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Exportations d’électricité : un niveau record pour le Canada l’an dernier

Les volumes d’exportations d’électricité du Canada ont augmenté de 7%, atteignant un record de 73 terawatt-heures (TWh) pour l’année 2016. Et c’est le Québec qui demeure le plus gros exportateur d’électricité au Canada, suivi de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et du Manitoba. Pour 2016, ce quatuor de provinces représente d’ailleurs 95% des exportations canadiennes totales, sans surprise toutes à destination des États-Unis.

Les principaux marchés pour les exportations canadiennes restent les mêmes que les années précédentes, c’est-à-dire les États de New York, de la Californie, du Vermont, du Minnesota, ainsi que le Dakota du Nord, le Michigan et le Maine.

Devant la concurrence des autres sources d’énergie, les revenus tirés des exportations d’électricité ont cependant baissé de 6% en 2016, après avoir atteint un sommet de sept ans en 2015. Un résultat principalement attribuable aux prix de gros dans les marchés de destination qui sont plus bas aux États-Unis. En 2016, le Canada aura obtenu environ 40 $ par mégawattheure (MWh) pour ses exportations, comparativement à 46 $/MWh en 2015.

À l’exception de 2014, les volumes d’exportations d’électricité du Canada augmentent de façon constante depuis 2010. De 2006 à 2016, les volumes d’exportations du Québec sont passés de 12 TWh à 26 TWh. Les exportations de l’Ontario sont passées de 10 TWh en 2006 à 19 TWh en 2008; elles ont diminué à 11 TWh en 2010 et 2011, puis elles sont remontées à 20 TWh en 2016. En Colombie-Britannique, les volumes d’exportations sont passés de 5 TWh en 2006 à 10 TWh en 2007. Ils ont ensuite diminué à 5 TWh en 2010 et sont remontés à 11 TWh en 2012 avant de redescendre à 7 TWh en 2013 et 2014, puis de rebondir à 14 TWh en 2016. Au Manitoba, les volumes d’exportations ont oscillé entre 8 et 10 TWh de 2006 à 2016. Les volumes d’exportations de toutes les autres provinces étaient de 3 TWh en 2006, sont descendus à 1 TWh de 2010 à 2012 et sont remontés à 4 TWh en 2016.

Les revenus bruts des exportations canadiennes ont totalisé 2,3 milliards $ en 2006, puis ils ont augmenté à 3,6 G$ en 2008, avant de redescendre à 1,8 G$ en 2012. Après être montés à 3,0 G$ en 2015, ils ont chuté de 6%, à 2,8 milliards $ en 2016.

EXCELLENTE ANNÉE POUR LE QUÉBEC ET LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

En 2016, les volumes d’exportations du Québec se sont donc élevés à environ 26 TWh, soit 8,5% de plus que l’année précédente. L’État de New York a représenté presque 11 TWh (42%) de ces exportations québécoises. Les exportations de l’Ontario ont, elles, totalisé à peu près 20 TWh. La majorité ayant été acheminée vers les États du Michigan et de New York. En 2016, le Manitoba a exporté environ 10 TWh vers le Minnesota et le Dakota du Nord.

La Colombie-Britannique a pour sa part établi un nouveau record de presque 14 TWh pour les volumes d’exportations de 2016. Les exportations vers la Californie ont augmenté de 45% par rapport à l’année précédente, atteignant près de 11 TWh. La Colombie-Britannique a aussi représenté 89% des importations d’électricité du Canada en 2016, en grande partie en raison de sa stratégie consistant à importer de l’électricité quand les prix sont bas et à exporter lorsque les prix sont élevés. La Colombie-Britannique a donc pu importer l’électricité au prix moyen de 25 $/MWh en 2016, et la vendre à 37 $/MWh en moyenne.

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Image: Principales interconnexions entre le réseau électrique du Canada et les réseaux du Nord des États-Unis (les pointillés représentent les lignes de transport qui devaient être construites au cours des années 2011-2017). Source: ici.radio-canada.ca/nouvelle/508844/commerce-international-electricite

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Fil RSS – Information sur l’énergie

Vos commentaires, questions ou suggestions portant sur les aperçus du marché peuvent être envoyés à l’adresse apercus@neb-one.gc.ca.

Source : Statistiques de l’Office sur les produits de base

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DÉBIT SANS PRÉCÉDENT DU LAC ONTARIO

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent a décidé de poursuivre les efforts visant à réduire davantage le niveau élevé du lac Ontario. Son débit a été augmenté, passant de 10 200 m3/s à 10 400 m3/s le 14 juin. Ceci donne lieu au débit d’eau le plus élevé ne s’étant jamais écoulé continuellement du lac Ontario sur une période prolongée.

L’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent a conséquemment imposé des restrictions importantes liées à la navigation et pris des mesures de sécurité additionnelles pendant la période de débit élevé. Les plaisanciers sur le fleuve Saint-Laurent ont été informés du débit d’eau élevé et des forts courants.

Cependant, le niveau de l’eau du cours inférieur du fleuve Saint-Laurent à proximité de Montréal a continué de diminuer, malgré le débit accru loin en amont. Selon les observations actuelles, les répercussions additionnelles du débit élevé sont donc minimales. Le Conseil a ainsi décidé de continuer de maintenir un débit de 10 400 m3/s pour venir en aide à toutes les personnes touchées par ce haut niveau d’eau record du lac Ontario, sans toutefois aggraver les répercussions sur les autres intervenants de l’ensemble du réseau.

Le Conseil, la Voie maritime du Saint-Laurent, les responsables du barrage Moses-Saunders et les agences maritimes continueront de surveiller de près la situation et d’évaluer le niveau d’eau, les apports en eau et le débit durant cette période de conditions extrêmes.

DES NIVEAUX RECORDS

Le niveau du lac Ontario a diminué de 11 cm par rapport au sommet de 75,88 m enregistré le 29 mai. En aval, le niveau d’eau du fleuve Saint-Laurent à la hauteur du lac Saint-Louis, non loin de Montréal, a diminué de 15 cm depuis le 12 juin. Le 19 juin 2017, le niveau d’eau du lac Ontario était de 75,77 m, soit 72 cm au-dessus de son niveau moyen à long terme pour cette période de l’année.

Le niveau du lac St. Lawrence se situait dans sa moyenne, alors que celui du lac Saint-Louis était de 22,12 m, soit 78 cm au-dessus de sa moyenne. Au port de Montréal, le niveau d’eau était de 83 cm au-dessus de sa moyenne.

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent précise le débit du lac Ontario en conformité avec le Plan 2014, comme il est prescrit dans l’ordonnance supplémentaire de 2016 de la Commission mixte internationale.

Les États-Unis et le Canada ont convenu du Plan en décembre 2016 pour tenter d’améliorer la performance environnementale tout en conservant la plupart des avantages qu’apportait aux autres parties prenantes le Plan 1958-D, en vigueur précédemment depuis 1963. Afin de déterminer le débit, le Conseil et son personnel suivent de près le niveau d’eau du réseau hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent ainsi que des Grands Lacs d’amont, de même que les effets qu’a ce niveau sur les intervenants de tout le bassin.

Des renseignements plus détaillés se trouvent sur le site Web du Conseil, à l’adresse suivante : http://ijc.org/fr_/islrbc.

 

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Un commerce «libre et juste», Wilbur Ross, secrétaire américain au Commerce

Une semaine avant le Sommet du G7 de 2017, en Italie, les États-Unis ont donc officiellement lancé la procédure pour renégocier l’ALÉNA. Ce, en annonçant leurs couleurs sans ambages.

Le coup de départ de la procédure a été donné dans une lettre datée du 18 mai, du représentant américain au Commerce, l’ambassadeur Robert Lighthizer. Ce geste donne ainsi le coup d’envoi à une période de consultation de 90 jours, qui précédera le début de discussions formelles.

Dans une déclaration, le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a pour sa part indiqué que la démarche visait aussi à informer le Congrès et les partenaires commerciaux de l’accord qu’un commerce « libre et juste » était la nouvelle norme aux États-Unis.

Faisant valoir que l’industrie manufacturière américaine a été « décimée » par l’ALÉNA, il ne manque certes pas d’envoyer également un message fort aux autres partenaires de l’outre-Atlantique, que le président Donald Trump rencontrait pour sa première participation à un Sommet du G7 ces jours-ci.

LA «VOIE RAPIDE»

Et les choses ne traîneront effectivement pas. La Maison-Blanche ayant opté pour ce qui est qualifiée de « voie rapide » au Congrès. Donc en vertu de cette procédure législative, les élus des deux chambres seront constamment consultés pendant les négociations, mais ils devront se prononcer ultimement sur un éventuel accord dans son intégralité et ils ne pourront plus l’amender. Ce que permet dans une procédure normale la Constitution.

Rien ne filtre encore sur l’ampleur des négociations et les sujets à traiter, notamment l’enjeu de l’exportation de l’eau du Canada vers les États-Unis.

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Climat : Nuages versus CO2, c’est du 40 contre 1

Depuis l’historique Accord de Paris sur les changements climatiques, l’humanité n’en a que pour la lutte au CO2 ou autres gaz à effet de serre (GES). Mais la maîtrise du climat est tellement plus complexe. Et la méconnaissance humaine envers autant le rôle des nuages, que celui de l’océan mondial, reste surprenante. Saviez-vous que l’abondance et les caractéristiques des nuages sont 40 fois plus importantes que les variations des gaz à effet de serre en matière climatique ? Et nous ne maîtrisons encore presque rien en la matière.

Prédire, voire gérer le climat, c’est évidemment commencer par bien comprendre le cycle de l’eau et la formation des nuages. Or, cette connaissance est encore très nébuleuse… Certes, le rôle des nuages est important dans le maintien de l’équilibre thermique de la planète et une modification, même faible, de leurs caractéristiques – composition, altitude, épaisseur, couverture nuageuse, etc. – pourrait entraîner des conséquences dramatiques pour le climat. En tout temps, environ le deux tiers du ciel autour de la Terre est couvert de nuages ; oui la littérature scientifique nous apprend qu’à chaque instant environ 63% de la Terre est sous couvert de nuages. Le moindre petit cumulus pèse 1 million de tonnes. C’est donc dire l’importance de leur rôle.

Réserve de pluie ou simple passage nuageux ? Allez savoir !

Mais qui s’intéresse aux nuages ?

Trop de mystère… Une problématique qui s’applique également à nos connaissances des océans.

On pense actuellement que l’augmentation des océans s’explique pour 1/3 par la fonte des glaciers; 1/3 par la fonte de la calotte glacière; et encore 1/3 par l’augmentation de la température de l’eau. Juste ça témoigne bien de la complexité du phénomène.

Et pourtant la Terre change et rapidement.

L’expérience de la dérive du voilier Tara, en 2006, est, à ce titre, particulièrement préoccupante. Ce 3 septembre-là, le voilier se laissa emprisonner par la banquise au nord de la Sibérie avec pour objectif de répéter la dérive du norvégien Nansen à bord du Fram, en 1894… jusqu’en 1897, dans son cas. Car il avait fallu trois (3) ans au Fram pour ainsi traverser l’Arctique en se laissant porter simplement par les courants. Mais il faudra seulement 505 jours au Tara pour répéter un siècle plus tard le parcours d’environ 1 800 kilomètres… Oui, soit deux fois plus rapidement que prévu. Preuve manifeste par deux que les glaces fondent vite en Arctique.

Mais qui s’intéresse aux océans ?

Déployés entre 2002 et 2006 dans l’océan mondial, les 3 000 flotteurs autonomes du réseau Argos effectuent des profils de température et de salinité entre la surface et 2 000 mètres de profondeur tous les 10 jours… Mais c’est encore la bonne vieille mesure effectuée à bord des navires qui reste la référence absolue extrême de précision, parce que 10 fois plus précise.

Et ici nous sommes encore à la surface!

Si on vous disait qu’il faut faire une chose bien qu’un élément fondamental dudit phénomène à maîtriser n’est connu qu’à environ 5%… Seriez-vous motivé et convaincu d’agir ?

La connaissance humaine de l’océan se trouve pourtant dans ce bien périlleux contexte. Bien que l’on sache que les profondeurs de 0 à 200 mètres représentent 7,6% de la surface des fonds marins, celles de 200 à 3 000 m 15,3% contre celles de 3 à 7 000 m 77% et celles de 7 000 à 10 500 seulement 0,1%, l’accablant constat ici est que plus des ¾ des océans sont 4 fois plus profonds que la moyenne des terres émergées du globe et que les moyens de l’explorer restent dérisoires.

L’histoire des sous-marins capables d’explorer les véritables profondeurs marines tient en un seul paragraphe et quelques décennies :

Il y a eu, parmi les premiers, la Cyana française au début des années 1970, capable d’atteindre les 3 000 mètres, le Pisces canadien (2 000 m), et aussi l’Alvin américain de 1964 (4 500 m). Aujourd’hui, on compte sur le Nautile (1984) français et le Sea Cliff (1985) américain, qui vont jusqu’à 6 000 m de fond. Les Mir I et Mir II (1987) de Russie, le Shinhaï (1990) japonais sont aussi actifs. En 2000, les Français de l’Ifremer ont également développé le ROV Victor 6000 , un système téléopéré grande profondeur, instrumenté et modulaire, capable de réaliser de l’imagerie optique de qualité, d’emporter et opérer divers équipements et outillage scientifique jusqu’à 6 000 m. Et tout récemment : « Nous avons perdu Nereus aujourd’hui. » Parce que c’est ainsi que le journaliste scientifique Ken Kostel de la Woods Hole Oceanographic Institution annonça sur le site HADES la perte du sous-marin de recherche le plus cher de l’histoire, à 8 millions $US; un sous-marin autonome construit en 2006 dans le but d’explorer le point le plus profond du globe. Une prouesse réalisée en 2009.

L’Ifremer,
en plus d’être un institut de recherche,
est l’une des 3 seules institutions au monde
à posséder, au bénéfice de la communauté
scientifique nationale,
une flotte de navires océanographiques
ainsi que plusieurs engins sous-marins
opérant jusqu’à 6.000 mètres de profondeur
dont le sous-marin habité Nautile,
le ROV Victor 6000
et le nouvel engin autonome HROV Ariane
qui est à la fois un ROV (piloté à distance)
et un AUV (autonome).

Aussi bien dire une micro-aiguille qui explore une pleine grange de foin. Ce qui permettait encore, en 2012, au célèbre quotidien Le Monde de titrer: « 75 % des zones très profondes restent inexplorées », en parlant des océans.

Dans le détail, c’est bien pire: « Les disparités en matière de connaissance de fonds marins sont importantes dans le monde. Ainsi, plus de 95% des zones de 0 à 200 mètres de profondeur du Sud-Ouest du Pacifique et des régions polaires ne sont pas du tout ou mal connues, contre 19% pour la France métropolitaine, 30% pour le Royaume-Uni et 40% pour les États-Unis, selon des données de 2013 de l’OHI », expliquait dans un article que publiait La Presse, la journaliste Sandra Ferrer, de l’Agence France-Presse.

L’OHI, c’est l’Organisation hydrographique internationale, qui dit aussi plus globalement que: « Actuellement, moins de 10% du relief des fonds marins, au-delà de 200 mètres de profondeur, est connu, alors que près des deux tiers des terres de la planète sont couvertes d’eau ».

La fosse des Mariannes, dans le Pacifique, est la fosse océanique la plus profonde actuellement connue, avec un point à – 11 034 mètres. L’humain l’a visitée qu’à 2 reprises. Et la découverte fut saisissante, lorsque le lieutenant Don Walsh, de la US Marine, et l’océanographe suisse Jacques Piccard, y sont descendus pour la première fois le 23 janvier 1960. Ce fut littéralement une petite révolution dans le monde scientifique, avec la confirmation d’une hypothèse : que la vie existe partout sur la planète et que même les abysses sont des univers riches d’écosystèmes inconnus, surtout à proximité d’importantes ressources minérales.

« Les profondeurs des océans restent inconnues à 95 %, et elles nous réservent des surprises », répondait Gabriel Gorsky, à titre de directeur de recherche au Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer, devant la journaliste Anne-Gaëlle Rico, il y a 5 ans à peine.

Bref, nous ne connaissons pas bien l’océan. Ne dit–on pas d’ailleurs très faussement… « sous les océans », alors que nous parlons et qu’il s’agit bien de ce qui est DANS l’océan… Une faute de langage qui en dit long sur la relation de l’homme avec la mer.

La mer, les océans, qui furent longtemps qu’une grande surface à traverser, à dompter, pour se déplacer. Y pêcher en surface pour se nourrir, mais le moins possible penser au fond, résidence de monstres et de grands périls.

Encore aujourd’hui, nos satellites ballaient l’océan, mais toutes ces données nous aident essentiellement à mesurer la surface des eaux.

Que se passe-t-il au fond, et tout au fond?

Ce chiffre vous fera comprendre toute la mesure du défi. Alors que la moyenne des terres immergées des continents est de 800 mètres de hauts, la moyenne de profondeur de l’océan dépasse les 4 000 mètres, oui cinq fois plus. Et une frange bien mince de nos sous-marins peut plonger sous 4 000 m.

Le «risque océan»!

En surplus de notre mauvaise évaluation de l’importance de l’impact des nuages sur le climat, eh bien c’est ce que représente le « risque océan » en matière de changement climatique.

L’interrelation atmosphère-océan est très bien connue par la science. L’océan mondial pompe par exemple une grande partie du CO2 émis dans l’atmosphère de la Terre. L’océan est aussi un immense régulateur de température. Le climat de l’Europe ne serait pas le même sans l’effet du Gulf Stream, par exemple. Les liens atmosphère-océan sont aussi multiples que fondamentaux.

Le problème arrive lorsque l’on découvre la faiblesse de connaissance de l’humanité en matière d’océan.

Alors comment prendre de bonnes décisions si un tel inconnu demeure dans l’équation? Comment être assurés de bons résultats?

Entre ciel nuageux et mer profonde, le regard trop terrestre de l’humain semble lui réserver une bombe écologique en puissance !

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Clin-d’œil mondial au cuivre, au fer et au lithium

Le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec a mandaté l’Institut EDDEC de l’Université de Montréal pour réaliser un large projet de recherche en économie circulaire visant à évaluer le potentiel de trois métaux stratégiques : le fer, le cuivre et le lithium. Un rapport est déjà remis et il permet de faire un intéressant petit tour d’horizon du positionnement mondial de ces trois métaux. Alors petit clin-d’œil mondial au cuivre, au fer et au lithium.

Portrait du cuivre

En plus d’avoir une excellente conductivité thermique et électrique, le cuivre résiste à la corrosion, est antibactérien, malléable et généralement facilement recyclable. Il est habituellement utilisé sous sa forme pure, mais on le retrouve aussi sous forme d’alliages, les plus connus étant le bronze et le laiton.

Les principaux producteurs de ce minerai sont le Chili avec 5,6 millions tonnes (Mt), soit environ le tiers de la production mondiale, les États-Unis avec 1,31 Mt, le Pérou tout proche avec 1,22 Mt, la Chine et la République démocratique du Congo.

Dans le minerai, la teneur varie beaucoup, de 0,5 à 5%, avec une moyenne de 0,8%, selon Bihouix & de Guillebon (2010).

Au Québec, la production de cuivre a fortement diminué de la fin des années 1990 jusqu’en 2006. Le Québec a déjà compté plusieurs mines de cuivre qui sont aujourd’hui épuisées. Ce métal se retrouve maintenant plutôt comme un sous-produit des mines d’or, de nickel et de zinc situées dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. C’est le Québec qui compte cependant la seule fonderie de cuivre au Canada : la Fonderie Horne, située à Rouyn-Noranda, laquelle produit des anodes de cuivre à partir de concentré. Ces anodes sont expédiées à l’Affinerie CCR à Montréal-Est, qui produit à son tour des cathodes de cuivre par procédé électrométallurgique. Ces deux entreprises appartiennent à Glencore. L’Affinerie CCR vend une partie de ses cathodes à Nexans Canada, un fabricant de fils et de câbles de transmission électrique dont le siège social est à Paris. Nexans est la plus importante entreprise de transformation métallique de cuivre.

Au niveau de la répartition, en % de tonnage, des divers usages du cuivre dans le monde, les équipements et le bâtiment constituent les principaux secteurs d’utilisation, représentant respectivement 31 et 30%. S’ajoutent les catégories comme les fils et câbles électriques, électroménagers (petits et gros), équipements mécaniques et industriels, téléphones mobiles et ordinateurs portables, bâtiment et infrastructures, voitures, camions, autobus, transport maritime, ferroviaire, aérien.

Portrait du fer

Le fer est un  métal qui se présente très peu sous sa forme naturelle en raison de sa sensibilité à la corrosion et de ses faibles propriétés mécaniques. On le retrouve généralement sous forme d’alliages, dont les plus communs forment la famille des aciers. Avec une production mondiale brute de trois milliards de tonnes en 2014, le minerai de fer est de loin la substance métallique produite en plus grande quantité et la plus utilisée dans le monde.

Le Québec, pour sa part, a produit près de 26 millions de tonnes de concentré de fer en 2015, ce qui représente plus de la moitié de la production canadienne. En 2014, toujours pour le Québec seulement, le stock de fer en utilisation s’élevait à 98,6 millions de tonnes, soit plus de 2 tonnes par personne.

Au Québec, ArcelorMittal Exploitation minière Canada exploite sur la Côte-Nord le site du Mont-Wright ainsi que sa mine d’appoint, celle de Fire Lake. Le concentré de ce site est par la suite acheminé par voie ferroviaire à Port-Cartier où l’entreprise en transforme une partie dans son usine de bouletage, produisant annuellement près de 10 millions de tonnes de boulettes d’oxyde de fer. Aussi, Rio Tinto Fer et Titane exploite l’ilménite, un minerai composé de fer et de titane, à la mine du lac Tio sur la Côte-Nord. Ce minerai mixte est par la suite transformé au Québec en scorie de titane, en fer et en acier.

Au niveau de la métallurgie primaire, trois entreprises sont actives au Québec : Rio Tinto Fer et Titane, ArcelorMittal Produits longs Canada, Finkl Steel.

Portrait du lithium

Le lithium est un métal léger, ductile, qui s’oxyde facilement au contact de l’air et de l’eau. Dit « modérément » abondant, avec une présence de 65 ppm dans la croûte terrestre, il reste difficilement accessible en majeure partie. Le lithium provient pour environ 60% des saumures, en Amérique du Sud principalement, et pour 40% des pegmatites, en incluant le spodumène qu’on retrouve notamment en Australie et au Québec. Ce qui conduit à des procédés d’extraction différents selon le minerai et selon le produit fini qu’on souhaite obtenir.

Récemment, avec le développement des batteries au lithium, le cours du métal a fortement augmenté. La consommation mondiale de lithium se chiffrait approximativement à 32 500 tonnes en 2015, en augmentation de 5% par rapport à 2014.

Il faut noter que les réserves actuellement citées constituent les ressources jugées susceptibles d’être techniquement et économiquement exploitables. Mais la Bolivie, qui ne figure pas dans la répartition ci-dessous, aurait des ressources de lithium estimées à 9 millions de tonnes, selon le Bureau géologique US.

Principales réserves de lithium dans le monde, en tonnes :

  • Chili : 7 500 000
  • Chine : 3 200 000
  • Argentine : 2 000 000
  • Australie : 1 500 000
  • Autres pays : 169 000

Le Québec présente un bon potentiel pour le lithium. À l’heure actuelle, quatre projets d’extraction de lithium y sont à un stade de mise en valeur : Nemaska Lithium, Lithium Amérique du Nord, Glen Eagle Resources et Critical Elements Corp.

Deux entreprises y sont actives dans le secteur de la fabrication des batteries : Johnson Matthey Matériaux pour Batteries, qui fabrique des cathodes de batteries en phosphate de fer lithié (LiFePO4) et Solutions Bleues, qui fabrique des batteries Lithium-Métal-Polymère (LMP).

Source : mern.gouv.qc.ca/publications/mines/metaux-economie-circulaire-quebec.pdf

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