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La région métropolitaine de Québec obtient le 9e « Centre zone franche » du Canada

Les entreprises locales de la région de Québec bénéficieront de nouvelles possibilités d’emploi et d’affaires à la suite de la création du nouveau Centre zone franche, dit « Centre ZF ». Il s’agit du neuvième du genre installé au Canada, mais du premier au Québec.

Le Centre zone franche de Québec permettra aux entreprises d’avoir accès à toutes les informations concernant les programmes s’apparentant au concept de zone franche, y compris le Programme d’exonération des droits, le Programme de drawback, le Programme des entrepôts de stockage des douanes, le Programme des centres de distribution des exportations et le Renseignements sur les zones franches (ministère des Finances du Canada).

La désignation a été annoncée le 30 août 2017 en présence de François-Philippe Champagne, ministre du Commerce international du Canada, ainsi que de Joël Lightbound, député de Louis-Hébert et secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé, au nom de Navdeep Bains, ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique et ministre responsable de Développement économique Canada (DEC).

Le Centre ZF fera ainsi la promotion de la région métropolitaine de Québec en tant que plaque tournante des échanges internationaux, tirant parti de son emplacement en Amérique du Nord, de son accès direct aux États-Unis et de son assise manufacturière solide pour attirer de nouveaux investisseurs.

La désignation de ce nouveau Centre ZF s’harmonise avec les priorités du gouvernement du Canada consistant à aider les entreprises à s’intégrer aux marchés internationaux et aux chaînes de valeur mondiales.

« La désignation de la région comme Centre zone franche simplifiera l’accès aux programmes et aux services gouvernementaux en mettant en place un guichet unique afin d’aider les entreprises locales à optimiser leurs exportations et à générer ainsi plus d’emplois au pays. »
L’honorable François-Philippe Champagne, ministre du Commerce international du Canada.

« L’approche privilégiée par le Canada pour la mise en place de zones franches, qui permet aux entreprises de choisir l’emplacement répondant le mieux à leurs besoins, est des plus novatrices, et je tiens à le souligner. Cela fait clairement du Québec un lieu de premier choix pour les investisseurs étrangers, ce qui génère des retombées positives pour toutes nos régions. »
Jean D’Amour, ministre délégué aux Affaires maritimes et ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent dans le gouvernement du Québec.

« L’accréditation de la région de Québec à titre de première zone franche dans la province est une étape phare pour notre croissance économique, qui permettra à la fois d’attirer plus fortement des entreprises étrangères à s’établir à Québec et de stimuler le commerce international des entreprises d’ici. En plus de contribuer aux objectifs de développement économique de la Ville de Québec, le Centre zone franche viendra également soutenir les priorités de développement du Port de Québec, de l’Aéroport international Jean-Lesage et de la zone industrialo-portuaire régionale, et il renforce une fois de plus la position de Québec comme porte d’entrée européenne pour le commerce en Amérique du Nord. »

gis Labeaume, maire de Québec.

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Nouvelle guerre de géant : Google et Walmart face à Amazon

C’est du travail de l’Associated Press que nous vient cette nouvelle économique : les géants Walmart et Google ont décidé d’unir leurs forces pour affronter le mastodonte Amazon, le géant du web. Une nouvelle guerre des géants est bien ouverte aux États-Unis : cette fois Google et Walmart face à Amazon.

Walmart, qui est actuellement le plus grand détaillant de la planète, vient donc d’annoncer que des centaines de milliers de ses produits seront offerts dès la fin septembre 2017 par le biais de Google Assistant, un outil Internet qui permet de passer des commandes en ligne avec la voix. Il s’agit du plus important partenariat jamais conclu par Google dans le secteur du commerce en ligne.

Cette entente Walmart-Google témoigne aussi de la détermination de Walmart à ne pas se laisser intimider et à rivaliser dans un secteur que domine Amazon avec son appareil Echo.

Marc Lore, le responsable du commerce électronique chez Walmart, a expliqué que le partenariat entre les deux géants sera tellement personnalisé que les utilisateurs n’auront qu’à crier « lait, pain ou fromage ». Google Assistant saura ensuite exactement quelle marque et quel format acheter!

On sait aussi que de son côté, Google a ajouté la possibilité de faire des emplettes à son service Home en février de cette année. Les abonnés peuvent utiliser des commandes vocales pour acheter des produits chez 40 détaillants, notamment Target et Costco. Une offre qui arrive cependant derrière celle d’Echo qui est disponible depuis la fin de 2014.

Aux USA, Walmart compte plus de magasins et contrôle une plus grande part du marché de l’épicerie que n’importe qui d’autre et ce géant travaille à combler l’avance d’Amazon dans le commerce en ligne. Mais cette guerre ne fait que commencer. Walmart a annoncé le 21 août d’autres partenariats, cette fois  avec Uber et Deliv pour livrer ses produits aux États-Unis.

Amazon, de son côté, qui venait d’offrir 13,7 milliards $US pour acheter la chaîne Whole Foods, peut fêter en ce mercredi 22 d’août: les actionnaires de Whole Foods ont voté ce jour en faveur du regroupement dans le cadre d’une transaction qualifiée de « coup de foudre » par le grand patron de la chaîne spécialisée dans les aliments biologiques et naturels. Ce vote permet de franchir une autre étape vers la clôture de la transaction, qui doit également obtenir l’aval des autorités réglementaires; sa clôture devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année.

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Opinion : Les Québécois et leur hydroélectricité

Ce texte d’opinion est signé par F. Pierre Gingras, retraité d’Hydro-Québec, ex chef Estimateur, Aménagements Hydroélectriques.

Les Québécois semblent tellement habitués aux multiples avantages de l’électricité qu’ils prennent comme allant de soi qu’ils ne semblent plus pouvoir les apprécier.

Lors de l’émission télédiffusé à Télé-Québec « Il y a du monde à messe » du vendredi 14 juillet 2017, il était pathétique de voir certains invités faire la leçon à Monsieur François Legault* sur le développement économique du Québec, du moins en ce qui concerne spécifiquement la filière hydroélectrique, filière que l’on devrait bannir, selon eux, au profit de la filière éolienne. Il semble qu’il s’agisse ici de la « pensée politiquement correct du moment ».

Pourtant, quelques aspects mériteraient d’être connus depuis longtemps; à savoir :

À grande échelle, l’éolien serait un désastre pour l’environnement

La population n’a jamais été dument informée de la performance comparative des filières au point qu’il faudrait, par exemple, ériger à Laval au-delà de 1 700 éoliennes de 450 pieds de hauteur pour remplacer MW par MW la centrale de Carillon ou encore en « planter » quelques 6 000 autres dans la partie sud de Montréal, pour remplacer la seule centrale de Beauharnois. Que trouvez de vert dans un tel désastre?

De plus, cette énergie éolienne, plus abondante en été qu’en hiver, ne serait même pas disponible au bon moment pour les besoins des Québécois. En fait, il faudrait encore plus d’éoliennes, peut-être le double, pour répondre aux besoins hivernaux et ce, à plusieurs fois le coût.

Note : une éolienne de 450 pieds de hauteur produit 1 MW pendant 20 à 25 % du temps environ. Il existe désormais des éoliennes plus puissantes encore … mais plus grosses.

Vouloir remplacer l’hydroélectricité par de l’énergie éolienne équivaut à vouloir atteler des souris à la place des chevaux. Heureusement, le Québec n’en n’est pas encore rendu là.

Si les citoyens avaient été informés proprement des enjeux de chacune des filières, le gouvernement n’aurait certainement pas osé engager Hydro-Québec dans une dépense annuelle de l’ordre d’un milliard de $ d’achat en énergie éolienne. Prétendre que ces achats d’énergie éolienne sont requis pour le développement régional c’est d’essayer de nous faire accroire que les leaders des régions auraient choisi les éoliennes plutôt que ce montant annuel d’un milliard! Peut-on en douter?

Les lobbyistes insistent pour poursuivre encore davantage cette façon actuellement « politiquement correcte » de mettre le Québec dans le trou!

En quoi l’hydroélectricité serait-elle plus verte ?

Combien de Québécois sont conscients que chaque nouveau MWh qu’Hydro-Québec met en service lors de la réalisation d’un projet évite à jamais la consommation annuelle de quelques 2 500 tonnes de carburant, soit de plus de 18 200 barils, et élimine également l’émission annuelle de quelques 10 000 tonnes de gaz à effets de serre dont 7 500 T de CO2, même quand cette énergie est exportée.

Ce fait se comprend aisément puisqu’un MW correspond sensiblement à la puissance d’une locomotive opérant à forte puissance. Il faut savoir, par exemple, que la seule centrale de La Grande-2, à plusieurs centaines de pieds sous terre, en silence et sans pollution aucune, génère autant d’énergie que tout le parc de plus de 4 300 locomotives qui sillonnent l’ensemble du Canada. Une telle réalité, enfin connue, devrait concilier assez bien l’hydroélectricité avec nos valeurs en environnement.

Mais pourquoi
Hydro-Québec ne nous informe-t-elle pas de ces aspects dans ses publicités?

Hydroélectricité : un jour bouée de sauvetage de l’économie du Québec ?

Peu de Québécois réalisent que pour remplacer l’énergie de ses barrages par du pétrole, soit quelques 42 000 MW disponibles 60 % du temps, le Québec devrait importer quotidiennement quelques 1 250 000 à 1 300 000 barils de pétrole additionnels, soit cinq fois plus qu’actuellement et ce, pour simplement conserver son mode de vie actuel.

À un coût très instable mais qui a déjà même atteint jusqu’à 146 $US par baril sur le marché international, et en ajoutant tous les frais de transport, de raffinage et autres, cette situation aurait alors imposée une ponction quotidienne de quelques 180 à 200 millions $US sur l’économie du Québec. Cette situation aurait été impossible à supporter;  l’économie du Québec ne s’en serait jamais relevée. Même aujourd’hui, avec un prix de 50$ par baril, il nous faudrait renoncer notamment et en grande partie à notre système de santé sans ticket modérateur, à nos universités gratuites à 88% et à notre cinéma déficitaire à plus de 80%.

De plus, il faut savoir qu’avec l’ajout de la taxe carbone, dans moins de dix années, l’énergie propre du Québec pourrait bien avoir pratiquement doublé sa valeur sur le marché de l’exportation.

Hydroélectricité : bouée de sauvetage de l’environnement du Québec ?

À cette ponction financière, la consommation additionnelle quotidienne de 1,2 à 1,3 millions de barils de pétrole ajouterait l’émission annuelle d’environ 250 millions de tonnes de gaz à effets de serre, soit environ cinq fois les émissions actuelles du Québec, soit trois fois plus que les émissions l’industrie des sables bitumineux.

À Montréal, où on fait tout un plat avec les émissions de quelques milliers de poêles à bois, que penserait-on de la qualité de l’air advenant que l’on doive un jour retourner vers le chauffage au bois et/ou au mazout? En tenant compte des grands froids d’hiver, la pollution y serait comparable à celle des grands centres de la Chine.

L’Hydroélectricité modifie mais ne détruit nullement l’environnement

Les aménagements hydroélectriques deviennent souvent les sites de plein air les plus fréquentés. Citons l’exemple  des réservoirs  Gouin, Manicouagan, Baskatong, Taureau, Kipawa et Carillon. Carillon, situé aux portes mêmes de Montréal, est reconnu comme le meilleur site de pêche à la barbotte.

Même l’importante région touristiques des Laurentides s’est surtout développée autour des petits réservoirs aménagés au début du vingtième siècle dont le lac Masson (Esterel), le lac Théodore (St-Adolphe), le lac des Sables (Ste-Agathe), le lac Archambault (St-Donat), les lacs Manitou, Cornu, Brulé et combien d’autres.

Contrôle des effets des changements climatiques autres sautes d’humeur de Dame Nature

À Sarnia, un barrage de trois pieds de hauteur suffirait pour emmagasiner, sur les immenses lacs Michigan et Ontario, un volume d’eau des crues de quelques 180 kilomètres cubes, suffisant tant pour contrôler les crues que pour combler les périodes de basses eaux, tant pour garantir l’exploitation de la Voie maritime du St-Laurent que de sauvegarder plus de 18 000 kilomètres de rives et suffisant pour s’autofinancer en deux années avec l’augmentation de la production d’énergie des centrales de Niagara, de Cornwall et de Beauharnois.

Si les barrages requis à Sarnia et à l’entrée de la Rivière des Prairies (lire notre autre article), discutés depuis les années quarante, avaient été en place, les dommages engendrés par la crue centenaire de cette année auraient été peu importants. Ces dommages du seul printemps 2017 sont d’ailleurs d’un coût semblable à celui des deux barrages cités plus haut.

Hydroélectricité : une énergie durable et renouvelable

D’autre part, en fin 2011, il est déplorable qu’Hydro-Québec n’ait pas été assez perspicace pour souligner le centième anniversaire d’exploitation de l’importante centrale de Shawinigan-2, d’une puissance de 179 MW,  centrale d’ailleurs qui semble en condition d’opérer encore pour un autre siècle. C’était exemple par excellence à souligner d’une énergie durable et renouvelable! Par contre, la durée de vie utile d’une dispendieuse éolienne est d’environ deux décennies.

En conclusion

Ces informations, portées à la connaissance de la population, pourraient possiblement changer bien des perceptions. Avec tous les débats, livres blancs et autres politiques présentés au cours des dernières décennies, pourquoi ces faits sont-ils toujours gardés à l’arrière – plan?

Et dire que certains artistes et autres intellos de salon prétendent faire la leçon à Monsieur Legault qui aurait un penchant pour l’hydroélectricité. Avec une telle compétence, espérons qu’ils n’en viendront pas jusqu’à se présenter.

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*François Legault est député à l’Assemblée nationale du Québec et chef du 2e partie de l’Opposition officielle.

(Source de l’image: HydroQuebec.com.)

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Six grands enjeux pour le Canada dans la renégociation de l’ALÉNA

On sait maintenant que ce sera un passage obligé. Et les négociations pour remodeler l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), un processus qu’exige le nouveau président Donald Trump, s’annoncent « longues et ardues ». Même si les responsables canadiens soutiennent que « c’est le Mexique qui constitue la véritable cible de la détermination du président Trump à renégocier ce qu’il voit comme une « mauvaise entente » qui ne bénéficie pas aux États-Unis ».

Même si cette analyse s’avérait exacte, un certain nombre d’enjeux devraient malgré tout provoquer des frictions entre le Canada et son voisin immédiat du sud.

En voici une petite demi-douzaine:

Le règlement des différends

Lorsque le Canada a négocié son ALÉ avec les États-Unis en 1988, il a voulu éliminer les droits compensatoires et les droits antidumping, des mesures élaborées pour neutraliser les effets des importations dont les prix et les subventions étaient jugés inéquitables. Les Canadiens estimant que ces droits étaient utilisés avec trop de zèle par les États-Unis, et qu’ils étaient maintenus par les tribunaux pour protéger les produits de la concurrence, notamment celle du bois d’oeuvre canadien.

Il s’agissait alors d’un enjeu primordial pour le Canada: le refus des États-Unis d’en discuter a failli faire avorter l’entente. Les deux pays se sont finalement entendus sur un compromis de dernière minute visant à mettre en place un mécanisme binational temporaire de règlement des différends, connu sous le nom de Chapitre 19.

En 1994, l’Accord de libre-échange canado-américain fut remplacé par l’ALÉNA et le mécanisme est devenu permanent. Les trois pays signataires peuvent toujours imposer des droits compensatoires et antidumping, mais en vertu du Chapitre 19, un pays peut demander à un comité spécial formé de membres des deux pays impliqués dans le différend d’examiner ces pénalités. Dès qu’un comité spécial amorce son examen, l’enjeu ne peut plus faire l’objet d’une révision judiciaire.

Plusieurs études révèlent que grâce au Chapitre 19 Washington a imposé beaucoup moins de droits compensatoires et antidumping au Canada et au Mexique qu’aux autres pays du monde. Certaines industries aux États-Unis soutiennent que le Chapitre 19 enfreint leur droit constitutionnel d’obtenir une révision judiciaire juste et impartiale, et empêche le président des États-Unis d’exercer son pouvoir d’appliquer les lois du pays sur le commerce.

Donald Trump souhaite donc carrément éliminer le Chapitre 19. Le premier ministre Justin Trudeau a, lui, affirmé que son gouvernement insisterait pour qu’une version renégociée de l’ALÉNA comprenne un mécanisme de règlement des litiges « juste et équitable » et il n’a pas voulu dire si le Canada pourrait claquer la porte si l’administration Trump se montrait inflexible dans sa volonté d’éliminer le système de règlement des litiges.

Les produits laitiers

Le système de gestion de l’offre limitant la quantité de produits laitiers pouvant être importée au Canada avant que des tarifs très élevés ne leur soient imposés constitue un irritant commercial depuis longtemps. Mais un enjeu plus important touche maintenant un produit plus récent, dit lait diafiltré. On parle ici des protéines laitières qui entrent dans la fabrication de fromage, de yogourt et autres produits lactés.

Cet « ingrédient » lacté n’étant pas soumis aux tarifs sur le lait prévus par la gestion de l’offre au Canada, les producteurs aux USA ont commencé à les vendre à faible coût aux usines de traitement canadiennes. Une manoeuvre qui ferait perdre aux producteurs canadiens des centaines de millions $ chaque année. Bien que la situation a changé lorsque l’industrie laitière canadienne a conclu une entente lui permettant de vendre, elle aussi, au rabais des ingrédients lactés et depuis que le Canada a créé une nouvelle catégorie de lait, coupant l’herbe sous le pied des producteurs du sud de la frontière. Résultat : le lobby US des produits laitiers a manifesté sa colère et a attiré l’attention de Donald Trump, qui a donc accusé le Canada, plus tôt cette année, pour la crise vécue par un certain nombre de fermes laitières du Wisconsin.

Le lobby canadien, lui, plaide que la stratégie ne s’appliquant qu’au marché intérieur est légale en vertu des lois commerciales internationales. Les producteurs du Canada se demandant aussi pourquoi les produits laitiers, qui avaient été exclus de l’ALÉNA, devraient dorénavant s’y retrouver.

Le vin

Il y a ici une vieille querelle entre le Canada et les États-Unis au sujet du vin qui a émergé dans le communiqué de presse du représentant US au Commerce qui énonçait les objectifs de Washington pour la renégociation de l’ALÉNA, bien que l’enjeu n’était pas inclus dans la liste d’objectifs de négociation proprement dite. Cette bataille avait été lancée avant même que le président Trump ne soit porté au pouvoir. C’est que le gouvernement des États-Unis estime que les producteurs de vin de leur pays sont désavantagés parce que la Colombie-Britannique ne permet qu’aux vins de cette province d’être vendus en épicerie. Washington plaidant que la Colombie-Britannique semblait avoir enfreint les engagements pris par le Canada auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s’agit assurément d’un enjeu complexe pour le gouvernement fédéral canadien, puisque l’alcool est de compétence provinciale selon la constitution du Canada. Mais le problème du vin sera presque certainement un facteur, direct ou indirect, dans les prochaines négociations de l’ALÉNA.

Les investissements

Selon la lettre du représentant au Commerce, les États-Unis souhaiteront réduire ou abolir les barrières aux investissements « dans tous les secteurs ».

Au Canada, jusqu’ici, la culture comme les soins de santé sont exemptés par des dispositions de l’ALÉNA. Les télécommunications pourraient aussi faire l’objet d’une réforme dans ce contexte.

Le commerce transfrontalier hors taxes

Les États-Unis voudraient que le Canada permette une hausse de 4 000 % du plafond fixé actuellement pour exempter de taxes de vente les produits achetés aux États-Unis. Actuellement ce plafond – un des plus bas au monde – a été fixé à 20 $ et cela il y a des décennies, bien avant l’avènement du commerce en ligne. À Washington on souhaiterait que ce plafond soit porté à 800 $, comme c’est le cas même aux États-Unis.

Une mesure qui réjouirait certes les consommateurs, mais les entreprises canadiennes ne sont pas d’accord puisque ce régime fiscal serait plus avantageux pour les détaillants étrangers que pour les entreprises canadiennes, qui elles investissent et créent des emplois au Canada. De plus, si les consommateurs canadiens font leurs achats aux États-Unis, les détaillants canadiens seraient probablement tentés d’y déménager leurs affaires. Un phénomène qui n’augurerait rien de bon pour l’économie locale au Canada.

L’eau douce

Il est difficile de penser que les politiciens de Washington ne voudront pas profiter de cette porte ouverte à la renégociation de l’ALÉNA pour, au minimum, relancer le débat sur l’énorme potentiel d’exportation de l’eau douce du Canada en gros volume vers le voisin du sud, de plus en plus assoiffé d’eau. Quelques tentatives, à Terre-Neuve et en Colombie-Britannique, furent finalement stoppées dans le passé, et depuis le sujet reste en sourdine. Mais la réalité de la rareté ne fait qu’augmenter au fil des ans et l’eau du Canada est assurément convoitée malgré tous les discours environnementalistes en vogue.

 

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Volvo abandonnera le moteur exclusivement à combustion interne dès 2019

La nouvelle nous arrive d’Helsinki, par The Associated Press : le géant Volvo ne produira que des véhicules électriques ou hybrides à compter de 2019. Ceci fera de lui le 1er grand constructeur automobile à abandonner les automobiles et véhicules utilitaires sport munis exclusivement d’un moteur à combustion interne.

Le chef de la direction de Volvo, Hakan Samuelsson, a expliqué que la décision lui avait été dictée par la demande des consommateurs. Elle fait en sorte que dans deux ans, tous les véhicules Volvo neufs utiliseront une forme de propulsion électrique. Un geste d’affaires hautement significatif.

On doit maintenant penser que le reste de l’industrie automobile devrait prendre des décisions semblables dans les quelques prochaines années. Afin de respecter les critères gouvernementaux d’économie d’essence à travers le monde, les constructeurs développent déjà des systèmes hybrides qui utilisent à la fois un moteur électrique et un moteur à essence.

« Les constructeurs européens de luxe, comme Audi et Mercedes-Benz, produisent déjà des véhicules à motorisation semi-hybride en Europe. Ces systèmes devraient éventuellement être vendus aux États-Unis parce qu’il est dispendieux pour les entreprises de construire des automobiles différentes pour différents marchés. General Motors et d’autres offrent déjà de tels systèmes en option sur certains modèles aux États-Unis », commente l’analyste Sam Abuelsamid, de la firme Navigant Research.

Les ventes de véhicules complètement électriques ou hybrides ont d’ailleurs légèrement progressé depuis 2012. Et elles représentaient en 2016 environ 2,6 millions unités, soit 3% des ventes mondiales de véhicules neufs. Navigant prédit que ce nombre grimpera à environ 3,7 millions en 2018 et à plus de 9 millions d’ici 2025, ce qui devrait représenter environ 9% des ventes totales.

Volvo, toujours établie en Suède mais maintenant détenue par la société chinoise Geely, lancera cinq automobiles complètement électriques entre 2019 et 2021. Trois de ces modèles seront de marque Volvo, tandis que les deux autres seront de marque Polestar, la division de performance de Volvo. Une gamme de fonctions hybrides sera offerte en option sur tous les modèles. La firme s’attend à avoir vendu un million de véhicules électriques d’ici 2025. L’autonomie de ses modèles à longue portée est de 500 kilomètres par charge avec la technologie actuelle, mais Volvo cherche un fournisseur qui pourra lui offrir de nouvelles batteries plus performantes.

Hakan Samuelsson a reconnu que son entreprise était sceptique face à l’électrification il n’y a encore que deux ans, mais a estimé que les circonstances avaient changé : « Les choses ont bougé plus vite et la demande des consommateurs augmente. C’est un véhicule attrayant que les gens veulent posséder », a-t-il récemment affirmé. Il espère maintenant que l’annonce de Volvo encouragera les fournisseurs à investir dans la fabrication de batteries et de chargeurs pour automobiles électriques.

En 2016, Volvo a vendu 534 332 automobiles dans 100 pays. C’était un chiffre en hausse de plus de 6% par rapport à 2015.

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Source de l’image: www.voitureelectrique.net/volvo-electrique-400-autonomie-6891

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