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Stratégie : faire affaires avec l’ONU grâce à la Commission pour la consolidation de la paix

Nous vous présentons ici une stratégie originale d’accès à des marchés émergents et que bien peu de chefs d’entreprises utilisent pour faire affaires avec l’ONU. Essentiellement parce que la naissance de la Commission pour la consolidation de la paix / Peacebuilding Commission est encore récente dans l’organigramme des institutions onusiennes et qu’elle reste très méconnue, tout comme son Fonds.

Sa principale structure fonctionnelle, le Comité d’organisation, se compose de 31 États (qui y siègent pour une période de deux ans renouvelable) dont la tâche est d’élaborer le programme et les stratégies de la CCP. Elle fonctionne ensuite sur la base des « réunions-pays » regroupant les acteurs pertinents autour des stratégies spécifiques aux pays inscrits sur l’agenda de la Commission. Quatre pays furent initialement inscrits à cet agenda en 2005 : Burundi, Guinée-Bissau, Sierra Leone et République centrafricaine. La Guinée et le Libéria ont ensuite été ajoutés. Mais en ce qui concerne la Guinée, la Commission a décidé, le 12 juillet 2017, après un examen de la teneur de la coopération avec le pays, entamé en 2016 à la demande du président guinéen, de supprimer la « formation Guinée » et de continuer de fournir au pays un appui souple « à la demande du Gouvernement ».

Cette liste des « pays inscrits » n’a pas foi de tout : par exemple, la CCP et son Fonds interviennent actuellement aussi aux Îles Salomon, à la demande de son gouvernement.

Autre exemple : le Sri Lanka. Le 20 novembre 2017, à la demande du gouvernement sri-lankais, la Commission a organisé une réunion en vue d’examiner l’expérience de Sri Lanka en matière de consolidation de la paix : « Elle a constitué pour la Commission une occasion précieuse d’examiner comment l’Organisation pouvait aider le Gouvernement sri-lankais à l’avenir (…) On a également insisté sur le rôle que joue le Fonds pour la consolidation de la paix en appuyant la mise en œuvre des priorités de Sri Lanka en matière de consolidation de la paix et les participants ont souligné l’importance d’un tel échange de vues en tant que bonne pratique pour améliorer la coordination entre la Commission et le Fonds ».

Il y a même des cas patents de crise qui passent totalement outre les mécanismes formels de la CCP. Pensons, notamment, au fait que le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pu saluer officiellement la fermeture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en date du 30 juin 2017, qui après avoir mené son mandat à terme avec succès avec 13 années d’existence et 150 Casques bleus tombés en service pour la paix durant le mandat de la mission de maintien de la paix, ne fit jamais apparaître le nom de ce pays sur la liste de la Commission.

Outre les informations relatives à celles concernant les pays inscrits à son Agenda, les rapports de la CCP permettent incidemment d’apprendre d’autres informations stratégiques telles que tout récemment, en Colombie, on reconnaît « la nécessité d’une réforme rurale générale visant à résorber le fossé entre zones urbaines et zones rurales. Le Ministre a également décrit les mesures prises pour mobiliser l’appui du secteur privé au processus de paix au moyen de régimes fiscaux spéciaux » et aussi que le « (…) Coordonnateur résident des Nations Unies en Colombie a souligné que l’Organisation était pleinement résolue à appuyer la mise en œuvre de l’accord de paix. Plusieurs intervenants se sont félicités de l’intervention du Fonds pour la consolidation de la paix qui, en agissant rapidement et avec souplesse, pouvait donner l’impulsion nécessaire à l’exécution des programmes relatifs à l’accord de paix. » (http://undocs.org/fr/A/72/721)

Et, également, que la « (…) Commission s’est réunie à plusieurs reprises à la demande du Gouvernement gambien » (http://undocs.org/fr/A/72/721) et que les échanges « (…) ont porté sur l’aide à apporter au pays durant sa phase critique de transition et sur le maintien de l’attention portée par la communauté internationale au nouveau Gouvernement gambien et de l’appui qu’elle lui apporte. »

Ainsi, on constate qu’à la suite de sa visite du 19 avril 2017, la Commission « a convoqué pour la première fois une réunion sur la Gambie afin de se pencher sur les priorités du nouveau Gouvernement en matière de consolidation de la paix et sur une allocation rapide de ressources du Fonds pour la consolidation de la paix à l’appui des efforts du pays en faveur de la justice transitionnelle et de la réforme du secteur de la sécurité ».

AVOIR SES ENTRÉES AVEC LE FONDS

Mais c’est sans aucun doute en suivant les traces du Fonds de consolidation de la Paix qu’un dirigeant d’entreprise pourra trouver le chemin d’occasions d’affaires émergentes  ou de nouveaux marchés à explorer. Le Fonds (Peacebuilding Fund, PBF) opère de la façon suivante : le PBF attribue les fonds au Secrétariat de l’ONU et aux institutions de l’Organisation. Les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations locales et organisations de la société civile (les CBO/CSO) ne peuvent pas y accéder directement, mais elles peuvent exécuter des projets dans le cadre d’arrangements de partenariat+avec des institutions et organisations de l’ONU qui le peuvent.

Toutes les propositions doivent être soumises pour aval au bureau du Représentant en titre de l’ONU dans le pays, quelles que soient les institutions allocataires envisagées.

Il faut donc avoir ses entrées au Fonds, les bâtir, ou coopérer avec des ONG ou envisager le faire.

Les utilisateurs potentiels du Fonds sont:

  • Institutions de l’ONU (allocataires directs des fonds).
  • Secrétariat de l’ONU (allocataires directs des fonds).
  • Fonds et programmes de l’ONU.
  • ONG, organisations de la société civile (partenaires de mise en œuvre ayant accès indirect aux fonds par l’intermédiaire des allocataires des fonds).

Mais les priorités du Fonds et de la CCP ne laissent aucun doute sur la pertinence pour une entreprise de s’intéresser à leurs activités. Surtout que les résultats sont dans un contexte de court terme, voire immédiat.

La portée de l’intervention du Fonds touche ses 4 domaines prioritaires :

  • Appuyer la mise en œuvre d’accords de paix et d’un dialogue politique.
  • Promouvoir la coexistence et le règlement pacifique du conflit.
  • Revitaliser l’économie et générer des dividendes de la paix immédiats.
  • (Re)mettre en place des services administratifs essentiels.

unpbf.org/fr/2384-2/le-fonds-pour-la-consolidation-de-la-paix-pbf/

news.un.org/fr/story/2017/06/359512-la-commission-de-consolidation-de-la-paix-souligne-son-role-federateur-et-de

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Démographie mondiale: savez-vous nommer les maintenant 13 pays de 100 millions et plus ?

Si la géopolitique de l’humanité, encore en 2018, se joue officiellement à 194 pays selon l’ONU, seulement 13 de ceux-ci regroupent chacun une tranche de la population mondiale qui se compte en plus de 100 millions de personnes. L’intérêt premier de bien identifier lesdits 13 pays est d’abord qu’ensemble ils représentent plus de 4 700 000 000 de personnes sur les 7,6 milliards de Terriens, soit presque 60% de l’humanité. Pourriez-vous les nommer, les nouveaux inclus ?

Oui, nouveaux avec un pluriel, car sachez d’abord qu’ils étaient 11 dans notre dernier regard sur le sujet (voir notre article de 2016). Et ils deviennent 13 en 2018 (les deux passages ayant de fait été accomplis autour de 2016/2017. D’ailleurs, ils seront « égyptement » 14 avec 2019. Et s’ajoutera ensuite le Viet Nam autour de 2021. L’humanité aura vu, alors, quatre ajouts en cinq ans (2016-2021). Mais n’en tirez pas trop vite une moyenne : avec son exceptionnel taux de croissance (3,28%) le prolifique Congo (RD) n’est attendu dans ce « club » que dans six ans, soit vers 2024.

Ensuite – tous trois présentement autour de 82 M d’habitants – l’Allemagne (0,22%), l’Iran (1,05%) et la Turquie (1,45%) croissent beaucoup plus lentement et leur entrée audit « club » se fera bien attendre… assurément pas dans cet ordre, voire peut-être jamais pour l’Allemagne.

Mais l’humanité, elle, continuera sa progression globale d’environ 1% par an, avec une croissance autour de 83 millions d’humains annuellement, pour de nombreuses années encore avant une « stabilisation » annoncée.

Alors qui sont donc le 12e et le 13? Ce sont l’Éthiopie et les Philippines (mais  probablement pas dans cet ordre).

Ce, alors que nous attendions – sic ! – le Viet Nam ! Un Viet Nam, qui réussit donc sa politique de contrôle de sa population.

Oui, l’impressionnante Éthiopie affichant 2,46% de taux de croissance (soit ces temps-ci environ 2 500 000 nouveaux habitants annuellement), qui de fait a donc coiffé en rang, autour du passage, les Philippines, pourtant elle aussi en forte croissance à un taux de plus de 1,5% (soit environ 1,5 M).

Tableau

Population mondiale: pays de plus de 100 M d’habitants en 2018

Pays 2017 Estimation
(fin 2018)
Taux Variation annuelle Migrant
(net)
Chine 1 409 1 415 0.39%  +5 528 531 -339 690
Inde 1 339 1 354 1.11% 14 871 727 -515 643
États-Unis 324 327 0.71% +2 307 285 900 000
Indonésie 264 267 1.06% +2 803 601 -167 000
Brésil 209 211 0.75% +1 579 676 3 185
Pakistan 197 201 1.93% +3 797 863 -236 384
Nigéria 191 196 2.61% +4 988 926 -60 000
Bangladesh 165 167 1.03% +1 698 398 -505 297
Russie 143,99 143,96 -0.02% -25 045 203 577
Mexique 129 131 1.24% +1 595 798 -60 000
Japon 127,5 127,2 -0.23% -299 118 71 627
Éthiopie 105 107,5 2.46% +2 577 444 -12 000
Philippines 105 106,5 1.52% +1 593 984 -130 000
À venir (90+)
14- Égypte 97,5 99,4 1.87% +1 822 590 -55 005
15- Viet Nam 95,5 96,5 0.99% +950 346
D’ici 10 ans
16- RD Congo        81 84 3,28% +2 665 000

Source: www.worldometers.info/world-population/population-by-country/

DE 13… À 15 D’ICI 2021

En 2018, ils sont donc 13 au « club » des pays de 100 millions et plus sur la Terre. Avec, sur la ligne, deux prétendants à l’horizon des années proches, comptant déjà plus de 90 millions de population : l’Égypte et le Viet Nam (oui, l’Égypte, avant ledit Viet Nam, car la population égyptienne croit présentement deux fois plus rapidement que la vietnamienne).

DE 13… À 16 DANS LA DÉCENNIE

La République démocratique du Congo avait 76 millions de citoyens en 2015, mais 81 M en 2017, et terminera 2018 autour de 84 M. Ce pays d’Afrique centrale vient donc de coiffer l’Allemagne (82 M) parce qu’il se gonfle au rythme de 2,7 millions de personnes supplémentaires par an, actuellement. L’âge médian n’y est que de 16,8 ans !

Ce pays sera le seul autre à s’ajouter au « club » (vers 2024) d’ici l’horizon d’une décennie.

Mais dans 10 ans, ce Tableau aura surtout changé pour ceci :

  • le Mexique aura rattrapé, voire dépassé, la Russie ;
  • l’Inde (dans moins de 10 ans) aura dépassé la Chine ;
  • ce sera probablement le Japon qui disputera le bas de la liste d’un « club » à 16 avec le Viet Nam, parce que l’Éthiopie, les Philippines et l’Égypte auront tous les trois coiffé la déclinante population japonaise.

Projection par continent du « club des 100 M et + »

Amérique (3)

 

Afrique et Europe (5)

 

Asie (8)

 

2018 États-Unis

Mexique

Brésil

Nigéria

Russie

Éthiopie

 

Chine

Inde

Indonésie

Pakistan

Bangladesh

Japon

Philippines

2028 Égypte

Congo (RD)

Viet Nam

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Innovation : comme « Prix de l’innovation en tourisme » des Nations unies ; comme Portugal, Inde, Indonésie ou Espagne

Turismo de Portugal I.P, Ecotourism Trust (Inde), Tryponyu (Indonésie) et SEGGITUR (Espagne) ont été les quatre grands gagnants de la 14e Edition des UNWTO « Awards for Innovation in Tourism » / « Prix de l’innovation en tourisme » des Nations unies. En tout, 14 projets parmi 128 candidatures provenant de 55 pays ont été sélectionnés aux titres de Gagnant, 2e ou 3e prix de cette compétition.

Le Tableau qui suit présente donc le total des finalement 14 lauréats, parce qu’il y a des ex equo à deux reprises. Les projets gagnants ont été présentés sous quatre catégories:

  • Gouvernance et Politique publique
  • Entreprises
  • Organisations non gouvernementales (ONG)
  • Recherche et technologie

TABLEAU: 14th UNWTO Awards for Innovation (2017)

Category Organization Project Country Post
Public Policy and Governance Turismo de Portugal I.P Tourism Training Talent (TTT) Portugal Winner
Ente de turismo de la ciudad de Buenos Aires MiBarrio applied research Project Argentina Second Prize
Management Committee of Longmen Grottoes World Cultural Heritage Park “Internet + Longmen” action plan China Third Prize
Enterprises Ecotourism Trust Conservation and Livelihoods: Community managed ecotourism, MANGALAJODI India Winner
Valle dei Cavalieri Community and Resilience: two villages tackle depopulation Italy Second Prize
Balesin Island Club Three-Pillar innovation Initiative Philippines Second Prize
Great Plains Conservation and the Great Plains Conservation Foundation Conserving and expanding natural habitats Botswana and Kenya Third Prize
Non-Governmental Organizations Triponyu.com Connecting people through local experiences Indonesia Winner
Grupo Ecológico Sierra Gorda Strengthening community tourism México Second Prize
The Sumba Hospitality Foundation Educating and empowering local communities for Sustainable tourism futures Indonesia Third Prize
Associazione YODA IT.A.CÁ- Migrants and Travelers, Festival of Responsible Tourism Italy Third Prize
Research and Technology SEGITTUR Smart Tourism System (SIT) Spain Winner
EarthCheck Building Planning and Design Standard (BPDS) Australia Second Prize
Croatian National Tourism Board eVisitor- Croatian national tourist information sysem Croatia Third Prize

Les gagnants ont été dévoilés lors de la UNWTO Awards Ceremony, tenue le 16 janvier 2018 à Madrid, pendant la foire commerciale internationale sur le tourisme FITUR.

Today we honour the vision and commitment of individuals, administrations, companies and organizations that every day build a better future by harnessing the potential of tourism. The work of all the finalists of the 14 UNWTO Awards on Innovation is an inspiration to all of us”, underlined UNWTO Secretary-General, Zurab Pololikashvili, in his opening remarks.

The UNWTO Awards for Excellence and Innovation in Tourism are held annually to highlight and promote the work of organizations and individuals around the world that have impacted the tourism sector. Their achievements have served as an inspiration for competitive and sustainable tourism development and the promotion of the values of the UNWTO Global Code of Ethics for Tourism and the Sustainable Development Goals.

 

14th UNWTO Awards Forum

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Un nouveau traité de 16 ans sur la pêche dans l’Arctique

Pour les 16 prochaines années, un nouveau traité international à l’égard de l’Arctique y interdira la pêche commerciale en haute mer. C’est la première fois qu’un accord international de cette ampleur est conclu AVANT la pratique d’une pêche commerciale dans une région située en haute mer.

Au Canada, le ministre fédéral des Pêches et des Océans, Dominic LeBlanc, a annoncé la nouvelle par communiqué en ce denier jour de novembre 2017: «(…) le Canada a atteint un accord de principe historique (…) à Washington, D.C., pour prévenir la pêche commerciale non réglementée en haute mer au centre de l’océan Arctique ».

Les signataires incluent les cinq pays qui ont une côte arctique, en plus de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Islande et de l’Union européenne.

Les Inuits de trois pays, dont ceux du Canada, étaient de ceux qui ont participé aux discussions.

Entendu pour être en vigueur pendant 16 ans, l’entente sera par la suite renouvelée aux cinq ans.

Ce nouveau traité international, qui concerne les eaux qui se trouvent à au moins 200 kilomètres des côtes de tout État côtier, représente quelque 2,8 millions de kilomètres carrés d’océan. C’est environ la même superficie que toute la mer Méditerranée.

Comme ces eaux étaient anciennement – et encore récemment – gelées toute l’année, il n’y avait pas tant d’intérêts. Mais le réchauffement climatique qui continue de modifier l’Arctique a changé la donne. Environ 40% du secteur était accessible libre de glace l’an dernier.

Même si aucune pêche commerciale ne s’y déroule actuellement, il y a de plus en plus de poissons qui sont poussés vers le nord, autre effet des changements climatiques. Et les scientifiques autant que les pêcheurs se demandent quelles ressources se cachent dans ces eaux, auparavant inaccessibles.

Les signataires de l’entente s’engagent également à participer à un important programme scientifique. Une entente précédente regroupait uniquement le Canada, les États-Unis, la Russie, la Norvège et le Danemark.

Greenpeace CRIE VICTOIRE!

« C’est une victoire historique pour la protection de l’Arctique et une journée de célébration. Grâce aux millions de voix de partout dans le monde qui ont soutenu la campagne Sauvons l’Arctique (Save the Arctic), cette zone unique au sommet du monde sera à l’abri des pêches destructrices. Nous applaudissons les pays qui soutiennent cet accord et attendons qu’ils utilisent les 16 prochaines années pour convenir d’une protection permanente de l’océan Arctique central contre la pêche commerciale et d’autres industries extractives », a déclaré Jon Burgwald, conseiller politique, pour Greenpeace Nordic.

L’entente étant vue comme un accord juridiquement contraignant qui sera automatiquement prolongé tous les cinq ans, à moins qu’un pays ne s’y oppose ou qu’un plan de gestion de la pêche fondé sur la science ne soit mis en place.

Il est « vital », selon eux, que tous les pays concernés ratifient maintenant l’accord et s’engagent à protéger à long terme cet « océan vulnérable au sommet du monde ».

EN ROUTE POUR LE RESTE

Cette grande nouvelle pour l’Arctique intervient au moment même où entre en vigueur la décision de la création d’une zone de protection marine couvrant 1,5 million de kilomètres carrés dans la Mer de Ross, en Antarctique.

Mais la tâche mondiale est encore plus grande. Et les militants de Greenpeace tenaient aussi à le rappeler.

« Bien que des mesures d’envergure aient maintenant été prises pour protéger le centre de l’océan Arctique, il est important que ces pays jouent également un rôle progressiste dans les négociations des Nations Unies sur la protection de la haute mer. Le processus de l’ONU a le potentiel de protéger tous les océans en haute mer, et ces pays doivent élever leur jeu d’un cran et soutenir un accord global et ambitieux », a aussi déclaré Jon Burgwald.

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(Source de l’image: http://www.rcinet.ca )

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Entomophagie : le défi de nourrir la planète passera par la consommation d’insectes

Entomophagie : mot savant qui signifie l’acte de manger des insectes. Pourquoi parler de ça ? Pas question ici des « friandises naturelles » offertes parfois pour vous lancer un défi de bravoure, voire de sensibilisation ! Carrément parce qu’il est communément admis que le monde, qui hébergera 9 milliards d’humains d’ici 2050, commandera que la production alimentaire actuelle soit pratiquement multipliée par deux. Les terres – surtout arables – deviennent rares. Accroître les surfaces dédiées à l’agriculture n’est pas une option durable. Les mers et nos océans sont déjà en surpêche. Le changement climatique… Les pénuries d’eau potable… Bref, le potentiel que les insectes représentent pour l’alimentation humaine – et animale – ne peut pas être ignoré.

Heureusement, la réflexion et les recherches sont beaucoup plus avancées que ce qu’en laisse penser l’état de l’opinion publique à cet égard, du moins en Occident. Déjà en 2013, la FAO a publié un important rapport de centaines de pages sur l’entomophagie, en qualifiant cette approche de solution « innovante » pour nourrir la planète. Mais la FAO, c’est la grande famille des Nations Unies, de l’ONU, et on est toujours loin de l’application dans les États membres. L’ouvrage évalue tout de même le potentiel que les insectes représentent pour l’alimentation humaine et animale et recense l’information existante et les travaux de recherche sur les insectes.

ENTOMOPHAGIE : CONTEXTE ÉCONOMIQUE

Pourquoi parler d’insecte maintenant ? En ce début de XXIe siècle, les insectes apparaissent comme une ressource particulièrement appropriée pour l’alimentation humaine, et aussi animale, pour de multiples raisons : d’abord les prix croissants des protéines animales.

Mais aussi l’insécurité alimentaire et les pressions accrues sur l’environnement, auxquelles s’ajoutent la croissance démographique et le phénomène spécifique de la demande croissante en protéines par les classes moyennes.

Résultat : déjà, en 2017, il devient urgent de trouver des alternatives à l’élevage du bétail conventionnel.

QUEL RÔLE POUR LES INSECTES ?

Concomitamment, on peut déjà considérer que la consommation d’insectes, elle, contribue positivement à la protection de l’environnement, tout comme à la santé et aux moyens de subsistance des populations locales. Mais doit-on y voir un rôle majeur dans une stratégie pour nourrir la planète ?

  • Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’il y a 14 mammifères domestiqués dans le monde, chacun pesant au moins 45 kg ; l’Eurasie se targuant de 13 de ces animaux, alors que seul le lama provient des Amériques.
  • Vous serez peut-être encore plus surpris d’apprendre qu’il y plus de 1 900 espèces d’insectes qui sont mentionnées comme aliments humains.

D’ailleurs, on estime que les insectes font déjà partie des repas traditionnels d’au moins 2 milliards d’humains. À contrario, nos 14 mammifères ne produisant pas seulement de grandes quantités de viande – en faisant les principaux fournisseurs d’aliments d’origine animale -, mais aussi d’excellents producteurs de chaleur animale, de produits laitiers, de cuir, de laine, de force de travail autant pour le labour que le transport, il n’est pas difficile de penser que c’est en raison de l’utilité de ces mammifères que les insectes, à l’exception des abeilles et des vers à soie, n’ont jamais eu de succès en Occident.

Pourtant, l’insecte fournit de nombreux services fondamentaux pour la survie de l’humanité, jouant un rôle important dans la reproduction végétale par la pollinisation, améliorant la fertilité des sols par bioconversion des déchets, contrôlant les nuisibles grâce à la lutte biologique naturelle et fournissant une grande variété de produits de valeur (miel, soie) et médicinaux, comme l’asticothérapie. Leur utilité ne fait donc aucun doute. Mais voilà qu’il faudra accepter de les savoir, voire de les voir dans sa propre assiette.

Insectes actuellement les plus consommés (au niveau mondial) :

  • les scarabées (coléoptères) pour 31 % ;
  • les chenilles (lépidoptères) pour 18 % ;
  • les abeilles, guêpes et fourmis (hyménoptères) pour 14 % ;
  • les sauterelles, criquets et grillons (orthoptères) pour 13 % ;
  • les cigales, cicadelles, cochenilles et punaises (hémiptères) pour 10 % ;
  • les termites (isoptères) pour 3 % ;
  • les libellules (odonates) pour 3 % ;
  • les mouches (diptères) pour 2 % ;
  • et enfin des insectes appartenant à d’autres ordres pour un total de 5 %.

Si le défi de nourrir la planète doit passer par la consommation d’insectes, en Occident comme ailleurs, et que la réputation de la chose reste au seuil du zéro pour la grande majorité des gens qui ne le font pas déjà, alors que faut-il faire ?

L’ouvrage de la FAO nous donne une marche à suivre.

MARCHE À SUIVRE…

« Toutes les actions visant à libérer l’énorme potentiel des insectes pour accroître la sécurité alimentaire nécessitent que les quatre principaux goulots d’étranglement et défis suivants soient résolus simultanément », résument les experts de la FAO.

Premièrement, il faut plus d’information sur la valeur nutritionnelle des insectes, afin de les promouvoir plus efficacement comme nourriture saine.

Deuxièmement, les impacts environnementaux de la récolte et de l’élevage des insectes doivent être évalués pour permettre de les comparer à ceux provoqués par les pratiques agricoles traditionnelles et l’élevage du bétail, qui peuvent être plus dommageables pour l’environnement.

Troisièmement, les bénéfices socio-économiques que la récolte et l’élevage des insectes peuvent offrir et leur augmentation doivent être évalués, en particulier pour améliorer la sécurité alimentaire des plus pauvres.

Quatrièmement, des cadres législatifs clairs et exhaustifs au niveau national et au niveau international sont nécessaires au plein développement – de l’échelle domestique à l’échelle industrielle – de la production et du commerce international des produits issus des insectes utilisés dans l’alimentation humaine et animale.

D’ailleurs, la FAO entretient depuis 2010 un portail Web sur les insectes comestibles, qui fournit des informations de base sur l’utilisation et le potentiel des insectes comestibles ainsi que sur les liens Web pertinents. Il fournit aussi d’autres informations techniques pertinentes, des vidéos et autres couvertures médiatiques.

Adresse du portail: www.fao.org/forestry/edibleinsects.

La FAO précise en outre les obstacles à la création de nouveaux marchés à l’exemple de l’Union européenne. On sait donc que les obstacles majeurs à l’élevage des insectes dans l’UE sont:

  • des règlements sanitaires stricts pour créer des établissements d’élevage;
  • un manque de directives sur l’élevage de masse des insectes;
  • un manque de clarté sur l’autorisation ou non des insectes sur le marché par le règlement des nouveaux aliments;
  • une information limitée sur les espèces consommées avant le 15 mai 1997, ce qui est nécessaire pour qu’un aliment soit qualifié de «nouvel aliment»;
  • les restrictions récentes dans l’Union européenne concernant l’alimentation de la volaille, des porcs et des poissons de pisciculture avec des protéines animales transformées, sans qu’aucune référence aux insectes ne soit faite. (Source: L. Giroud, communication personnelle, 2012)

Et en Amérique ? Si vous voulez savoir combien y a-t-il de fermes d’insectes au Canada, sachez aussi qu’Agriculture Canada n’exige pas de permis pour la production d’insectes de consommation et donc ne compile pas encore les données de ce secteur économique bien sommaire.

Une industrie pourtant pas inexistante, car Entomo Farms, qui opère depuis déjà deux ans à Norwood, en Ontario, serait le plus important producteur du pays (essentiellement des grillons, destinés d’ailleurs au marché américain). Il faut 6 semaines pour amener un grillon à maturité commerciale ! Efficace donc.

On y fait notamment du grillon entier aromatisé : BBQ, épicés ou miel et moutarde. Mium ! Mium ! Mais l’intérêt commercial est sans doute plus évident du côté de la version poudre du produit. Car cette « farine » remplace avantageusement à peu près tous les aliments qui en nécessitent ! Il faut en effet seulement 20-30% de poudre de grillons pour faire l’équivalent en farine.

Un article récent du quotidien montréalais La Presse mentionne aussi une ferme en Nouvelle-Écosse, et une autre en Colombie-Britannique, qui feraient dans le grillon canadien commercial, mais aucune n’aurait été identifiée encore au Québec. La production artisanale de l’entreprise Vire-Bebittes, dans les Cantons-de-l’Est, serait cependant à quelques mois de passer au stade commercial.

Le grillon possède le double de protéine que le bœuf pour la même quantité de poids et il est riche en vitamines, fibres et minéraux.

  • Le grillon demande 2 livres de nourritures pour une livre de viande produite.
  • Le bœuf demande 10 livres de nourritures pour une livre de viande produite.
  • Le porc demande 5 livres de nourritures pour une livre de viande produite.

Pratiquement 80% de l’ensemble de l’insecte est comestible, 55% pour le poulet et seulement 40% pour le bœuf.

LE JAPON, LE MEXIQUE… ET LES AUTRES

Il est généralement admis que la pratique de manger de l’insecte a lieu exclusivement dans les pays tropicaux, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Car les insectes sont aussi consommés dans des pays en zones tempérées, tels que la Chine (Feng et Chen, 2003), le Japon (Mitsuhashi, 2005) et le Mexique (Ramos Elorduy, 1997), selon les trouvailles de la FAO.

L’eau est un facteur clef de la productivité des terres et un nombre croissant d’indices suggère que le manque d’eau limite déjà la production agricole dans de nombreuses régions à travers la planète entière. Et n’estime-t-on pas déjà qu’en 2025, quelque 1,8 milliard d’humains vivront dans des pays ou des régions avec une pénurie absolue d’eau, et deux tiers de la population mondiale feront face à des difficultés d’approvisionnement (FAO, 2012b). Il ne faut jamais oublier, par ailleurs, que l’agriculture consomme environ 70 % de l’eau douce mondiale (Pimentel et al., 2004).

LA CLÉ DE L’EAU

Répétons-le : d’ici 2025 donc moins de dix ans, quelque 1,8 milliard d’humains vivront avec une pénurie absolue d’eau ; et l’agriculture ne cesse pas de consommer environ 70 % de l’eau douce mondiale.

Or le Québec est un champion en matière de réserve mondiale d’eau douce. Il en est doté sur l’ensemble de son territoire dans des proportions de quantité par habitant presque gênantes pour tous le reste de l’humanité. Ce qui ne signifie pas que l’écosystème y supporterait pour autant une large exportation brute de la ressource. Le gouvernement s’apprête d’ailleurs à augmenter de manière substantielle la redevance demandée en matière de captation des eaux au Québec.

À tout bien considérer, la production de protéines d’insectes y serait certainement une manière innovante et hautement efficace d’exporter virtuellement cette eau si précieuse pour tous. Et ceci tout au bénéfice d’une réponse positive au défi de nourrir la planète.

Au-delà de la « friandises traditionnelles » !

L’édition de 1992 du Malawi Cookbook présente moult recettes sous le titre «friandises traditionnelles».

Et que dire du Buqadilla Buqadilla : une collation innovante, en cours de mise au point pour le marché hollandais. C’est un produit alimentaire de type mexicain épicé à base de pois chiche et de 40 % de petits vers de farine. Dans plusieurs restaurants et cantines où le produit a été testé, il a été bien accueilli pour son goût et sa texture moelleuse. Cette collation durable, saine et exotique, est un bel exemple de façon culturellement acceptable par les consommateurs occidentaux de tester et d’apprécier les insectes comestibles comme aliments

Et du Crikizz Crikizz : autre exemple de produit européen à base d’insecte, développé par Ynsect et des étudiants français. Amuse-gueule épicé, soufflé, à base de vers de farine et de manioc, sa teneur en vers de farine varie de 10 à 20 % selon la gamme de produits «classique» ou «extrême».

Ou encore du SOR-Mite (bouillie de sorgho enrichie en protéines) : la compétition « Développer des solutions pour les pays en développement », organisée par l’Institut des techniciens de l’alimentation, promeut l’application des sciences et des techniques de l’alimentation et le développement de nouveaux produits et procédés dans le but d’améliorer la qualité de vie des populations des pays en développement. Le 1er prix de cette compétition a été remis, lors de l’Exposition alimentaire annuelle d’Anaheim aux États-Unis en juin 2009, au projet SOR-Mite, un mélange à base de sorgho enrichi avec des termites. Les céréales faiblement nutritives habituellement consommées dans de nombreux pays africains, sont pauvres en protéines et en matières grasses et manquent de plusieurs acides aminés essentiels, tels que la lysine. Enrichir ces céréales avec des termites ailés hautement nutritifs, facilement récoltés en début de saison des pluies, paraît très pertinent.

Source de la Une: rcinet.ca/fr/2013/09/25/lentomophagie-pronee-par-des-etudiants-montrealais/

Source de l’image en texte: viesaineetzen.com/content/l%E2%80%99entomophagie-des-insectes-dans-nos-assiettes

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