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Québec-Bavière Entrevue avec le délégué général du Québec à Munich : Claude Trudelle

(CM) Depuis quand êtes-vous en poste en Allemagne ? Parlez-nous un peu de vous…

Je suis en poste comme délégué général du Québec à Munich depuis décembre 2014, soit depuis environ deux ans et demi. Dans le passé, j’ai aussi travaillé à Berlin, de 2006 à 2008, et en 2013 comme directeur du Bureau du Québec à Berlin ainsi qu’à Munich, de 2001 à 2006, en tant que conseiller aux affaires politiques et publiques. Côté académique, j’ai fait une maîtrise en Relations internationales de l’Université Laval (dans le cadre de laquelle j’avais effectué un stage très intéressant au Conseil de l’Europe, à Strasbourg). Fonctionnaire de carrière, j’ai travaillé pendant dix ans comme conseiller à la Direction des relations interparlementaires de l’Assemblée nationale du Québec, une année au secrétariat de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, à Paris, et six ans dans diverses fonctions au sein du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, à Québec.

Le Québec dispose actuellement à Munich et à Berlin d’une équipe d’une dizaine de personnes. Alors que le service économique, qui soutient nos entreprises et nos chercheurs, est basé à Munich, notre service culturel, qui accompagne nos artistes et nos troupes de danse ou de cirque, par exemple, est installé à Berlin. De ces deux villes, nous sommes actifs sur l’ensemble de notre territoire : l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse qui totalisent environ 100 millions d’habitants et qui connaissent une conjoncture économique très favorable.

(CM) Québec-Bavière : est-ce une relation surtout politique, surtout économique, culturel, ou scientifique ?

Les relations du Québec et de la Bavière remontent à quelques décennies déjà. Les bases formelles de notre coopération ont été posées en 1989, quand nos chefs de gouvernement de l’époque, messieurs Bourassa et Streibl, se sont mis d’accord pour rapprocher les ministères, les chercheurs, les entrepreneurs, les étudiants et les créateurs du Québec et de la Bavière. Plusieurs centaines de projets bilatéraux ont été soutenus, accompagnés et réalisés au cours des 26 années suivantes. Nos relations sont donc tout à la fois politiques, économiques, scientifiques et culturelles. 

Bien sûr, nous appuyons toutes les initiatives qui peuvent contribuer à la prospérité du Québec et répondons aux demandes qui nous sont régulièrement adressées par des entreprises québécoises. Nous sommes particulièrement actifs dans le secteur aéronautique et dans celui de la recherche médicale. Mais nous accompagnons aussi nos entreprises lors de divers événements ayant lieu en Allemagne dans les secteurs de la mode, de l’agroalimentaire ou des technologies de l’information. Les stratégies relatives à la numérisation de l’économie et à Industrie 4.0 mobilisent de plus en plus nos ressources.

Il faut par ailleurs savoir que les relations Québec-Bavière couvrent aussi bien la sphère gouvernementale que parlementaire, les parlements québécois et bavarois disposant également de structures qui leur permettent d’échanger de l’information sur divers sujets d’actualité et d’accueillir leurs délégations. Le secteur culturel n’est pas en reste. Ainsi, en mai, plusieurs troupes de danse moderne de Montréal sont accueillies à Munich à l’occasion du grand festival Dance 2017.

Je tiens à souligner aussi que nous sommes de plus en plus actifs en Suisse en général et particulièrement en Suisse romande. Ainsi, de janvier à avril 2017, nous avons vu deux belles activités de promotion du Québec dans ce pays. En premier lieu, la Cinémathèque suisse a organisé une rétrospective du cinéma québécois à Lausanne, où 25 films québécois récents ont été projetés sur une période d’un mois, et, fin avril, le Salon du livre et de la presse de Genève a accueilli 60 auteurs et 70 éditeurs québécois. J’ai eu l’honneur d’inaugurer ces deux activités.

(CM) Pourquoi y a-t-il eu une ouverture d’un Bureau du Québec à Munich initialement et pourquoi est-il devenu une délégation générale ?

C’est en 1997 que le Québec a ouvert un Bureau à Munich, soit un an après la fermeture de la Délégation générale du Québec à Düsseldorf, ville où il était présent depuis 1970. Le Bureau du Québec à Munich est devenu Délégation générale en 2006. Notre Délégation générale vient en fait d’aménager, depuis octobre dernier, dans un nouvel immeuble qui appartient au gouvernement du Québec et dans lequel on trouve les bureaux au rez-de-chaussée et la résidence officielle à l’étage. Quant à l’Antenne du Québec à Berlin, elle existe depuis 1999 et est logée sur la Pariser Platz, à côté de la Porte de Brandebourg, de l’ambassade de France et de l’ambassade des États-Unis, un emplacement bien sûr exceptionnel dans la capitale allemande qui est aussi l’une des plus grandes métropoles culturelles de l’Europe et du monde.

(CM) Êtes-vous initiateur de projets ici-même… Exemples ?

Le premier rôle d’une délégation générale est d’ouvrir des portes à nos entreprises et à nos créateurs, ainsi qu’à nos décideurs politiques.  On s’efforce de les guider, de les accompagner dans leurs prises de contacts et leurs opérations sur un territoire et dans un environnement culturel qu’ils connaissent généralement peu et qui requièrent parfois certains ajustements interculturels pour assurer le succès de nos partenariats et de nos initiatives. Mais une représentation du Québec à l’étranger n’a pas vocation à soutenir financièrement nos entreprises ou nos artistes, ce rôle est joué par nos ministères et organismes publics au Québec. Et nous travaillons bien entendu étroitement avec eux, qu’il s’agisse du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI), du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)  ou de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

L’ensemble de nos interventions sont bien sûr placées sous le chapeau de la nouvelle Politique internationale du Québec, rendue publique en avril dernier par la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, madame Christine St-Pierre, dont le mandat général est de coordonner l’action internationale du Québec. Il faut d’ailleurs souligner que le MRIF fête cette année son 50e anniversaire.

(CM) Offrez-vous à la Délégation générale des programmes spécifiques pour accompagner les initiateurs de projet ?

Comme je l’ai mentionné précédemment, une représentation du Québec à l’étranger n’a pas vocation à soutenir financièrement nos entreprises ou nos artistes, ce rôle est joué par nos ministères et organismes publics au Québec.

(CM) Pour les gens d’affaires, quelles sont les plus belles opportunités présentement à vos yeux ?

L’enjeu du passage à l’ère numérique chez les manufacturiers allemands est incontournable ici. L’industrie 4.0 exige que tous investissent dans les technologies pour demeurer chef de file en production. Nous participons à plusieurs activités où ce sujet est abordé. Comme les entreprises québécoises offrent plusieurs solutions numériques (optique-photonique, logiciel, robots), il leur est possible de s’insérer dans les chaînes d’approvisionnement.

La transition énergétique, qui doit permettre à l’Allemagne de consommer 80% d’énergies renouvelables d’ici 2050, oblige le pays tout entier à développer les énergies alternatives, ce qui offre la chance aux PME québécoises spécialisées dans le transport et la distribution d’électricité de se faire connaître et de gagner des clients ici.

En lien avec les secteurs de force du Québec, l’aéronautique offre de belles perspectives d’échanges commerciaux avec la Bavière, tant au niveau des manufacturiers, que des nombreux sous-traitants.

(CM) Que va changer l’Accord économique Canada-Europe pour vous ?

L’Accord économique et commercial global (AECG) ratifié le 15 février dernier par le Parlement européen et qui le sera incessamment par le Parlement du Canada, et qui fera également l’objet d’un acte officiel de l’Assemblée nationale du Québec, devrait entrer en vigueur de manière provisoire dans les tout prochains mois. Il s’agit d’une grande victoire combinée des diplomaties européenne et canadienne, bien sûr, mais également d’une grande victoire pour la diplomatie québécoise qui a été très active, bien que de manière parfois discrète, pour s’assurer que cet accord soit, dans un premier temps, négocié, et pour qu’il soit ensuite approuvé aux niveaux européen et national et ratifié par les instances européennes.

Il s’agit d’une grande victoire pour le Québec et le Canada car cet accord ouvre à nos entreprises le marché des 500 millions de consommateurs des 28 États membres de l’Union européenne (plus de 20% du PIB mondial). La vaste majorité des droits de douanes applicables à nos produits en Europe disparaîtront dès l’entrée en vigueur de l’AECG, ce qui représente un gain souvent significatif pour la compétitivité des entreprises du Québec en Europe. Divers produits agroalimentaires du Québec pourraient ainsi bénéficier de l’AECG, les tarifs douaniers devant être éliminés sur le sirop d’érable par exemple. L’AECG stimulera aussi les exportations québécoises de produits du porc, de produits biologiques, de produits de la mer et de petits fruits. Il simplifiera aussi le processus de certification de nos produits en Europe et permettra également à nos entreprises de participer aux appels d’offre des institutions publiques en Europe, non seulement ceux des institutions communautaires, mais également ceux des gouvernements des États membres et de leurs instances régionales. Il s’agit de marchés publics dont on imagine à peine l’envergure car l’État continue de jouer un rôle de premier plan dans l’économie et en matière de services sociaux en Europe, notamment en Allemagne

Dans l’actuel contexte international, cette ouverture réciproque des marchés européen et canadien pourrait s’avérer stratégique sur les plans économique et politique.

Dans cette période d’incertitudes concernant le libre-échange, le Québec et la Bavière pourront profiter d’un cadre réglementaire fiable pour accroître leurs échanges. À terme, la reconnaissance des qualifications professionnelles pourrait combler certaines pénuries de main-d’œuvre au Québec.

(CM) Et pour les relations Québec-Bavière ?

L’AECG ne pourra que contribuer à resserrer les relations économiques entre l’Allemagne et le Canada en général et entre le Québec et la Bavière en particulier. Gardons à l’esprit que l’Allemagne et la Bavière affichent une santé macroéconomique remarquable, connaissent un chômage très faible et demeurent des leaders européens et mondiaux en matière d’innovation technologique. Les obstacles au commerce et aux échanges diminuant ou disparaissant complètement, les entreprises québécoises et bavaroises pourront développer plus facilement des partenariats d’affaires et envoyer leur personnel sur le territoire de l’autre pays étant donné que l’accord prévoit aussi certains aménagements à ce niveau.

Pour la Délégation générale du Québec en Allemagne, il est vraisemblable que le nombre de demandes d’information en provenance de nos entreprises augmentera et que notre travail d’accompagnement commercial, réglementaire (certification) et technologique s’intensifiera. La même chose sera sans doute vraie en matière d’investissements croisés.  Je peux vous confirmer, par ailleurs, que bon nombre d’entreprises bavaroises, ainsi que les associations industrielles bavaroises et allemandes, suivent de près le dossier de l’AECG, bien conscientes que l’économie allemande, foncièrement exportatrice, ne pourra qu’en bénéficier. En tout cas, nous prenons déjà nos dispositions pour faire face à ce défi formidable et historique, car l’AECG marquera sans doute une nouvelle étape des relations déjà matures entre le Québec et l’Europe.

Consultez l’article 1 de 5 du Dossier spécial.

Consultez l’article 2 du Dossier spécial.

Consultez l’entrevue avec Benjamin Emans, le directeur de la Représentation de l’État de la Bavière à Montréal.

Consultez l’article 5 sur l’innovation de ce Dossier spécial.

Souhaitons-nous une finance « positive » !

La traçabilité est vraiment rendue partout. En France, la demande croissante pour une meilleure traçabilité des placements financiers aura poussé un groupe de travail, présidé par Philippe Zaouati, au sein du think tank la Fabrique Écologique pour le développement d’une finance au service de la transition énergétique, à réfléchir à une manière d’obtenir le label « économie circulaire » pour les produits d’épargne.

Le fruit de cet effort de réflexion ? On propose six critères qui pourraient appuyer ladite labellisation. Un produit d’épargne « économie circulaire » devait alors :

  • Afficher une « intention » de recherche d’impact sur l’environnement ;
  • Respecter des critères d’écoconditionnalité ;
  • Utiliser une méthodologie reconnue de mesure de matérialité ;
  • Déployer un processus d’investissement compatible avec l’objectif d’impact environnemental ;
  • Produire des bilans transparents à destination des investisseurs ;
  • Afficher leur impact sur l’économie circulaire en étudiant les retombées ex post du produit.

Agir sur les signaux de marché

Développer une économie circulaire c’est aussi agir sur les signaux de marché pour l’ensemble de la consommation. Ici c’est l’État qui peut modifier des incitations par les prix et l’allocation des taxes.

Pour ne pas pénaliser l’économie circulaire, l’introduction d’une fiscalité durable compte sur deux fondements :

  • Ne pas imposer les ressources renouvelables, Y COMPRIS la main-d’œuvre, mais taxer exclusivement la consommation de ressources non-renouvelables ;
  • Ne pas demander de taxe sur la valeur ajoutée sur les activités préservant la valeur (stock), mais seulement sur l’activité de valeur ajoutée (flux).

Oui, une économie circulaire commande de ne pas taxer la main-d’œuvre. Or, les économies développées sont encore loin du compte : les taxes environnementales représentent à peine 4% des prélèvements totaux en France (la moyenne dans l’Union européenne étant de 6%) contre 52% pour le travail.

Une telle fiscalité favorisera de plus l’innovation et l’adoption de technologies moins consommatrices d’énergies fossiles ou en procédés polluants, et plus intensives dans les facteurs dont le coût aura ainsi été allégé, notamment la main-d’oeuvre.

Une étude réalisée au Pays-Bas (The Ex’tax Project) montre qu’une fiscalité plus « économie circulaire », et SANS augmentation des prélèvements totaux, permettrait de générer 650 000 emplois dans ce pays, tout en répondant aux défis environnementaux actuels.

En fin de course, si l’État veut inciter à la récupération, il faut savoir qu’une étude comparative menée par la Commission européenne a établi que le coût d’enfouissement minimum permettant d’atteindre un taux de recyclage de l’ordre de 50% est de 100 euros par tonne de déchets.

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La course au champion de l’économie numérique

Récemment, c’était au tour de la France et de l’Allemagne d’annoncer qu’ils créaient ensemble un fonds d’1 milliard d’euros afin de bâtir un champion de l’économie numérique européen. Ce fonds franco-allemand vise sans cachette à soutenir le développement de l’économie numérique à l’échelle européenne « pour réduire l’écart avec les États-Unis ».

Selon une étude de McKinsey : Sur une échelle de 0 à 100 rendant compte de la numérisation de l’économie, les États-Unis sont à 18, tandis que l’Union européenne et la France n’atteignent que 12.

Mais l’Europe n’est pas seule dans cette course et cette récente initiative parait même très timide lorsque le regard se porte vers l’Asie. Cette réponse de financement paraît carrément « dérisoire » selon la critique. Il est vrai que face au fonds de 100 milliards $US lancé, lui aussi, récemment, par le Japonais SoftBank, on se demande si on joue dans la même ligue…

SoftBank a d’ailleurs créé ce fonds avec l’Arabie Saoudite ; le groupe japonais y apportera 25 milliards $, contre 45 G pour le fonds souverain saoudien. Oui, le même Saudi Arabia’s Public Investment Fund qui a investi 3,5 milliards $US dans Uber encore en 2016. Ici, les deux fonds se sont donnés cinq ans pour investir dans la techno et la structure a stratégiquement choisi la ville leader de Londres pour son implantation.

Politiquement parlant, Paris et Berlin unissent donc leurs forces pour stimuler le développement des start-up technologiques d’Europe. Et une Conférence numérique franco-allemande existe déjà, ayant réuni leur ministre à deux reprises depuis octobre 2015.

On sait donc aussi que la France et l’Allemagne souhaitent notamment renforcer leur coopération dans:

  • la nanoélectronique,
  • l’intelligence artificielle,
  • le nuagique,
  • et la cybersécurité.

À Paris en 2015, lors de la 1er édition de la Conférence numérique franco-allemande, le ministre français de l’Économie avait également annoncé la création d’une Académie franco-allemande pour l’industrie du futur, portée par l’Institut Mines-Télécom et l’Université technique de Munich.

Paris pourrait détrôner Londres

Sous une autre perspective du même secteur économique, les nouvelles d’Europe sont déjà positives. Au troisième trimestre 2016, la France a doublé l’Allemagne, avec 857 millions $ de financement au niveau des entreprises, contre 462 M$. Paris se hisse ainsi tout proche du leader européen : Londres.

De Paris, de Londres ou encore d’Amérique… De où sortira le prochain grand champion de l’économie numérique ? La course est belle et bien grande ouverte.

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(Source de l’image: lemonde.fr)

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Desjardins: une présence rassurante pour vous aider à conquérir la France !

Le Mouvement Desjardins est incontournable au Québec, mais saviez-vous qu’il est également présent en Ontario, dans l’Ouest du Canada, en Floride, mais aussi en Europe où il a un Bureau de représentation à Paris depuis 2012 ? Un allié de choix pour tous les Québécois qui souhaitent élargir leurs horizons outre-Atlantique.

Le Mouvement Desjardins dispose d’un solide réseau de partenaires à travers le monde pour accompagner entreprises et particuliers dans leurs projets d’internationalisation. À Paris, son Bureau couvre la France et toute l’Europe, grâce à une équipe entièrement consacrée au développement des Canadiens à l’échelle internationale.

« Nous offrons des services tant aux Canadiens qui souhaitent se lancer à la conquête de l’Europe qu’aux Européens intéressés par le Canada », explique Lucia Baldino, directrice principale du Bureau.

Un vaste marché pour les entreprises du Québec

« Si les entreprises canadiennes sont généralement tournées vers leur principal marché d’exportation, les États-Unis, de nombreuses occasions d’affaires les attendent pourtant en France », rappelle Lucia Baldino.

L’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne permettra également une plus grande fluidité de la circulation des biens, des capitaux et de la main-d’oeuvre, et ouvrira assurément de nouvelles perspectives commerciales. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises – 700 en quatre ans, des deux côtés de l’Atlantique – ont eu recours à l’expertise du Bureau de représentation de Desjardins en France pour élargir leur champ d’action.

Ainsi, la société de partage de voiture bien connue au Québec, Communauto, a pu s’implanter à Paris en 2012 grâce au soutien de Desjardins et de son partenaire français, le Groupe Crédit Mutuel CIC.

La directrice principale tient à bousculer les idées reçues:

« Certains peuvent se détourner du marché français parce qu’ils estiment que cela va être trop compliqué, trop coûteux ou trop risqué… »

« Pourtant, selon une récente étude de KPMG, la France occupe le sixième rang mondial en matière de choix concurrentiels pour l’implantation d’une société… »

« Parmi les pays de l’OCDE, c’est également celui où il est le plus simple et le plus rapide de créer une entreprise. Ces dernières années, la France a notamment amorcé de nombreuses réformes structurelles – par exemple en dématérialisant les procédures administratives – pour faciliter l’accueil d’entreprises étrangères », fait encore valoir Lucia Baldino.

Outils sur mesure

L’équipe des services internationaux de Desjardins offre aux membres qui font des affaires à l’échelle internationale une gamme complète de produits et services capables de répondre à tous leurs besoins. « Par exemple, nous proposons des services bancaires et des modes de paiement internationaux efficaces et sécuritaires, afin de simplifier la gestion de la trésorerie », explique Lucia Baldino.

Les entreprises ont aussi accès à des outils et à des services de change qui les aident à mieux gérer les risques attribuables à la variation des taux dans ce domaine. Parmi ceux-ci, notons les instruments et les modes de paiement qui facilitent et protègent les transactions lors d’importations ou d’exportations. Desjardins peut aussi conseiller ses membres sur les programmes de financement disponibles en matière de commerce international.

Une toute nouvelle solution, Passeport Affaires, offre aux entreprises un accompagnement spécifique dans leur développement à l’international, et ce, quel que soit leur secteur d’activité.

« Avec Passeport Affaires, nous donnons de précieux conseils en matière de ciblage des marchés au moyen d’une évaluation commerciale. Nous fournissons également une assistance à toutes les étapes de l’implantation de l’entreprise. Nous allons même jusqu’à rechercher des partenaires potentiels », indique Mme Baldino.

Le Passeport Affaires fournit aussi d’autres outils essentiels comme l’optimisation de l’approvisionnement et la qualification de sous-traitants, ainsi que le pilotage d’appels d’offres. Un éventail complet de services pour mettre son entreprise sur les rails et partir du bon pied !

Des missions pour voir grand

Pour compléter cette vaste offre, Desjardins propose des outils et services spécifiques à partir du Québec. Tout d’abord un accompagnement individuel des entrepreneurs pour les aider à mener à bien leur projet outre-Atlantique.

Un accompagnement collectif est aussi dispensé par l’intermédiaire de missions d’affaires organisées en France tous les deux ans.

« La troisième édition se tiendra du 19 au 23 novembre 2017. Dans ce cadre, nous organisons une série de rencontres personnalisées, environ une dizaine sur trois jours, pour les entreprises québécoises intéressées à développer leurs affaires en France », explique Lucia Baldino.

Un exemple de l’efficacité de cette formule: Produits Étang. Ce chef de file des produits de gestion de l’eau établi dans les Cantons de l’Est a réussi à trouver des partenaires français. Avant la mission de 2015, aucune de ses démarches n’avait porté fruit.

Desjardins organise des ateliers d’information sur la France, auxquels participent des spécialistes de différents domaines (juridique, fiscal, bancaire).

« Nous avons lancé également notre guide Entreprendre et conquérir le marché français, un outil indispensable et complet pour quiconque souhaite faire des affaires dans ce pays. Il est téléchargeable depuis le 1er novembre sur www.desjardins.com/europe », précise Lucia Baldino.

Vous êtes un entrepreneur et vous souhaitez partir à l’assaut du marché français ? Vous voulez en apprendre davantage sur les différentes formules d’accompagnement proposées par le Mouvement Desjardins ? N’hésitez pas à communiquer avec nous par courriel (paris@ccd.desjardins.com) ou par téléphone (+33-1-53-48-79-64).

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Chronique: Faire affaires en Europe

(2e de 6)

L’Union européenne est le deuxième partenaire commercial du Québec, tout juste derrière les États-Unis. Première économie mondiale, l’Europe représente donc, pour les entrepreneurs et exportateurs du Québec, un débouché particulièrement intéressant. Le commerce de marchandises entre les deux économies représentait un peu plus de 11 % du commerce total du Québec en 2015 et tout semble indiquer que ce pourcentage augmentera de façon significative lorsque l’accord économique et commercial entériné l’an dernier entre le Canada et l’Union européenne sera ratifié. Les entrepreneurs québécois intéressés à faire affaires en Europe – et plus particulièrement en France, compte tenu des liens privilégiés qui unissent traditionnellement ce pays et le Québec – ont donc plus que jamais d’excellentes raisons de s’y préparer. Nous allons tenter de contribuer à cette réflexion dans les lignes qui suivent.

La reprise de l’économie européenne s’appuie sur des assises solides et la zone euro continue d’offrir des opportunités d’affaires particulièrement intéressantes. À moyen terme, un nouvel essor de l’investissement et de la produc­tivité, appuyé par la poursuite de réformes structurelles, devrait permettre à l’économie européenne de confirmer sa place de choix sur l’échiquier planétaire.

UN ACCORD ÉCONOMIQUE ET COMMERCIAL GLOBAL QUI BÉNÉFICIERA À L’ÉCONOMIE CANADIENNE

L’accord de libre-échange (AECG) conclu en 2013 entre le Canada et l’Union européenne (UE) englobe non seulement le commerce de biens et de services, mais aussi les investissements, la mobilité de la main-d’œuvre, l’accès aux marchés publics, l’environnement, les droits de propriété intellectuelle et la réglementation. L’implantation de cet accord, dont les révisions légales sont maintenant complétées, comportera bien sûr certains défis, mais tout semble indiquer que ses bienfaits seront multiples et très importants pour l’économie canadienne.

Une étude conjointe Canada-UE publiée en octobre 2008 prévoit notamment qu’un accord économique et commercial entre le Canada et l’Union européenne devrait accroître les échanges bilatéraux de 20 % et injecter 12 milliards $ dans l’économie du Canada.

Le jour de l’entrée en vigueur de l’AECG, environ 98 % de toutes les lignes tarifaires de l’Union européenne seront exemptes de droits de douane pour les produits dont l’origine est le Canada. De même, ce seront 98,4 % des lignes tarifaires canadiennes qui seront abolies pour les produits en provenance de l’Union européenne. Dans les deux cas, une période transitoire de trois à huit ans est prévue pour permettre l’élimination graduelle des tarifs douaniers de certains produits considérés comme sensibles.

L’AECG comporte des dispositions visant à favoriser le commerce de services entre le Canada et l’Union européenne, un secteur encore peu développé entre les deux parties et qui jouira d’un potentiel d’accroissement significatif. L’accord comporte également plusieurs mesures afin de faciliter la mobilité des gens d’affaires et de certaines catégories de travailleurs entre les deux zones, et il prévoit un processus de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Les deux parties comptent par ailleurs établir une coopération en matière environnementale.

Pour les entreprises canadiennes et québécoises, l’accord conclu avec l’Union européenne représente une occasion unique d’accéder librement à l’un des plus grands marchés dans le monde et d’ainsi accroître la diversification géographique de leurs activités. L’Union européenne regroupe 28 pays membres, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et l’Italie. Au 1er janvier 2014, la population de l’Union européenne était de 507,4 millions d’habitants; en comparaison, la population des États-Unis était de 317,8 millions alors que celle du Canada n’était que de 35,7 millions. En 2013, la production de l’économie de l’Union européenne était de 17 958 milliards $ US, soit un niveau légèrement plus élevé que celui des États-Unis (16 768 milliards $ US) et presque dix fois plus élevé que celui du Canada (1 827 milliards $ US).

Le Québec et l’Ontario sont particulièrement impliqués dans les échanges commerciaux avec l’Union européenne. Alors que les deux provinces représentent au total près de 56 % de la production canadienne, elles comptent pour environ 70 % des exportations canadiennes destinées à l’Union européenne. Quant aux importations en provenance de l’Union européenne, près de 77 % d’entre elles sont destinées à l’Ontario ou au Québec.

Les bienfaits de l’AECG seront donc nombreux pour l’économie canadienne, puisque celle-ci bénéficiera des occasions d’affaires que suscitera l’ouverture pratiquement sans contraintes au commerce de biens et de services ainsi qu’aux investissements. Les exportateurs canadiens auront un libre accès aux marchés européens, qui leur procureront un potentiel de croissance accru. De plus, l’abolition des tarifs douaniers sur une multitude de produits importés entraînera une réduction des prix à la consommation pour ces biens, ce qui plaira aux ménages canadiens. On s’attend à ce que l’AECG soit signé cette année et qu’il entre en vigueur en 2017.

La directrice principale du Bureau de représentation Desjardins Europe, Lucia Baldino, rappelle que « les entreprises canadiennes ont tout intérêt à s’y préparer dès maintenant, afin de pouvoir profiter pleinement de l’accord dès son entrée en vigueur ».

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Lucia Baldino


ATELIER PLANIFIER ET RÉUSSIR SON IMPLANTATION EN FRANCE

Si vous prévoyez faire affaires en France, nous vous invitons à participer à un atelier qui vous permettra de bénéficier de l’expertise de fiscalistes, d’avocats et de représentants de Desjardins, de CM-CIC et de Business France. Les conseils de ces spécialistes et les outils qu’ils vous proposeront vous aideront à préparer ou bonifier votre stratégie de développement en France.

L’atelier sera présenté à Sherbrooke le 5 avril et à Drummondville et Joliette, le 6 avril 2016.

Pour plus de détails, veuillez écrire à :

services.internationaux@ccd.desjardins.com.

Pour consulter le Point de vue économique de Desjardins sur le sujet : Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne. Un survol de l’entente, des échanges commerciaux et des avantages

Entreprendre à l'étranger

Consultez la précédente chronique de madame Baldino.