Archives par mot-clé : Québec

Paradiplomacie : Davos + Québec = Washington + Beijing ?

(Publié 30 janvier 2021; modifié 12 avril) 29 janvier 2021 : Jour 5 de 5 de l’Agenda de Davos. Une très grosse semaine vient de se terminer. Ce même 29 d’un mois de janvier qui, si vous étiez en Californie à l’époque et à la suite de l’activisme idéologique de l’ex gouverneur Arnold Schwarzenegger, était la journée commémorative honorant la mémoire de l’influent économiste Milton Friedman, décédé en 2006: Friedman Day. Et c’est sans compter que le vendredi d’avant, le 22 janvier, était la journée de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), puisqu’assez de pays du monde l’ont signé et ratifié.

Davos Agenda 2021 week
was hold from January 25th to 29th;

more than 1,500 business, government and civil society leaders
from over 70 countries attended a series of virtual sessions
to discuss global issues under the theme:
A crucial year to rebuild trust.

En ce Jour 5 de l’Agenda de Davos, un panel organisé par The Straits Times, avec quatre experts des relations Chine-USA, aura développé en profondeur le sujet de l’avenir des relations entre ce que les « Davossiens » – et autres habitués des affaires et des relations internationales – appellent le G2.

« Diplomacy is a constant dialogue, constant gardening » partage la professeure Chan Heng Chee, ex-diplomate de Singapour aujourd’hui enseignante universitaire plus libre de donner son opinion, tout comme son conseil de ne pas jouer les cartes de l’exclusivité, d’avoir ici un discours particulièrement inclusif. Pour elle, en 2021, la bonne politique de Washington devrait donc être de ne pas antagoniser la région. Qu’il faut rester capable d’être ami de la Chine… et des USA! Si personne ne veut être mal aimé de la Chine, Washington ne doit pas imposer un choix et simplement être sur place, car en Asie, tous veulent aussi être ami des USA.

« La nécessité du dialogue »

Bref, dans la perspective de la région Asie-Pacifique, un besoin, une priorité, s’exprime : la nécessité du dialogue.

Du bon usage de la paradiplomatie municipale

À quoi peut servir un jumelage international de ville ? À beaucoup de choses, dont certainement à bâtir des dialogues.

Mai 2001, une délégation d’élus municipaux, de représentants universitaires et d’autres institutions québécoises avec aussi plusieurs gens d’affaires s’envolent vers la Chine et le Japon en partance de Québec. La ville de Québec, la toujours capitale politique de la province du même nom et aussi ex-capitale du pays qu’elle a contribué à bâtir : le Canada.

L’ancien maire Jean-Paul L’Allier ne se retournerait certainement pas dans sa tombe s’il apprenait que son successeur, l’actuel maire Régis Labeaume, se souvenait du jumelage que celui là était allé signer, en personne, dans l’ancienne capitale de l’empire chinois : XI’AN. La ville de XI’AN, elle aussi historique et ville patrimoniale de l’UNESCO, ville fondatrice de cette Chine, elle plus que millénaire, d’hier à aujourd’hui. Jumelage qui avait alors été concrétisé suite aux démarches initiales du côté chinois. La politique de la Chine d’alors étant d’encourager les cités, villes et communes à aller se trouver des amis ailleurs, dans le monde, dans un but notamment de dialogue.

Personne au Québec ne contestera que sa capitale, Québec, représente un endroit tout désigné pour accueillir un 1er Sommet Biden-Jinping. Comme l’avait été, pour citer un exemple, Helsinki en 2018 pour le Sommet Trump-Poutine.

Que fera le maire de Québec en cette année électorale de 2021?

En poste depuis 2007, le maire de Québec, Régis Labeaume, mesure en politicien d’expérience l’horizon des prochains mois. Le mois de novembre 2021 verra peut-être ce maire se faire réélire sans confirmation finale d’un projet de tramway qu’il défend depuis plusieurs années – avec plusieurs versions! – pour soutenir son souhait de transformer fondamentalement l’avenir de sa ville.

Osons un brin de prospective et d’audace politique…

29 janvier 2022: Fraîchement réélu et hôte d’un sommet bilatéral de dialogue Joe BidenXi Jinping, à Québec, juste avant le Nouvel an chinois, juste après le Nouvel an chrétien, le jour même du 5e anniversaire de commémoration de l’attentat de la Mosquée de Québec, le sociologue de formation Régis Labeaume est satisfait.

Volonté politique, longueur des mandats en démocratie, démocratie chinoise, démocraties occidentales, efficacité, stabilité politique, survie en temps de pandémie et autres COVID-19 de ce monde, droit de l’Homme, disons de la personne, ou de l’humanité, lutte efficace au dérèglement du climat, dialogue…

On lui parle même d’une offre d’un tramway chinois mais propulsé avec un moteur américain…

Le monde entier va mieux!

***

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI

ST-WEF webinar: How America can win back Asia, SE Asia News & Top Stories – The Straits Times

Sommaire #19 (commercemonde.com)

Le CyberJournal Commerce Monde

Dossier (commercemonde.com)

Un Conseil de l’innovation pour « faire du Québec l’une des sociétés les plus innovantes au monde »

« Notre ambition est de faire du Québec l’une des sociétés les plus innovantes au monde, reconnue en tant que créatrice d’idées nouvelles, de solutions inspirantes ainsi que d’entreprises et d’organismes performants face aux grands défis sociétaux. Il faudra toutefois redoubler d’ambition, d’audace et de créativité pour y arriver (…) Ensemble, nous pourrons développer des stratégies modernes pour continuer de briller », annonce celui qui sera le premier à ce titre de l’histoire du Québec: l’innovateur en chef Luc Sirois.

En ce 10 décembre 2020, non seulement le ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, aura annoncé la création du Conseil de l’innovation, mais il lui crée une gouvernance inspirante, par la nomination d’un directeur général qui agira ainsi à titre d’innovateur en chef du Québec.

Le mandat de ce tout nouveau Conseil de l’innovation et de son innovateur en chef sera de dynamiser le développement de l’innovation au sein des entreprises et de la société québécoise.

Mission:

• veiller à multiplier les retombées économiques et sociales des écosystèmes d’innovation et d’entrepreneuriat dans les secteurs clés pour l’avenir du Québec;

• veiller à soutenir la performance des entreprises ainsi que des acteurs de la recherche et de l’innovation par le partage de savoir-faire et de meilleures pratiques;

• voir à mesurer la performance du Québec en matière d’innovation par des études et des analyses comparatives pour s’inspirer des meilleures pratiques au monde.

En créant un tel organisme, le gouvernement du Québec veut fédérer l’écosystème d’innovation sur l’ensemble de son territoire et établit des liens entre les différentes organisations publiques et privées.

« (…) Les membres du Conseil ont démontré, dans leur milieu, des qualités de leadership et d’innovation remarquables. À l’écoute de leurs communautés, ils veilleront à propulser les efforts de l’innovateur en chef et de tous les acteurs de l’innovation technologique et sociale pour bâtir ensemble le Québec de demain. » Pierre Fitzgibbon, ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation.

Sa composition rassemble des intervenants québécois tant du milieu public que du milieu privé reconnus pour leur vision stratégique et leur capacité à stimuler l’innovation. Il sera d’ailleurs présidé par Sophie D’Amours, la rectrice en poste de l’Université Laval, pour qui « le défi pour le Québec et son génie inventif, c’est de rapprocher le monde de l’entrepreneuriat de celui de la recherche en vue de faire naître l’innovation ».

« Le Conseil de l’innovation concentrera les forces de nos acteurs les plus influents en recherche et en innovation au sein d’une organisation dynamique et avant-gardiste », explique dans un communiqué celle qui en sera la première présidente, Sophie D’Amours.

Souhaitant contribuer à la promotion d’une société « toujours plus innovante, éclairée et éclairante« , celui qui depuis bientôt dix ans agit à titre de scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, explique ainsi sa vision en la matière: « Conjuguer recherche, innovation et entrepreneuriat est essentiel pour faire face aux grands défis de la planète et de l’humanité. Avec la mise en place d’un innovateur en chef et d’un Conseil de l’innovation, nous faisons un pas de plus pour transformer la science en retombées sociales, économiques et industrielles au Québec« .

Rémi Quirion

En plus de la présidente du C.A. et de son d.g./innovateur en chef, le Conseil de l’innovation sera composé des membres suivants :

Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec;

Frantz Saintellemy, président et chef de l’exploitation de l’entreprise LeddarTech;

Richard Chénier, d.g. de Centech;

Muriel Dubois, première v-p de Sollio Groupe coopératif;

Chantal Trépanier, fondatrice, associée et membre du C.A. de l’entreprise Cognibox et présidente du C.A. de l’Association québécoise des technologies.

Mais le communiqué précise déjà que d’autres membres seront nommés « sous peu » afin de compléter le nouveau conseil. Précisant aussi que durant sa première année d’opération:  » M. Sirois et le Conseil collaboreront avec le Ministère pour animer le processus de consultation lié à la mise à jour de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (SQRI), qui arrive à échéance en 2022. « 

===============
Vous aimez cet article! 
Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page… MERCI.

RIVRA : plaidoyer pour l’économie circulaire et un modèle d’affaires régionalisé au Québec

Rêvera! Vivra! Qui vivra verra? Oui, l’avenir est dans l’action et l’adaptation, surtout en période critique telle une pandémie, et la bonne nouvelle venait d’Alma, chef-lieu d’environ 30 000 habitants de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, au Québec, le 10 novembre 2020, pour le lancement du RIVRA.

RIVRA: Réseau interrégional de valorisation et de recyclage des appareils ménagers.

La mise en place d’un tel réseau mobilisant le Groupe Coderr, de la région du Saguenay─Lac-Saint-Jean, Défi Polyteck, de la région de l’Estrie, Groupe Aptas, de la région de Chaudière-Appalaches, puis Option Métal Recyclé, de la région de la Capitale-Nationale. C’est dans le contexte du dépôt, par le gouvernement du Québec, d’un projet de règlement sur la responsabilité élargie des producteurs d’appareils ménagers et de climatisation, qui entrera en vigueur le 5 décembre 2020, qu’arrive le RIVRA. On veut ici offrir une solution aux fabricants et détaillants d’appareils ménagers et de climatisation du Québec qui seront tenus de récupérer et de recycler les appareils en fin de vie.

« Les appareils ménagers et de climatisation contiennent notamment des gaz réfrigérants qui, sans pratique écoresponsable, peuvent générer un effet de serre important. Ensemble, nous récupérons déjà 40 000 appareils par année, contribuant ainsi à éviter l’émission de plus de 44 000 tonnes métriques de CO2 dans l’atmosphère, ce qui équivaut aux émissions de plus de 13 000 voitures. Avec la nouvelle règlementation en matière de recyclage des vieux appareils, on parle de centaines de milliers d’unités usagées qui devront être recyclées au Québec et le modèle que l’on propose s’appuie sur l’expérience acquise et l’expertise développée au cours des dernières années », explique Dave Gosselin, le responsable des partenariats pour le RIVRA, dans un communiqué.

« Ils sont des exemples édifiants de la nouvelle économie verte et circulaire que nous voulons bâtir au Québec », selon le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, Benoit Charette.

La directrice générale du Chantier de l’économie sociale, Béatrice Alain, souligne pour sa part une initiative porteuse pour le développement des régions: « Que des entreprises d’économie sociale collaborent pour mettre en place un réseau interrégional, qu’elles partagent leurs expertises afin de créer des synergies au bénéfice de l’environnement et du développement social et économique des régions, c’est structurant pour le Québec et indicatif d’un nombre grandissant d’entreprises d’économie sociale qui démontrent une capacité d’innovation et une ambition de changement d’échelle remarquables. »

GREE Canada, qui est la division canadienne de GREE Electric Appliances inc., le plus important fabricant mondial de climatiseurs, collabore déjà depuis plusieurs années avec Défi Polyteck avec son centre de distribution de Coaticook, où des activités de recyclage des vieux appareils de climatisation sont réalisées.

Soulignons aussi la place qui sera accordée au réemploi lorsque certains appareils pouvant être encore utiles quelques années seront identifiés. Des « pratiques écoresponsables irréprochables » pour permettre le recyclage et la valorisation des composantes sont par ailleurs visées. Le RIVRA proposant également des solutions pratiques aux détaillants et fabricants d’appareils ménagers, tout comme aux écocentres, aux OBNL et autres récupérateurs qui seront tenus dorénavant de disposer des unités usagées des clients ou des citoyens tels les cuisinières, réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs, thermopompes, laveuses, sécheuses et lave-vaisselles.

Groupe Aptas, Défi Polyteck et Option métal recyclé du Québec, membres depuis plusieurs années de VRIc, le réseau de l’économie circulaire, sont loin de partir de zéro en matière de développement de l’économie circulaire et de mobilisation des personnes.

« Lorsqu’on parle d’innovation, on parle de personnes, pas de système. Les systèmes ne sont pas innovateurs. Les gens le sont. Ils peuvent avoir à transformer le système pour que leurs innovations, leurs idées avancent, se concrétisent. Elles sont motivées par la vision qu’elles ont de l’avenir de leur secteur de responsabilité, qu’elles ont de leur groupe, de leur société, de leur communauté ou de leur entreprise. Ces personnes veulent faire en sorte de se regrouper en un faisceau des ressources dont on dispose dans une région ou dans une ville pour que ce faisceau soit à son tour lieu principal d’alimentation du progrès », avait à ce propos soutenu l’ex maire de la Ville de Québec, Jean-Paul L’Allier, lors du colloque Les régions à l’heure des changements climatiques et des pays émergents qu’avait organisé le VRIc en février 2012.

Les activités de prédémarrage du RIVRA sont facilitées par l’accès au programme Frigoclimat du gouvernement du Québec et par l’obtention d’une aide financière de 506 485$ du gouvernement du Canada par le biais du Programme de préparation à l’investissement, déployé au Québec par le Chantier de l’économie sociale.

Partenaires impliqués dans le RIVRA :

Groupe Coderr, Saguenay-Lac-Saint-Jean 
Groupe Aptas, Chaudière-Appalaches 
Défi Polyteck, Estrie 
Option Métal Recyclé, Capitale nationale 
Recyclo-Centre, Montérégie
La Relance, Outaouais
Recypro, Laurentides
Ateliers Transition, Montérégie
Co-éco, Bas-Saint-Laurent

Plus d’information, visitez le www.rivra.ca

===============
Vous aimez cet article! 
Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page… MERCI.

COGECO: Pourquoi Louis Audet a dit « non merci » ?

Les plaques tectoniques du monde des télécommunications sont passées bien proche de bouger, en Amérique du Nord, en cette fin de l’été de 2020, avec un effet majeur particulier au Québec. L’offre d’achat non sollicitée venue tenter les principaux actionnaires du Groupe COGECO aura finalement fait long feu. Affaire classée… pour l’instant!

L’histoire, telle qu’elle pourrait être écrite aujourd’hui, aurait donc comme résumé quelque chose comme ceci: quand la famille et son terroir dit non au grand capital désincarné ne se dédiant qu’au profit.

Famille: comme entreprise familiale, sens de la famille.
Terroir: comme racines régionales, sens de l’intérêt communautaire et de la population locale.

Deux nouvelles vieilles que de deux ans nous aident déjà à mieux comprendre pourquoi Louis Audet est de cette trempe d’hommes d’affaires.

C’était une nouvelle du 14 juin 2018: Cogeco et Québecor s’unissent pour offrir un don de 100 000 $ au fonds Jean-Lapierre.

La Fondation Madeli-Aide pour l’éducation était alors bien heureuse d’annoncer que deux géant québécois du milieu des affaires et des médias, Cogeco Média et Québecor, s’unissaient pour offrir une contribution financière de 100 000 $ sur 5 ans au Fonds dédié Jean Lapierre de la Fondation Madeli-Aide pour l’éducation. Le don voulant assurer la pérennité de la « Bourse d’excellence Jean-Lapierre ». Celle-ci avait été créée en 2017 à la mémoire de l’homme politique, commentateur et analyste politique pour TVA et LCN ainsi qu’à l’antenne pendant plusieurs années des stations de Cogeco Média, le 98,5 à Montréal, le FM 93 à Québec et le 106,9 à Trois-Rivières, décédé dans un dramatique écrasement d’avion.

À quelques jours près, une autre nouvelle nous apprenait, le 15 mai 2018, que Louis Audet cédait sa place à la tête de Cogeco ainsi:

« Pour la première fois de son histoire, à compter du mois de septembre, Cogeco ne sera pas dirigée par un membre de la famille Audet, mais cette dernière compte bien garder le contrôle de l’entreprise malgré le départ imminent de Louis Audet comme président et chef de la direction », écrivaient deux journalistes de LA PRESSE CANADIENNE.

«La famille Audet est engagée à continuer de contrôler cette entreprise et à la laisser croître comme nous l’avons fait dans les 60 dernières années», y avait déclaré en anglais Louis Audet, lors d’une conférence de presse. Jugeant toutefois qu’il était temps d’infuser du «sang neuf» au sein de la direction, et expliquant alors qu’il quitterait ses fonctions à la tête de Cogeco et de sa filiale Cogeco Communications le 1er septembre 2018.

PARTIR POUR MIEUX RESTER

M. Audet quittait ses fonctions d’alors, « mais il demeurera bien présent, au moins pour les trois prochaines années, puisqu’il deviendra président exécutif du conseil d’administration des deux entreprises. Au terme de cette période de transition, M. Audet deviendra un président «normal» du conseil d’administration, mais sans pouvoir exécutif« , expliquaient aussi les journalistes de la PC.

C’est ce même Louis Audet qui en a fait une magistrale démonstration, ces dernières semaines de 2020, en refusant d’empocher quelque 800 000 000 $ pour lui et sa famille, s’il avait dit oui à l’offre d’achat non sollicitée de l’empire Cogeco par un plus gros joueur mondial des technologies de l’information et de la communication (TIC) que lui. Disant, et pouvant imposer, un « Non merci!« . Car bien en contrôle de la majorité des actions votantes de cette entreprise ayant son siège social au Québec et des racines québécoises depuis sa fondation.

Il faut ici comprendre que la famille Audet, qui a fondé l’entreprise, voulait déjà – et veut toujours – continuer d’avoir son mot à dire dans les orientations de l’entreprise (en 2018 elle contrôlait toujours 70 % des votes de Cogeco inc., qui elle contrôlait 80 % de Cogeco Communications).

Expliquant qu’il avait déjà un très bon et confortable lit pour lui permettre de bien dormir ses nuits et laissant comprendre qu’il ne saurait que faire avec 800 millions de $ de liquidités de plus s’il passait à la caisse en vendant, Louis Audet a été sans compromis: il préfère continuer de s’investir à développer l’entreprise familiale, avec sa propre vision des affaires et ses valeurs de respect des gens, des femmes et des hommes, clients ou employés, qui font confiance en cette entreprise bien enracinée au Québec, tout en étant un joueur crédible mondialement dans ses secteurs d’affaires.

Sous la gouverne de Louis Audet, le groupe COGECO a notamment effectué en 2012 l’acquisition du câblodistributeur indépendant américain Atlantic Broadband. Une affaire de plus d’un milliard de dollars. Il réalisa notamment la plus importante transaction de l’histoire de la société lorsque Cogeco Communications avait consacré 1,4 milliard $ US, avec l’aide de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), pour réaliser l’achat de MetroCast aux États-Unis. Mais le dénouement de la tentative d’incursion de Cogeco au Portugal, en 2006, pour 650 millions $ avait, lui, été bien différent: l’investissement se terminant à perte, six ans plus tard, quand la société se délesta de Cabovisao pour seulement quelque 60 millions $. Rappelons, par ailleurs, que la pression des géants du secteur tel Amazon, Microsoft ou Google avait forcé COGECO à comptabiliser une perte de valeur de 450 millions $ de sa division des services de technologies d’information et de communication (TIC) en 2016.

Donc affaire classée… pour l’instant.

Mais bien des fins analystes du milieu des TIC, de la haute finance, ou de la Bourse particulièrement, vont soutenir d’instinct, ce pour les prochaines années au moins, qu’il y a ici une partie de poker qui ne fait que commencer!

Mais monsieur Audet et famille, comme les autres membres de son conseil d’administration, auront tout intérêt à s’inspirer des réflexions de personnes telles que Wendy Lynn Bernfeld, cette consultante dans le secteur numérique fondatrice de Rights Stuff – une société internationale de conseil en matière de contenus et de licences – qui vient d’alimenter une très pertinente série d’articles spécialisées face aux défis de l’heure en matière de TIC: Au-delà des cinq géants: les «mainstreamers».

Finalement, il faudra compter sur le fait que d’importants actionnaires minoritaires au capital du groupe COGECO ne sont pas des investisseurs du secteur privé. Leur analyse n’est pas similaire à celles des petits investisseurs et en tant qu’actionnaire collectif, la CDPQ pourrait, elle, questionner le renoncement du rendement qu’aurait apporté une acceptation de l’offre d’achat non sollicitée. Le but d’une entreprise n’est-il pas d’abord de maximiser la richesse des actionnaires, alors qu’au surplus l’actionnaire majoritaire de contrôle a le devoir légal de voir aux intérêts des autres actionnaires… Et le but de la CDPQ, à prime abord, reste de maximiser ses rendements de sorte que les cotisations collectives des Québécois en tant que contribuables notamment aux fonds de pensions des fonctionnaires et à la Régie des rentes du Québec soient au minimum.

===============
Vous aimez cet article! 
Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page… MERCI.

Témoignage d’une cérémonie honorable: la nordicité en deuil du géographe hamelin

11:00 29-02-2020 Onze heures, 29 février 2020, c’est le rendez-vous qui a été donné pour honorer la mémoire de feu Louis-Edmond Hamelin, le géographe québécois mondialement reconnu. Le soleil est merveilleusement digne et reste humble dans un ciel bleu de février hivernal comme la ville de Québec aime en donner. Puis presque tout le sol est blanc, encore tout blanc de cette belle blancheur de neige fraîchement – et franchement aussi, avec trois bonnes dizaines de centimètres – tombée en trois jours seulement.

Jusqu’à ce jour choisi pour honorer sa mort, on pourra le penser, il aura été joliment espiègle avec la vie, ce Louis-Edmond Hamelin. Lui qui l’aimait tant la vie. Oui, dans cette belle ville qui s’affaire à ses affaires d’hiver, il ne sera pas facile ce matin-là de le rejoindre dans l’église St-Dominique de la majestueuse Grande-Allée de sa Haute-Ville. Pour les arrivants d’est c’est route bloquée tout au long des plaines d’Abraham pour cause de Pentathlon des neiges! Il faudra jouer ou se jouer, des détours ou du détour, pour ne pas être en retard – voire être mis en retard – avec ledit rendez-vous.

Comme il se doit en pareil moment, quelques instants avant onze heures, les cloches sonnent en clocher de Saint-Dominique. On les entend toutes proches. Nous ne serons point en retard. Merci, merci Louis-Edmond. Nous voilà réunis enfin, à nouveau, après un bon vingt ans d’écart. C’était bien en 1999 que vous m’accordiez deux-trois heures de votre vie pour parler de nordicité, de neiges et de sommets, et d’un Sommet… C’était effectivement en 1999 que je passai, en jeune journaliste, un moment de grâce à vous écouter. Je ne pouvais qu’être ici, ce 29 février d’exception, pour vous honorer, une dernière fois, honorer votre mémoire, vous homme d’exception.

De fait, pouvait-on choisir autre chose qu’un 29 février, pour les funérailles de Louis-Edmond Hamelin? Peut-être. Devait-on choisir autre chose que ce samedi 29 février, date d’exception dans un calendrier d’une l’année? Non. Pour cette homme décédé le 11 février 2020, sa famille et ses proches se sont probablement dits que la coquin Louis, aussi aimé et aimant de la vie, amant si humblement de cette vie, qu’il avait fini, méritait certainement d’user ainsi, de profiter, du contexte et du calendrier. À homme, humain, père d’un mot, et de plusieurs autres, Québécois d’exception, date d’exception. Ainsi en serait-il. Point final.

Oh! Merci Henri Dorion. Merci Jean Désy. Merci à Jean, son étudiant des années 1963-66 devenu lui-aussi géographe. Merci avant tout au témoignage de sa fille juste avant eux-trois. Merci aussi aux mots justes du monseigneur officiant. L’église, la très belle église St-Dominique, emplissait d’intensité de beaux mots tous bien à leur place, tout comme a tant si bien su le faire pour aussi beaucoup de mots, que lui a inventés, pour enrichir son humanité de son vivant. Merci enfin Louis-Edmond Hamelin pour ton savoureux don de création humblement partagé, savamment étudié; pour cet vivacité d’esprit, cette diversité des curiosités, qui t’auront permis de nous donner un tel héritage. Nordicité, glaciel, autochtonie… Et tant d’autres.

« Pergélisol (…) Per-gélisol« , s’amusera à témoigner son ancien étudiant géographe, Jean, pour le plus grand bonheur des présents dans l’église. Oui… père Gélisol, Père gélisol, Pères Gel y Sol, paire Gel y Sol… auront-ils entendus et/ou compris. Tout cela le pédagogues prodigues professeur joueur de mots Hamelin l’entendait et le voulu, le voulait, le veut certainement encore.

Et il fallait enfin voir les trois visages des hommes d’église devoir écouter cette sage-femme Innu, qui était invitée à venir embrasser puis prendre dans ses bras, donc encore embrasser, l’urne dudit défunt, qui avait voulu lui donner, qui a voulu ainsi se donner, à son Autochtonie, ce mot qu’il a lui-même inventé. Oui, trois visages ici d’une église qui s’y faisait compromis, de cette Église officielle qui sait pourtant s’adapter. Comme elle a dû si souvent le faire au début de la colonisation européenne en terres d’Amérique. Oui trois visages pourtant surpris de voir cette femme se mettre à parler, parler, parler…, en français, en innu, en français… raconter, parler, remercier, témoigner, remercier, parler… Rien ne pouvait l’arrêter. Personne ne voulut l’arrêter. Personne ne pu l’arrêter.

Moment de grâce. Pour l’église pour l’Église en église en Québec, cette ville capitale, cette ville capitale du Québec, capitale des QUÉBÉCOIS et QUÉBÉCOISES, en mots québécois avec des lettres capitales, capitale du Nord québécois et ville capitale du Nord canadien. De ce monde du froid. Froid dur. Froidure. Fragile. Et fragile oui, comme encore-là justement, comme le Canada de cet hiver de 2020. De ce Canada. Ou Kanada… Et à l’évidence, dorénavant, de ces si multiples Canadas. De ce futur Canada à trois… oh oui à certainement trois océans, à trois voix, et voies, sur l’Océan. L’Océan.

Dans ta mort, Louis-Edmond Hamelin, aurais-tu jusque voulu dire aux Anglais/Français d’alors, aux Blancs ensuite – à ces Canadiens du Sud – que leur pays est aussi le Nord, le nord en majuscule… Aurais-tu fais de ta mort, « de ce jour où il quitta son corps » comme il est dit chez les autres indiens, les vrais Indiens, ceux en Inde, l’Inde d’Orient, et que j’ai aussi particulièrement entendu en décembre encore à Auroville, notamment; Auroville, la ville née des mots et pensées de Sri Aurobindo, la « ville mondiale » de l’UNESCO dite aussi « la ville laboratoire internationale en quête d’une humanité unie »… Auriez-vous fait de votre mort, M. Hamelin, sera-t-il fait de cette mort, par les mots de cette femme, cette sage brave petite Innu, qui a su parler et être écoutée, en aurais-tu fait Louis-Edmond la voix et la voie pour charger le coeur des hommes? Ces hommes de pouvoir.

Oui, il fallait voir les trois visages des hommes d’Église ce samedi-là, hommes de pouvoir, attrapés par l’histoire. Par l’Histoire. Et voir se définir la procession, les hommes et la femme, tel un process, un processus. Un espoir, une espérance. Un avenir. Avenir le dira. Merci à toi Hamelin, Louis-Edmond, à ta vie, à ta mort, à ton âme. Allez en paix maintenant.