jour-maladie payé. Mais ça continuera : il faudra encore dire merci aux employés d’Hydro-Québec, comme à ceux de la Ville de Québec, qui durent bosser toute la nuit venant pour nous ramener l’électricité. À tout mon quartier…

Vendredi, toujours 03-04-2020, vers les 16 h 00, arrivant endeuillé d’une dent à la maison, bien certain d’avoir encore un bon huit (8) heures devant moi pour livrer ponctuellement ce 3e de 4, de ma série d’articles sur mon périple en Inde, c’était cette fois mon monde énergétique – et toute la capacité à livrer le résultat de mon travail avec – qui s’effondra, alors juste que je reprenais mon souffle…

Wow…  
Ah qu’il est dur
mon monde de 2020!

Mince de mince! Y aurait-il quelque chose, des malins quelque part, ne voulant pas que je respecte mes échéances, mon agenda, mon usage du temps?

Oui, quelque 51 000 foyers, ce fameux vendredi-là, et jusque tard dans la nuit d’ailleurs, durent le passer, ce à partir de 17 h 00, sans courant: une inondation, qui causa ensuite une méga panne d’électricité. Plus de 50 000 foyers… La plupart au courant de rien, coupés du monde, d’un monde, de leurs mondes, recroquevillés sur leur petit monde à eux, à eux seul comme plusieurs… comme trop de monde en Occident. Et encore plus en période de pandémie, avec son confinement.

En Occident… Solitude du confinement… en Occident. Dans ces pays dits « riches »… Mais tellement pas en Inde.


Photo: Gare Vasco da Gama, Goa, Inde, 17 h 55 (25 déc. 2019).

PHOTO: Gare Vasco da Gama, Goa (17 h 50 le 25 déc. 2019)… Mon « comité d’accueil » en plein jour de Noël : malheur/pauvreté/maladie/misère en pleine face, mais peut-être aussi solidarité/débrouillardise…Encore cette « Incredible India ».

Oui, c’est tellement facile encore de s’en souvenir. En Inde il y avait du monde partout, toujours, et jamais en silence. Car l’Inde est un monde de bruit, de son, de musique, de mot – de bien des maux aussi, malheureusement. Le bruit semble faire partie de tout, voire du temps. Pourtant le rapport au temps nous y est totalement différent, à nous d’Occident. Il faut donc, au surplus, sans cesse s’y adapter.

S’adapter à du bruit différent, à du temps différent, à des langues qui changent chaque fois que vous bougez un peu (l’Inde est une fédération qui compte 29 États, avec chacun sa/ses langue(s) officielle(s), plus tellement d’autres à statut divers; en fait, dans l’ensemble l’Inde compte des centaines de langues en usage). Encore s’adapter à des nourritures aussi diverses que multiples. À tant de religions avec leurs temples: du petit monument particulier voisinant une maison jusqu’à ces villes-temples dédiées à Krishna-ShivaVishnu, etc., sans oublier mosquées, églises (orthodoxes, protestantes, catholiques, etc.) ou synagogue, etc.

S’adapter à de nouvelles musiques, du cinéma indien en salles doublement sous-titré, et de la vidéo, toujours aussi indienne durant les longues heures passées dans les autobus, lors des déplacements inter-cités. À des journaux écrits avec des alphabets aussi indéchiffrables que changeants, selon le coin de pays qui vous accueille.

L’accueil… Mais quel accueil, justement. Ils sont si accueillants et gentils les Indiens. C’est un pays de rêve pour un Blanc d’Amérique. Courtoisie, sourire, politesse, souci d’aider, voire de protéger et défendre. Une règle quasi sans exception (pour notre part à nous).

Il y en aura eu de mauvaises expériences en six semaines de voyages. À force de côtoyer les Indiens, il faudra bien en découvrir des moins gentils que d’autres, comme partout dans le monde. Reste que mes « Notes d’un journaliste en vacances en Inde » de 2019 garderont à jamais une image générale très très positive des gens de l’Inde, du Sud de l’Inde jusqu’à Mumbai (Bombay).

Nous en reparlerons, au final, de Mumbai, dans notre RDV # 4 de mai…

Avec les 1er et 2e articles de notre DOSSIER de 4, nous nous étions laissés, globalement, toujours assez proche de notre point d’entrée en Inde : Chennai (Madras), et les environs… les temples à MamallapuramPondichéry… et, évidemment, Auroville – notre ville mondiale expérimentale objet principal du voyage – qui, elle, n’est encore qu’à 2-3 heures en taxi ou en bus de la métropole du Tamil Nadu (c’est-à-dire presque rien lorsqu’on envisage des déplacements en Inde).

Alors que reste-t-il de ça, d’encore valable, alors que moins de trois mois plus tard je lis dans la presse écrite, au Québec, les tristes histoires d’Occidentaux empêtrés en contexte de pandémie de la COVID-19, souffrant « leurs difficultés, amplifiées par l’hostilité d’une partie de la population locale » ?

Il reste justement la suite de la même phrase, de la même histoire racontée dans la presse : « (…) ont convaincu Shubham Dharmsktu de passer à l’action ».

Oui, un Indien est venu à leur secours. Comme cela m’est arrivé tellement souvent, assez souvent, en six semaines, pour que j’en garde personnellement la conviction d’un trait fort de cette population.

Ce n’est tellement pas une surprise de lire cela pour moi!

Effectivement, momentanément, la tâche d’aider l’étranger en Inde devient exceptionnellement « compliquée » par le fait que les étrangers, et plus particulièrement les Occidentaux, y sont perçus comme la source de la pandémie, voire comme des porteurs actifs du coronavirus, ce par de nombreuses personnes en Inde car ledit virus est lui-même venu de l’étranger. Et l’Inde reste un territoire surpeuplé de gens largement peu instruits, souvent très pauvres et démunis. Malheureusement trop facilement victimes de préjugés, ouverts à la rumeur, propices à la peur intrinsèque du démuni.

« Les Indiens sont habituellement très accueillants, mais la pandémie ‘fait peur’ et plusieurs d’entre eux sont mal informés, ce qui favorise la discrimination », dit bien M. Dharmsktu, dans l’article du journaliste Marc Thibodeau.

Un bon Samaritain au secours des touristes en Inde … www.lapresse.ca

***

Dimanche de Pâques (12-04-2020) j’ai téléphoné à une Québécoise que j’ai connue à Auroville, en décembre 2019, et qui y est toujours. À sa connaissance, il n’y avait pas de cas de la COVID-19 confirmé à Auroville. Et il n’y avait plus trace de mes amis volontaires – comme nous – à Solitude Farm. Notamment le jeune, géant, calme et attachant Victor, né en Belgique, arrivé à la ferme presque en même temps que nous, et qui, lui, y était pour neuf mois ferme (histoire de bien vivre Auroville dans sa quête d’un avenir bien à lui pour ensuite) : « Il ne reste que Krishna qui garde la ferme… » (avec sa famille – son épouse Tamil et leur deux jeunes enfants encore écoliers – et sa petite équipe d’engagés indiens… c’est-à-dire son adjointe, puis sa responsable de la gestion de la cuisine-resto et des volontaires résidents, puis probablement des bénévoles locaux aidants). Mais plus d’aide et de coopération internationale.

La bonne nouvelle étant qu’ils arrivent tout de même, à Solitude Farm, à produire « 49 paniers de produits frais », me dira-t-elle aussi, à travers la conversation. De mémoire, nous en avions 7 ou 9 à livrer les jours que nous étions là (pour le lundi, le mercredi et le vendredi d’une semaine).

La bonne nouvelle c’était aussi que la vie semblait calme et toujours paisible à Auroville. Et encore plus sans touriste : « Les gens ne sortent presque pas… Un vélo ici et là… Moi je sors pour prendre un repas par jour, c’est le confinement, ici aussi (…) ». Mais l’inconnu, l’incertitude, est bien là aussi, pour l’après… Je le sens bien…

J’apprendrai ensuite qu’un cas de la COVID-19 fut observé dans un quartier à la limite sud-est du territoire d’Auroville – donc entre Auroville et Pondichery – et que la police y bloqua momentanément la seule route d’accès, à chaque bout, voulant stopper l’affaire, mais que la route fut ensuite ré-ouverte.

Heureusement, il ne s’agissait pas d’un étranger ou d’un foreigners. Ce qui rassure évidemment, pour le moment, les Auroviliens qui sont, eux-mêmes, d’origines étrangères pour environ la moitié. Non, il s’agirait d’un cas – et souhaitons-le encore unique – concernant un Indien qui aurait voyagé plus au nord récemment et participé à un grand rassemblement pour une fête musulmane.

J’en restai pantois, au bout du fil… Encore la ferveur religieuse qui s’en mêle, s’emmêle… Un musulman, dans ce cas-ci, proche d’Auroville; des chrétiens en Corée du Sud; des protestants alsaciens autour de la ville de Mulhouse, en France; des juifs québécois dans une communauté auto-isolée au nord de Montréal, au Canada; un mariage hassidique en plein cœur de la métropole du Québec; des funérailles dans la région de New-York, aux USA… 

Coréens, Français, Canadiens, mais aussi Chinois de Wuhan (maintenant officiellement en processus de dé-confinement) ou Sénégalais de Dakar (eux encore en amorce de course aux efforts de prévention) ou Brésiliens (en pleine crise d’explosion des victimes), avec une réelle foi religieuse, ou une foi en leur gouvernement et gouvernant, voire qu’avec une foi de charbonnier… je nous souhaite, nous l’Humanité, qu’une chose: l’espérance en un demain amélioré, l’espérance de nous prendre en main, tous ensemble et par la main.

Puis j’aime enfin me souvenir de cette boutade du brave Indien Shubham Dharmsktu cité plus haut :

« La solidarité se répand « comme un virus », souligne en blaguant M. Dharmsktu, qui entend continuer à soutenir les touristes dans le besoin « jusqu’à ce que la dernière personne prise dans le pays ait pu rentrer ».

NOTE: Au début de la pandémie il y avait quelque 22 000 ressortissants d'inscrits sur la liste des Canadiens en Inde, auprès du ministère d'Affaires mondiales Canada. Quelques semaines plus tard, quatre avions partirent de Delhi et deux autres de Mumbai, entre le 4 et le 7 avril.
  S'ajoutèrent un 7e avion, et un 8e. NOUVELLE DE DERNIÈRE HEURE: nous apprenons que le Canada a pu ajouter un vol de plus, le 9e, dans ce qui constitue LA PREMIÈRE PHASE des retours (en utilisant l'ancien modèle de réservation par le biais de fournisseurs de services). Ce vol partant d'Amritsar tard dans la nuit du dimanche 19 avril 2020 et effectuant les liaisons Amritsar-Delhi-Londres-Canada.
  (Le coût de ce 9e vol est le même que pour les 8 vols précédents : environ 2 900 $, selon la destination au Canada.
  On apprenait du même coup que ce 9e vol sera le dernier du genre, mais qu'il sera suivi d'une DEUXIÈME PHASE.
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DOSSIER SPÉCIAL: Notes d’un journaliste en vacances en Inde fin 2019 – 4 RDV du 01-02 au 01-05-2020

– RDV du 1er février 2020 (voir le lancement du DOSSIER sur le lien Facebook du cyberjournal)
– RDV du 2 mars 2020
– RDV du 3 avril 2020
– RDV du 1er mai 2020

C’est parti! Reparti… pas pour un nouveau voyage en Inde, mais pour en faire un partage, un geste d’amour envers les précieux lecteurs du Cyberjournal depuis 1997. Merci à vous, plusieurs qui sont des amis proches et fidèles, plusieurs aussi des amis aidants et collaborateurs, plusieurs d’agréables connaissances, trop des inconnus encore. Merci d’avance à ceux qui nous découvrirons grâce à ce DOSSIER SPÉCIAL. Que cette initiative rédactionnelle sans précédent pour le Cyberjournal CommerceMonde.com nous mène tous plus haut dans notre conscience du monde. Il en a bien besoin.

INTRODUCTION
Partir en Inde pour un humain né en Occident comporte une forte dose de la notion « VOYAGE ULTIME »… En tous les cas, c’est la certitude que nous avons à notre retour. Nous, oui, car je ne suis pas parti là en solitaire. Il n’en était pas question. La chance fut d’ailleurs déjà là… c’était quelque part en juin 2019. Il me fut relativement facile de me trouver un brave et fidèle compagnon de voyage pour ce voyage à Auroville, en fait. Car c’est pour découvrir par moi même – voir, sentir, toucher, goûter, regarder, écouter, parler et discuter in situ, comprendre… -; ce, avec l’aide et la complicité de mon compatriote, lui-aussi Québécois, véritablement découvrir donc l’expérience aurovilienne, que nous sommes partis, par un long vol Montréal-Chennai (via l’Europe), pour cette « ville mondiale ».

Alors bienvenue dans ces « Notes d’un journaliste en vacances… » oui en Inde, mais pour raisons très circonstancielles, parce que c’est l’Inde qui a accueilli les Auroviliens, à partir officiellement du 28 février 1968. Date symbolique et importante, même dans l’histoire de l’humanité entière, alors que les représentants de 126 pays étaient formellement unis et réunis sur place, à 8 kilomètres au nord de Pondy, dans l’état du Tamil Nadu, pour une cérémonie de création dudit lieu. Ce, sous l’égide même de l’UNESCO notamment. Ce, pour débuter une expérience sans précédent et encore unique sur notre Terre. Notre petite planète… pour une très complexe humanité.

À suivre… (dès le 2 mars 2020 avec l’article 2 de 4 du dossier spécial) 

Auroville, Tamil Nadu, Inde
Arrivée à Solitude Farm 25-11-2019 Auroville Inde
Crédit photo: CommerceMonde.com