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Le 1e Sommet Mondial du Design livre sa « Déclaration de Montréal »

Pour le design, dans le monde entier, la semaine du 16 au 23 octobre 2017 restera mémorable. Le 1er Sommet mondial du design, dont les organisateurs à Montréal se disent très fiers, visait à créer « un cadre international officiel ». Thème : « Provoquer le changement par le design »! La dernière phrase de la déclaration que les participants ont adoptée se lit ainsi : « Chacun mérite de vivre dans un monde bien conçu. »

Figurent, par ailleurs, dans La déclaration du design de Montréal publiée dès l’ouverture de l’événement, les objectifs et les enjeux sociaux, culturels, anthropologiques et politiques de cette nouvelle plateforme. Le document de 9 pages – douze avec les projets annexés – est évidement full graphiquement design.

Des dits projets annexés à la déclaration, qui sont au nombre de 20, voici les 2 premiers en liste, qui témoignent bien du côté novateur de toute cette démarche :

Projet 1. Élaborer, collecter et diffuser des indicateurs mesurables (quantitatifs et qualitatifs), pour évaluer l’impact du design (économique, environnemental, social et culturel).

Projet 2. Élaborer, recueillir et diffuser des études de cas démontrant l’impact du design, en utilisant des indicateurs mesurables.

Dans la déclaration elle-même, on plaide notamment pour un design responsable :

« Reconnaissance, par les designers, des effets de leur pratique, ce qui implique qu’ils soient conscients de leur énorme pouvoir de construction et destruction dans chacune de leurs interventions. Les designers partagent la responsabilité de privilégier l’amélioration de la condition humaine plutôt que la consommation. »

On y fait aussi la promotion d’un design vigilant :

« Dans un monde de plus en plus affecté par l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle, les designers doivent veiller à ce que les effets de la technologie et des algorithmes demeurent éthiques et inclusifs sur le plan de la diversité sociale, culturelle et ethnique. »

Présidé par la ministre du patrimoine canadien, Mélanie Joly, l’événement était organisé en collaboration avec 11 organisations internationales : dont l’UNESCO et l’OCDE, ainsi que ico-D, IFHP, COFHUAT, BEDA, IFLA, Cumulus, IxDa, Service Design Network (SDN) et World Design Organization (WDO).

La Déclaration mentionne d’ailleurs nommément l’objectif de « Collaborer avec les autres initiatives dont nous partageons les objectifs, notamment les Objectifs de développement durable des Nations Unies 2030, le Nouvel agenda urbain, l’Accord de Paris sur le climat et la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ».

LIRE la déclaration :

https://worlddesignsummit.com/wp-content/uploads/2017/10/20171004_WDSM2017_Brochure_declaration_65X9_FR-1.pdf

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IA : une croissance annuelle de 50% d’ici 2025, ça vous intéresse ?

Le marché de l’intelligence artificielle (IA) aurait de quoi faire saliver n’importe qui, selon des données venant de la France et des USA. Le marché de l’IA pour les applications en entreprise est estimé à plus de 36 milliards $ d’ici à 2025, contre 643 millions $ en 2016, selon une étude récente du cabinet d’analyse Tractica. C’est-à-dire un potentiel de croissance de plus de 50% par an. Ajoutez-y le potentiel du marché du « data analytics » et on arrive à une estimation de 70 milliards $ en 2021, ici selon une étude de Merrill Lynch.

Plusieurs gouvernements sont déjà très proactifs pour attirer la manne sur leur territoire :

  • La Corée du Sud a récemment annoncé un plan IA avec 800 millions d’euros sur la table sur cinq ans. Un centre de recherche national y sera créé sous la forme d’un partenariat public-privé.
  • La Chine, depuis mai 2016, a dévoilé un programme de trois ans comprenant la construction de plateformes pour l’innovation. Dans le cadre de son plan Internet+ un fonds spécifique IA de 140 millions d’euros a été mis à la disposition de l’Académie des sciences de Chine. En juillet 2017, le gouvernement à Pékin a aussi annoncé son intention de faire de la Chine le pays numéro un de l’intelligence artificielle d’ici 2030 avec un marché national de 150 milliards $US.
  • Au Japon, l’ouverture en 2016 de deux nouveaux centres de recherche en IA fondamentale et appliquée impliquant des investissements respectifs de 57 et 157 millions d’euros  témoignent de l’intérêt du gouvernement à Tokyo.
  • La France compte une plateforme en ligne pour son initiative « France is AI » : www.franceisai.com
  • Ailleurs en Europe, il est intéressant de noter que le 16 février 2017, par 396 voix pour, 123 contre et 85 abstentions, le Parlement européen avait adopté un rapport préconisant de créer « au plus vite » un cadre juridique européen pour les robots.
  • Au Canada, la ville de Montréal se construit une réputation de « 1er carrefour mondial de l’IA », notamment grâce à la présence de grands noms de la R&D en la matière : Yoshua Bengio, Hugo Larochelle, et d’investissements par les gros noms de l’industrie : Google, Microsoft (acquisition de Maluula en janvier 2017), Facebook, qui y installent des centres de recherche dédiés à l’intelligence artificielle.

Le gouvernement du Québec a aussi annoncé, en mai 2017, qu’il investirait 100 millions $ canadiens au cours des cinq prochaines années afin de créer, autour de Montréal, une grappe québécoise en IA. Un petit mois plus tard, en juin, l’entreprise montréalaise Element AI, co-fondée par le chercher Y. Bengio, Jean-François Gagné et Nicolas Chapados (en impliquant Real Ventures), annonçait, elle, avoir obtenue pas moins de 137,5 M$ pour financer ses activités. Elle s’investira donc massivement dans des projets internationaux d’envergure et deviendra probablement le leader canadien de l’IA pour un bon bout de temps.

D’autres starts-up du domaine, à Montréal, sont aussi des noms à surveiller : Automat, Fluent AI et Imagia.

Par ailleurs, Jonathan Gaudrault, professeur de génie informatique à l’Université Laval, a exposé pourquoi il fallait, selon-lui, prendre sérieusement les prétentions de Montréal de se faire leader mondial en IA :

  • Présence de la matière première essentielle (main-d’oeuvre qualifiée et bassin de compagnies manufacturières diversifiée);
  • Assise solide en génie et IA;
  • Bonne culture d’intrapreneurship;
  • Tradition d’interdisciplinarité dans la recherche;
  • Bonne collaboration entre les acteurs.

Le professeur-chercheur Gaudrault était alors conférencier à l’invitation d’un des centres de recherche de l’Institut des hautes études internationales de l’Université Laval, en collaboration avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, dans le cadre des 50 ans de la création de ce dernier, lors du colloque « L’avenir économique du Québec : de la Révolution industrielle à la Révolution numérique », tenu à Québec, le 10 octobre 2017.

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Sotheby’s déclare Montréal «nouveau pôle de l’immobilier de luxe»

C’est dernières années, le Canada immobilier était connu pour la fougue des ses marchés de luxe de la métropole de l’Ouest, Vancouver, et de la métropole nationale, Toronto. Évidemment, les diverses mesures prises pour y tempérer l’inflation reportèrent l’attention des investisseurs internationaux vers Montréal. C’est donc cette dernière qui se positionne de plus en plus comme un « nouveau pôle de l’immobilier de luxe ». Un titre que le courtier immobilier Sotheby’s International Realty Canada vient de lui accorder.

Bien que, selon une nouvelle étude, les ventes dans ce secteur à Vancouver et Toronto devraient reprendre cet automne après un ralentissement, Sotheby’s publie du coup cette perspective plutôt optimiste malgré une série de changements de politiques adoptés par Ottawa, l’Ontario et la Colombie-Britannique pour apaiser les marchés en surchauffe. Globalement parce que c’est toute l’économie canadienne, actuellement en très bonne position, qu’il faut ici prendre en compte.

C’est plutôt la bonne performance de l’économie canadienne qui alimentera le marché de l’immobilier de luxe au cours des prochains mois, prévoit l’étude de Sotheby’s.

Selon Brad Henderson, président-directeur général de Sotheby’s International Realty Canada, la confiance des acheteurs potentiels a été ébranlée au cours des derniers mois, ce qui explique par exemple la baisse de 27% des ventes de propriétés de plus de 1M$ à Toronto pour l’été 2017, par rapport à 2016. Rappelons que le Gouvernement de l’Ontario a imposé en avril une surtaxe de 15% aux acheteurs étrangers de propriétés situées dans une vaste région du sud de la province, incluant le Grand Toronto. L’Ontario, qui suivait alors une initiative similaire prise par la Colombie-Britannique, en août 2016. Cette province a alors connu une baisse des ventes de propriétés de luxe. Mais les transactions dans ce secteur ont augmenté de 5% en juillet et en août derniers, par rapport à 2016, toujours selon Sotheby’s International.

Au Québec, le gouvernement n’est pas intervenu et les acheteurs potentiels sont plutôt confiants. Les ventes de maisons et d’appartement en copropriété de plus de 1M$ à Montréal ont augmenté de 60% en juillet et août, par rapport à 2016. Sotheby’s croit donc que Montréal deviendra cet automne « un chef de file dans le marché de l’immobilier de luxe au Canada ».

Qu’importe cette analyse, un promoteur du secteur est déjà pro-actif et donne, à Montréal, un rendez-vous de classe mondiale aux intervenants du secteur de l’immobilier: la métropole du Québec sera hôtesse du premier Salon international Immobilier & Investissement, les 29, 30 et 31 mars 2019.

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L’AIESEC choisit Montréal pour établir son nouveau secrétariat international

L’annonce a été faite à l’occasion de son Congrès international, tenu à Carthagène, en Colombie. L’AIESEC, l’une des plus importantes associations au monde avec 50 000 membres étudiants et nouveaux diplômés, a expliqué « préférer Montréal aux autres métropoles finalistes » dans le cadre d’un processus d’appel d’offres qui avait été lancé en avril dernier, visant à choisir son nouveau siège social mondial.

« Montréal se démarque par son emplacement stratégique, sa stabilité économique, son coût de la vie compétitif et son environnement urbain sécuritaire. De plus, la communauté étudiante y est nombreuse et très active. Ses caractéristiques distinctives répondent parfaitement aux besoins de notre organisation et à notre mandat », a déclaré lors du congrès Niels Caszo, président de AIESEC International 2016-17.

MONTRÉAL INTERNATIONAL DÉCLASSE ROTTERDAM

Piloté par Montréal International, le projet de candidature de Montréal a été couronné de succès grâce à l’appui d’une trentaine de partenaires, ainsi qu’aux efforts concertés de Développement économique Canada pour les régions du Québec, du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et de la Ville de Montréal.

« Nous sommes ravis que l’AIESEC ait porté son choix sur Montréal et nous remercions la trentaine d’organisations qui ont appuyé sa candidature, notamment les regroupements et les établissements d’enseignement, de même que les organisations jeunesse et les entreprises du secteur privé. Cette solidarité et cette mobilisation ont été des facteurs décisifs dans le choix de l’AIESEC, lui laissant entrevoir tout le potentiel d’affaires dont elle pourra tirer parti pour croître et renforcer son positionnement à travers le monde », a déclaré Hubert Bolduc, pdg de Montréal International.

Le statut de Montréal à titre de meilleure ville universitaire au monde, attribué par l’organisation QS, a également joué en faveur de la candidature de Montréal, l’AIESEC ayant pour mandat de développer le potentiel de leadership des jeunes grâce à des échanges internationaux afin qu’ils soient notamment en mesure de contribuer positivement à la société.

« L’AIESEC est une organisation dont l’influence s’étend à travers le monde et qui bénéficie d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), du Département de l’information des Nations Unies (DPI) et du comité permanent de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) », a pour sa part fait remarquer le maire Denis Coderre, aussi président de la Communauté métropolitaine de Montréal.

L’AIESEC procèdera au déménagement de ses bureaux actuels, situés à Rotterdam, aux Pays-Bas, en septembre 2018. Elle viendra s’ajouter aux quelque 64 organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales déjà présentes à Montréal, la plus importante communauté d’organisations internationales en Amérique du Nord, après Washington et New York.

Outre leur impact économique annuel de près de 300 M$, les organisations internationales bonifient le rayonnement international de la métropole, facilitent l’établissement de liens entre les entreprises d’ici et les réseaux internationaux et enrichissent le Québec d’une expertise unique. Depuis 1996, Montréal International – la seule agence de développement économique au monde ayant un programme dédié à l’attraction, à l’accueil et à l’expansion des organisations internationales – a attiré à Montréal environ la moitié des organisations internationales établies dans le monde.

Source de l’image: http://uclu.org/clubs-societies/aiesec-society

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L’innovation, élément clé du lien Québec-Bavière… de l’aéronautique à l’industrie 4.0 (5e de 5)

La recherche en Bavière c’est :

  • 9 universités d’État, l’Université fédérale des Forces armées, et l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt;
  • 17 écoles de formation supérieure d’État (HAW);
  • 12 instituts Max Planck;
  • 9 instituts Fraunhofer;
  • 8 autres institutions de recherche (centre Helmholtz, DLR, etc.);
  • Jusqu’à 9,5 % du budget (en 2009) affecté aux écoles de formation supérieure;
  • plus de 3 300 professeurs d’université (cliniques incluses), dont plus de 1 600 titulaires de chaires d’enseignement;
  • plus de 2 000 professeurs dans les écoles de formation supérieure (HAW).

Cette impressionnante force bavaroise en recherche scientifique et industrielle représente une opportunité d’innovation extraordinaire et il ne faut pas se surprendre qu’elle soit au coeur du lien de coopération de la Bavière avec le Québec. Et effectivement, inscrite dans le partenariat institutionnel entre la Bavière et le Québec, la coopération scientifique en est un volet important depuis 2003.

« En moyenne, annuellement, une vingtaine de projets de recherche conduits en coopération entre des équipes bavaroises et des équipes québécoises constituent le cœur des activités que nous déployons dans ce volet du partenariat », nous explique dans un excellent français la Dr. Florence Gauzy Krieger, coordonnatrice en chef de WKS Bayern-Québec/Alberta/International.

Ces projets bilatéraux ont pour objet des questionnements qui concernent des domaines scientifiques variés, des neurosciences du vieillissement aux changements climatiques en passant par les nouveaux matériaux, la nanotechnologie et le génie biomécanique. D’ampleur et de nature différente, les projets du Programme de coopération scientifique Bavière-Québec ont par ailleurs en commun de reposer sur un partage de savoirs, d’expertises et de méthodes.

À titre d’exemple, un projet « Bavière-Québec » en cours sur le climat et les extrêmes hydrologiques (ClimEx) s’appuie sur la puissance de calcul de l’un des ordinateurs les plus rapides du monde, le Super MUC, présent à l’Université technique de Munich (TUM, lrz), pour rendre encore plus performants les modèles climatiques et hydrologiques de prévision, de gestion et d’adaptation qui existent au Québec, ceci afin de disposer de données spécifiques pour l’évaluation du risque de crues. Sont associés aux travaux du lrz des équipes du consortium OURANOS, du Centre d’expertise hydrique du Québec, de l’École de technologie supérieure (ETS) ainsi que de l’Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU, coordinateur), en partenariat avec l’Agence bavaroise de l’environnement. Il faut noter que cette coopération unique est le fruit d’un partenariat ancien entre la LMU et OURANOS, partenariat qui a vu le jour dès 2006 et a conduit, au fil des ans, à plusieurs réalisations conjointes marquantes dans l’analyse et la modélisation des changements climatiques telles que l’étude Q-BIC³ – Adapting Regional Watershed Management to Climate Change (01.06.2009 – 31.12.2011).

Un maillage réussi entre équipes de recherche de part et d’autre de l’Atlantique est très souvent la clé du succès d’un projet de coopération. Et au niveau gouvernemental, la Bavière et le Québec soutiennent par différents moyens institutionnels cet échange. Le soutien financier apporté par le biais d’aides à la mobilité des chercheurs et jeunes chercheurs en est un aspect, mais pas le seul : des missions de maillage et des aides au montage de projets, comme à la recherche de fonds, complètent le dispositif.

« Nous privilégions à cet effet des partenariats ciblés entre organismes subventionnaires, agences de soutien à la recherche ou regroupements de recherche. Les Fonds de recherche du Québec – les Fonds Santé et Nature et technologies – ont ainsi signé en 2014 une entente avec le Ministère bavarois de la Recherche qui définit des secteurs de financement prioritaires conjoints. Une entente sectorielle en neurosciences signée par les chefs de gouvernement en 2008 a favorisé quant à elle la réalisation de deux écoles d’été pour jeunes chercheurs en vieillissement ainsi que la participation de chercheurs du Québec à deux projets européens d’envergure portant sur des maladies neurologiques rares, TIRCON (2011-2015) et RHAPSODY (2013-2017) », poursuit Florence Gauzy.

DU BILATÉRAL À L’INTERNATIONAL

De plus en plus souvent, des projets qui ont vu le jour au sein de la coopération Bavière-Québec dépassent aussi le cadre bilatéral et deviennent des initiatives de recherche internationales. Le programme cadre de recherche européen, Horizon 2020, est ainsi un objectif de choix pour des équipes fortes. Un partenariat avec la Bavière, partenaire européen, permet aux équipes québécoises de s’arrimer à des projets européens.

Si les sciences naturelles et le génie font l’objet d’une attention toute particulière, au sein du partenariat Bavière-Québec, la coopération scientifique est également ouverte à des projets qui s’inscrivent dans les sciences humaines et sociales. Depuis plusieurs années, un projet en linguistique appliquée sur l’écriture journalistique en langue romane au Québec est ainsi soutenu. Ce projet entre Wim Remysen, professeur à l’Université de Sherbrooke, et Sabine Schwarze, professeur à l’Université d’Augsbourg, analyse la notion d’idéologies linguistiques et a déjà vu la réalisation de nombreux travaux d’étudiants, dont une thèse de doctorat en cogestion, de colloques internationaux, ainsi que de publications conjointes qui ont fait date dans la communauté des linguistiques de langue romane. S’en est ensuite suivie la constitution du réseau international de chercheurs CIRCULA, réseau dédié à l’étude de la conscience linguistique dans les communautés de langue romane. Depuis, ce réseau travaille à l’élaboration d’un corpus textuel dédié qui sera mis en ligne pour en permettra l’accès à des chercheurs de partout dans le monde. Il édite déjà une revue scientifique électronique qui valorise et diffuse la recherche dans ce domaine de la science.

« Cette ouverture aux sciences humaines et sociales correspond à une tendance de fond dans les programmes internationaux de soutien à la recherche et à l’innovation qui requièrent de plus en plus souvent la participation de chercheurs et d’experts de ces disciplines-clé pour la compréhension des enjeux de société et en particulier ceux liés à la transition énergétique ou à la révolution numérique », expose encore Florence Gauzy.

Mais le potentiel d’ouverture et de collaborations multilatérales des acquis Bavière-Québec va beaucoup plus loin. Tout récemment, en 2016, la coopération scientifique Bavière-Québec s’est lancé ce nouveau défi : travailler ensemble, en multilatéral, avec cinq autres régions partenaires dans le monde sur des thématiques d’avenir. Et lesdites régions sont déjà clairement identifiées. Ces cinq autres régions sont São Paulo (au Brésil), le Cap Occidental (en Afrique du Sud), le Shandong (en Chine), la Haute-Autriche et enfin l’État de Géorgie (aux USA). Au sein d’un réseau baptisé « RLS-Sciences » – RLS pour Regional Leaders Summit – des représentants du monde scientifique, du secteur public et du privé mutualisent ressources et savoirs sur le modèle du partenariat Bavière-Québec. Une coopération privilégiée et des projets concrets se sont développés autour des énergies renouvelables, du numérique, de l’aéronautique et des mini-satellites d’observation terrestre.

DES NOMS QUI FONT LA DIFFÉRENCE

De tels succès s’expliquent en partie par la stabilité et la compétence des personnes qui quotidiennement administrent ces partenariats étatiques. Avec 2017, on arrive à la dizième année de l’implication de Florence Gauzy. Une femme au rôle stratégique dans la coopération Bavière-Québec. Un rôle qui s’articule en deux volets principaux : d’abord répondre aux demandes de chercheurs déjà engagés, aussi initier des projets de recherche d’envergure selon les intérêts ou projets de recherche communs entre les deux régions.

« Il s’agit alors d’émettre des idées, de faire des liens entre des personnes ou des institutions qui ne se connaissent pas mais travaillent sur des sujets proches, de leur permettre de se rencontrer et de leur suggérer un projet particulier dans le cadre d’un appel à projets dont j’ai connaissance (…). Récemment, nous avons par exemple mis sur pied une initiative conjointe avec nos partenaires québécois dans le domaine des neurosciences du vieillissement, destinée à améliorer la connaissance et la prise en charge des formes précoces de démence » raconte une Florence Gauzy en poste depuis 2007.

Comment cette coopération scientifique Bavière-Québec a-t-elle changé au fil des années ? « Lorsque je suis arrivée en 2007, nous faisions surtout du cas-par-cas, en répondant aux demandes que nous adressaient des équipes de chercheurs déjà constituées. Le volet « initiation de projets communs » n’est apparu qu’après quelque temps, parce qu’il y avait, aussi bien du côté bavarois que du côté québécois, des interlocuteurs dans les ministères qui s’entendaient remarquablement bien et voulaient faire avancer le partenariat ensemble. Avec l’échange et le dialogue constant qui caractérisent notre coopération, il y a eu une sorte d’émulation positive qui a mené à des mises en contact transatlantiques très fructueuses.

L’excellente collaboration avec le consortium OURANOS, situé à Montréal, est un exemple réussi d’ échange intensif au cours des années qui a préparé la voie à plusieurs projets de recherche sur l’incidence et la modélisation des changements climatiques sur les écosystèmes et le système hydrographique. »

Alors qu’innovation et environnement ont aujourd’hui un lien quasi organique, il est aussi rassurant de constater que la Bavière est un État précurseur dans les domaines de la protection de l’environnement et du climat, ayant été le premier Land d’Allemagne à se doter d’un ministère de l’Environnement.

Pour l’heure, « le cœur de la coopération scientifique Bavière-Québec, ce sont les secteurs des technologies de pointe au service de l’aéronautique et aérospatiale, la médecine – principalement la neurologie – et les technologies médicales, les nouveaux matériaux, et l’environnement et l’efficacité énergétique. Pour ces projets, nous mettons à disposition des fonds internes de mobilité des chercheurs et allons également chercher des fonds auprès d’autres agences gouvernementales », explique-t-elle aussi.

Ce lien institutionnel réussi entre les gouvernements du Québec et de la Bavière n’explique pas tout, mais il est bien connu que lorsque le politique va bien, l’économie s’en porte que mieux encore. Quelque 100 sociétés allemandes, parmi lesquelles les bavaroises Siemens, Hexal, Rehau, Adidas, Liebherr Aerospace, Giesecke & Devrient Systems et Linde se sont implantées dans les régions du Québec au fil des dernières années. Elles génèrent environ 8 500 emplois.

 

Trouver un partenaire en Bavière

La société publique Bayern International, dépendante du ministère de l’Économie bavarois, a développé une base de données pan-bavaroise et pan-sectorielle, Key Technologies in Bavaria. Cette base de données fournit de l’information détaillée sur environ 20 000 entreprises, instituts de recherche, de transfert technologique et de gestion de réseaux, autorités techniques et autres associations professionnelles.

Aussi s’agit-il d’un solide point de départ pour une recherche de partenaires dans le secteur et la spécialité souhaités (NB : langues de recherche : allemand et anglais).

Accédez à la base de données Key Technologies in Bavaria

www.bayern-international.de/en/

 

 

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