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Le chaud et le froid de la 4e Révolution industrielle version Banque du Canada

Depuis disons 1850 et les débuts de la 1er révolution (avènement de la machine à vapeur), la deuxième (électricité, chaîne de montage) et la troisième (électronique, robotique), nous voilà rendu en 2017 de plein pied dans la 4e Révolution industrielle, celle qui combine plusieurs facteurs comme l’internet des objets et le big data. Ce pour une énième transformation structurelle de nos économies! Si la Banque du Canada se concentre à n’évoquer que « les effets secondaires de l’automatisation », elle souffle bel et bien le froid, tout en reconnaissant les biens faits de cette 4e Révolution industrielle. Le progrès technologique n’avance jamais sans déranger.

« Même si l’économie canadienne pourrait bientôt commencer à récolter les bénéfices économiques attribuables au progrès technologique, elle devrait aussi se préparer à de douloureux effets secondaires comme des pertes d’emplois et de plus grandes inégalités de revenus », vient donc de prévenir Carolyn A. Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada.

Dans le texte d’un discours qu’elle a livré devant les membres de la Chambre de commerce de Toronto le 18 avril, Carolyn Wilkins estime aussi que les innovations comme l’automatisation et l’intelligence artificielle « devraient revigorer » la productivité des économies avancées comme celle du Canada.

Bref, c’est le chaud et le froid, voire un gros froid !

50%
de tous les emplois
d’ici 20 ans

Parce que plusieurs experts prédisent certains effets secondaires indésirables à ces avancées, et dans certains pays industrialisés notamment des répercussions importantes sur près de 50% de tous les emplois d’ici 20 ans. Oui, la moitié DE TOUS LES EMPLOIS.

Toujours selon la haute représentante de la banque centrale canadienne, les décideurs doivent donc aussi se préparer à mettre en oeuvre certaines mesures pour s’assurer contre les autres effets secondaires tels que l’amplification de l’inégalité des revenus. Évidemment, les travailleurs dont les compétences sont complémentaires aux nouvelles technologies pourraient s’en sortir beaucoup mieux que ceux dont les tâches seront transférées à des machines, mais Carolyn Wilkins estime qu’il faudra se concentrer sur l’éducation et la formation axée sur les compétences pour aider les travailleurs à s’ajuster à ce qui pourrait être « une difficile transition ».

Peut-être pour se faire rassurante devant son parquet de citadins de la ville reine canadienne, elle a rappelé que le Canada a déjà traversé de telles périodes de changement par le passé en évoquant la transformation du secteur de l’agriculture. Les innovations agricoles ont alors fait baisser les prix des aliments. Ceci avait permis aux consommateurs de disposer de plus d’argent pour se procurer d’autres biens. La demande grimpa dans d’autres industries et de nouveaux emplois furent créés.

Mais la période de changement dont on parle ici porte le grand R de Révolution; à laquelle il faut semble-t-il ajouter en même temps le double sens de la vitesse.

Le gratin de l’économie mondiale ne s’est-il pas fait dire, en janvier, à Davos, selon un rapport diffusé alors par le World Economic Forum, que si la 4e Révolution industrielle – là définie comme celle de la numérisation et de l’impression 3D – entraînera « 5 millions de pertes d’emplois en cinq ans » dans les principales économies mondiales… dans cinq ans, nous serons probablement aussi bien entrés dans la 5e Révolution industrielle (voir notre article) !

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Pour écouter le discours de Carolyn A. Wilkins, « Automatisation, productivité et politique monétaire » : http://www.banqueducanada.ca/multimedia/chambre-commerce-toronto-discours-diffusions-18-avril-2017/

Vision : parlons donc déjà de la 5e révolution industrielle

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« Les défis du Canada face aux grandes tendances mondiales » : Le Club Économique de Québec se lance avec Jean Charest comme conférencier

C’est du deux nouvelles en une! Bien inspiré du Club économique de New York, le fondateur du Journal Chefs d’entreprises, Pierre Drapeau, lance le Club Économique de Québec. Un regroupement de membres provenant des plus hautes sphères du domaine des affaires et de la finance ainsi que des milieux industriels, gouvernementaux, institutionnels et commerciaux visant à constituer « un important forum de discussions portant sur un large éventail de sujets d’intérêt pour gens d’affaires avertis ».

« The Economic Club was founded in 1907 by J.W. Beatson, Secretary of the National Economic League in Boston, and four business leaders from New York City. Its founders sought to follow the successful example of the Economic Clubs of Boston, Providence, Worcester, Portland, Springfield, and New Haven with the aim of bringing business people and professionals together for serious discussions of economic, social and other public issues in a non-partisan forum. »
Source: www.econclubny.org

Apolitique et non partisan, le nouveau club de Québec n’y va pas de main morte pour sa première activité. Son lunch-rencontre inaugurale de 10 septembre 2015 présente comme vedette l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest. M. Charest a accepté de développer un sujet qu’il connait bien, ayant été lui-même aux origines du déclenchement des négociations commerciales avec l’Union européenne. Si le thème de sa conférence concerne « Les défis du Canada face aux grandes tendances mondiales », il est certain que Jean Charest donnera largement son avis sur la récente entente de libéralisation des échanges entre le Canada et l’UE. Un sujet qui provoque encore des tensions. L’ampleur des concessions canadiennes n’étant pas encore mesurable.

Un bon contact, qui avait été proche des négociations Mexique-UE il y a plus de dix ans maintenant, nous a déjà révélé qu’il n’aurait pas souhaité être à la place des négociateurs canadiens une décennie plus tard. Parce que selon-lui, l’UE est devenue une force négociatrice implacable, qui de plus en plus arrache tout à l’adversaire. Le conférencier Jean Charest sera certes questionné à ce propos.

« Monsieur Charest exposera quelques grandes tendances mondiales comme l’avènement des nouvelles technologies, les économies émergentes, le vieillissement de la population, la crise économique et financière de 2008, les changements climatiques, la réduction de la pauvreté, le pivot de l’économie mondiale vers l’Asie, l’émergence d’une nouvelle classe moyenne et la montée du nationalisme liée à une intensification de la militarisation. Ensuite, il présentera le portrait canadien vis-à-vis ces tendances mondiales », nous explique l’organisateur Pierre Drapeau.

Inspiration new-yorkaise!

N’ayant aucun agenda politique, la principale motivation du Club Économique de Québec est d’être un forum crédible et structuré où des dirigeants choisis, tant au Québec qu’à l’étranger, peuvent s’adresser aux membres et à leurs invités.

Puisque ses conférenciers ont l’entière liberté d’expression, « le Club vise à devenir l’un des plus importants forums entièrement indépendant au pays », explique son site web.

Les conférenciers seront choisis en fonction de leur important statut et de leur rôle de premier plan dans l’actualité. Le Club recevra donc des chefs de gouvernement, des ministres, des législateurs, des économistes, des banquiers, des chefs d’entreprises, des chefs syndicaux, des recteurs d’universités, des gouverneurs, des juges, des généraux et amiraux, des ambassadeurs et des scientifiques.

Les rencontres auront habituellement lieu lors de grands dîners, mais parfois à l’occasion de déjeuners, dans la salle de bal d’un important hôtel de Québec. La teneur de la seconde activité du Club Économique de Québec n’est pas encore connue.

Si l’inspiration new-yorkaise persiste, un gros nom sera du rendez-vous. Stephen S. Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada y était l’invité le 12 novembre 2014. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a aussi prononcé un discours devant l’Économic club de New York, le 20 septembre 2006. Toujours dans la métropole états-unienne, les membres souscrivent annuellement 600$ pour ce statut qui ouvre les portes de la suite 4910 du 350 Fifth Avenue.

Club Économique de Québec
www.econclubny.org

Pour inscription au lunch du 10 septembre: clubeconomiquedequebec.com/#evenements
(Photo: plq.org)