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Vivons-nous dans un monde « G zéro » ?

C’est de la cohérent du système international dont il est ici question. Le professeur Robert Wolfe, de la Scholl of Policy Studies de l’Université Queen’s, appelle le monde économique et politique actuel un monde de « G zéro ». C’est-à-dire, un monde dans lequel aucun groupe de pays, pas même ceux du G7 ou du G20, ne peut ou ne souhaite jouer un rôle de dirigeant face aux enjeux du commerce planétaire. Vivons-nous dans un monde « G zéro » ? Si ce jugement est juste, est-ce pour autant préoccupant ?

L’enlisement des pourparlers à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) serait devenu tel, notamment, qu’il faille parler « des restes des moribondes négociations du Cycle de Doha ». Ce cycle, qui avait débuté en 2001, l’année même de l’entrée officielle de la République populaire de Chine à l’OMC.

À preuve, en réaction, la tendance actuelle des États à bifurquer de plus en plus du système multilatéral et à négocier de accords bilatéraux ou régionaux. Exemples : le Partenariat Transpacifique (PTP) et l’Accord économique et commercial global (AECG) CanadaEurope.

Concernant justement le PTP, il est intéressant de considérer que 32 accord de libre-échange ayant chacun leur propre série de règles sont actuellement en vigueur parmi les sous–ensembles des 12 pays signataires de ce projet-là. Un PTP confirmé rendrait certes moins compliqué un tel enchevêtrement d’accords divers.

L’interdépendance du commerce mondial est telle qu’un nouveau Boing 787 Dreamliner revendique pas moins de 7 drapeaux pour l’origine de ses plus importantes constituantes.

Mais pour Richard Wolfe : « Même si d’importants accords préférentiels sont mis en œuvre, leurs faiblesses institutionnelles – notamment l’absence de solides mécanismes de surveillance, de secrétariats expérimentés et de mécanismes éprouvés de règlements des différends – les empêcheront en dernier ressort de favoriser la cohésion du système d’échanges international ».

Conclusion de l’affaire : la clé manquante essentielle d’un système international plus cohérent résiderait dans un arrangement entre la Chine et les USA.

La fin du G zéro passera donc par un contexte de G2 à advenir.

Le progrès sur l’Accord sur les biens environnementaux (ABE) ouvre la voie pour de nouvelles négociations

Des ministres et des hauts fonctionnaires représentant 46 Membres de l’OMC se sont réunis à Genève, en décembre 2016, afin d’œuvrer vers une libéralisation du commerce pour une série de biens environnementaux importants. Des discussions constructives ont eu lieu et des progrès ont été faits mais les participants n’ont pas été en mesure de réduire les divergences existantes à ce stade. Ces discussions intensives ouvrent la voie pour de nouvelles négociations dans l’avenir.

Pour le directeur général de l’OMC, il ne s’agit pas d’un accord commercial habituel, car il porte principalement sur la protection d’un bien mondial commun: l’environnement. Et le système commercial devrait être en mesure de contribuer positivement et concrètement à la lutte contre la dégradation de l’environnement. Avec en tête notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU.

Les 45 pays en question sont responsables de la majorité des échanges mondiaux de biens environnementaux. Depuis janvier 2014, ils ont engagé des négociations visant à réduire considérablement les droits de douane appliqués à des produits utilisés pour tout un ensemble de fonctions liées à l’environnement, y compris: produire une énergie propre et renouvelable; améliorer l’efficacité énergétique et de l’utilisation des ressources d’énergie; réduire la pollution de l’air, de l’eau et des sols; gérer les déchets solides et dangereux; lutter contre le bruit; et surveiller la qualité de l’environnement.

Les participants à l’ABE sont les suivants: Australie; Canada; Chine; Corée; Costa Rica; États-Unis, Hong Kong (Chine); Islande; Israël; Japon; Liechtenstein; Norvège; Nouvelle-Zélande; Singapour; Suisse; Taipei chinois; Turquie et l’Union européenne avec ses 28 États membres.

(Source : https://www.wto.org/french/tratop_f/envir_f/ega_f.htm)

Si cette absence de leadership peut préoccuper, le travail continue tout de même. Plus pertinent exemple du moment : le projet à l’OMC d’Accord sur les biens environnementaux (ABE), dont les négociations en cours entre de nombreux membres de l’OMC visent à libéraliser les échanges d’un vaste éventail de biens, comme l’énergie renouvelable. Mais depuis les derniers échos d’une rencontre ministérielle en décembre 2016 (voir notre encadré), pas de nouvelle.

Mais le monde scientifique, lui, vient tout récemment de livrer une contribution fort pertinente afin d’encourager les dirigeants politiques à mieux se coordonner. Avec le récent ouvrage collectif, au Canada, de l’Institut de recherche en politiques publiques du (IRPP) « L’art de l’État (Vol. VI) : Les politiques commerciales du Canada au carrefour des nouvelles réalités mondiales / Redesigning Canadian Trade Policies for New Global Realities », des données empiriques et théoriques indiscutables montrent que le commerce international et l’investissement étranger peuvent améliorer la productivité, l’innovation et la croissance, mondialement. Ce, notamment dans les petites économies ouvertes, comme justement le Canada.

Politiquement plus compliqué, un monde « G zéro » n’est pas économiquement une victime assurée d’une croissance zéro. Sa lecture en est que plus floue à comprendre. Son leadership instable.

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Source de l’image : http://irpp.org/fr/irpp-event/adapting-canadian-trade/

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