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Sommet Idées7 : les scientifiques des pays du G7 préparent leur «Déclaration» aux leaders du G7

« Le Sommet Idées7 est une occasion unique pour les scientifiques de se rassembler autour des grands enjeux sociétaux mondiaux et de mettre en commun leurs expertises afin d’alimenter la réflexion des leaders des pays du G7 », de déclarer Sophie D’Amours, la rectrice de l’Université Laval.

À quelques jours de ce rendez-vous certainement pertinent, qui du 21 au 23 mai 2018 accueillera, à Québec, des scientifiques des pays membres du G7, la rectrice de l’institution se disait également poussée par la « volonté de mettre en valeur l’apport de la communauté scientifique internationale » face aux défis à l’heure de la gouvernance mondiale.

Car pendant les trois séances de travail – qui se tiendront à huis clos – lors de ce sommet qui regroupera des institutions universitaires et des laboratoires d’idées (think tanks), les experts – une trentaine de scientifiques internationaux sont confirmés – réfléchiront effectivement ensemble « aux défis à l’heure de la gouvernance mondiale ».

Les participants au Sommet Idées7 discuteront ainsi des solutions possibles « aux défis de la complexité et de l’inclusion auxquels les dirigeants doivent faire face lorsqu’ils abordent des enjeux mondiaux, tels que ceux identifiés comme des priorités par la présidence canadienne du G7 ». Ce qui veut dire :

  • investir dans une croissance qui fonctionne pour tous;
  • préparer les emplois du futur;
  • promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;
  • travailler ensemble sur le changement climatique, les océans et l’énergie propre;
  • construire un monde plus pacifique et plus sûr.

Et ils le feront en s’attaquant à la complexité croissante de la gouvernance mondiale découlant de l’interpénétration des domaines traditionnels de la coopération internationale.

« En nous appuyant sur ces priorités, nous avons identifié six domaines traditionnels que nous souhaitons aborder : le commerce, le travail, l’environnement, la sécurité et les migrations ainsi que l’égalité des genres. Au lieu d’aborder un par un ces six domaines, la discussion fournira une analyse et des conseils sur leurs interconnexions et la nature convergente des problèmes mondiaux », précise Louis Bélanger, le directeur des Hautes études internationales (HEI), l’institut universitaire qui organise et coordonne le tout.

Par la suite, ils présenteront la synthèse de leur réflexion, La Déclaration Idées7, aux représentants officiels des pays du G7.

RENCONTRE AVEC LES SHERPAS

Les conclusions, les recommandations et les réflexions des scientifiques seront rassemblées dans un document synthèse, La Déclaration Idées7, qui sera présenté aux sherpas des représentants du G7 lors d’une réunion qui se tiendra à Baie-Saint-Paul d’ici le Sommet du G7 de juin.

Ce document pourra être consulté grâce au lien Internet suivant : ulaval.ca/i7.

Les partenaires du Sommet Idées7 sont Affaires mondiales Canada, le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, la Ville de Québec et le Centre des congrès de Québec.

L’événement est organisé en collaboration avec le Centre d’études et de recherches internationales (CERIUM) de l’Université de Montréal, le Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI) de l’Université de Waterloo, la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’Université du Québec à Montréal, le Forum des politiques publiques (d’Ottawa), l’École Munk des affaires internationales de l’Université de Toronto, l’Institut d’études politiques de Grenoble, en France, et l’École de politique publique de l’Université de Calgary.

L’initiative implique aussi des représentants scientifiques dits de « pays de rayonnement ». Trois sont ainsi identifiés sur le site Internet : Mme Sithembile Mbete, chercheuse associée au Centre d’études de l’innovation en gouvernance (GovInn) de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud ; le professeur Jiejin Zhu, de l’École des relations internationales et des affaires publiques de l’Université Fudan de Shanghai, en Chine; et le professeur Siddharth Mallavarapu, spécialiste en égalité des genres de l’Université Shiv Nadar, Dadri, Greter Noida, en Inde.

LES 17 RECOMMANDATIONS

Lors d’une rencontre à Baie Saint-Paul mercredi 23 mai 2018, les chercheurs du Sommet Idées7 ont remis aux représentants des chefs d’États et de gouvernements des pays du G7 (sherpas) La Déclaration Idées7 de Québec sur la gouvernance mondiale et les défis de la complexité et de l’inclusion.

La Déclaration invite les membres du G7 à aborder les enjeux mondiaux en s’appuyant sur des données probantes quant aux solutions envisagées. Les 30 experts ont ainsi formulé dix-sept recommandations aux fins de considération par les leaders du G7.

Liste des 30 experts réunis au Sommet Idées7

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Le code génétique humain lentement au service de la médecine

Le rêve de pouvoir soigner par les gènes est probablement aussi vieux que la découverte de ceux-ci! Alors poursuivons, pour le plaisir, ledit rêve de mieux utiliser le code génétique humain dans un futur pas trop éloigné…

« Nous sommes en 2049. Vous entrez dans le bureau de votre médecin de famille. À l’écran de son ordinateur, il consulte déjà votre dossier électronique: histoire familiale, historique médical, habitudes de vie, derniers résultats de prise de sang et… votre profil génétique. D’emblée, il sait que vous faites partie des gens à risque de souffrir de dépression et que votre organisme ne réagit pas à certaines classes d’antidépresseurs. Par contre, bonne nouvelle, votre prédisposition à développer une maladie cardiovasculaire n’est pas inquiétante », prospective la journaliste Nathalie Kinnard, dans une récente publication de l’Université Laval, à Québec.

« Un scénario utopique ? », se demande-t-elle, pour aussitôt répondre que « pas vraiment », parce que déjà plusieurs experts, notamment de l’Université Laval, pensent que l’avenir de la médecine et, plus largement, des soins de santé reposent sur la prévention et les traitements médicaux ciblés en fonction des caractéristiques génétiques de chacun.

Malheureusement, la patience s’impose. Parce que malgré les avancées en génomique – ce qui est l’étude du génome entier codé dans l’ADN et dont les gènes font partie – ou en nanotechnologie pour les traitements par exemple, l’information génétique est encore utilisée qu’à l’exception, au cas par cas.

Bien que théoriquement la médecine sur mesure, basée sur votre ADN, soit bien réelle et disponible, il faudra encore du temps avant que sa pratique livre toutes ses promesses. Un seul exemple : les nouveaux tests exploitant le génome humain pour diagnostiquer, voire traiter une maladie, sont lents à faire leur entrée en clinique pratique.

Évidemment, toute cette science était encore tout récemment une affaire de laboratoire de recherche et encore de la science fiction pour les populations. Et encore en 2018, la génomique reste largement le lot de la recherche, notamment de certaines spécialités telles que l’oncologie. Par exemple, un dépistage génétique ne peut pas encore être prescrit dans les bureaux de soins de première ligne, exception faite que pour identifier des maladies génétiques chez un fœtus, bien que l’application soit déjà généralisable.

Des tests
pour tracer le profil génomique d’une tumeur,
afin d’ajuster les traitements,
existent depuis une
dizaine d’année.

Pourquoi cette lenteur? Face à cette médecine qui avance vite, ce sont les médecins qui s’avouent être mal formés en génétique ou en pharmaco-génomique.

Évidemment, les médecins sur le terrain seraient certes plus enclins à faire parler l’ADN de leurs patients si ladite génomique s’inscrivait dans leur guide des bonnes pratiques. Tout comme si il y avait plus de données probantes sur les bénéfices. Donc ce n’est pas la science, ici, qui retarde le développement des bienfaits pour tous.

Heureusement, le chemin est plus favorable en matière de pratiques préventives. C’est que l’on sait depuis la fin des années 1990 que les porteuses de mutations sur certains gènes sont beaucoup plus à risque de contracter le cancer du sein. Et il ne faut qu’une simple prise de sang pour déceler ces femmes à risque.

LE RÊVE DU TRAITEMENT PERSONNALISÉ

Mais ce qui donne à la génomique sa plus grande charge d’espoir c’est son potentiel de répondre au besoin dans le traitement, et particulièrement dans les traitements personnalisés. Et les avancées ici pourraient être substantielles, alors qu’il faut retenir qu’actuellement aussi peu que le quart des malades répondent bien aux médicaments anticancéreux. Même phénomène du côté du traitement des maladies mentales : pour une dépression, il est encore fréquent qu’un patient doive expérimenter différents médicaments avant de trouver celui qui lui convient.

Si la médecine par les gènes peut seulement diminuer cette pratique médicale « essais-erreurs », lourdement payé par la première victime à coups d’effets secondaires et de manque d’efficacité, sans ajouter les argents dépensés par erreur, alors vite les tests pharmaco-génomiques. Et cette médecine dite de « précision », et qui consiste à optimiser le médicament pour diminuer les effets secondaires et augmenter les bénéfices en utilisant l’information génétique sur le patient et sa maladie, devient presque une panacée en considérant que 9 personnes sur 10 ont au moins un gène qui a le potentiel d’interagir négativement avec la prise d’un médicament. Ce qui veut dire que la science nous confirme déjà qu’idéalement il serait juste de tester génétiquement chaque patient avant de lui prescrire un traitement.

Mais pour que ces tests pharmaco-génomiques se rendent jusqu’aux médecins, puis informent aussi le patients, il faut pousser le transfert de ces technologies vers les cliniques médicales. Et ici encore, il y a une problématique systémique qui n’est pas méconnue : c’est la réalité économique qui fait que les compagnies pharmaceutiques s’intéressent peu à la mise en marché desdits tests, financièrement moins intéressants que les médicaments. Et pour pousser sur le système, les autorités gouvernementales sont en manque de données probantes démontrant les bénéfices de la médecine de précision dans le contexte de nos systèmes de santé.

La bonne nouvelle pour finir, c’est que plusieurs études sur les enjeux liés à l’utilisation des tests basés sur le génome sont en cours dans le monde. Il faut savoir aussi que leur coût, on parle chaque fois de dizaines de millions $, limite le processus.

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Source: www.contact.ulaval.ca/article_magazine/soigner-genes-cest-demain

Source de l’image: votre-pharmacien.fr

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IA : une croissance annuelle de 50% d’ici 2025, ça vous intéresse ?

Le marché de l’intelligence artificielle (IA) aurait de quoi faire saliver n’importe qui, selon des données venant de la France et des USA. Le marché de l’IA pour les applications en entreprise est estimé à plus de 36 milliards $ d’ici à 2025, contre 643 millions $ en 2016, selon une étude récente du cabinet d’analyse Tractica. C’est-à-dire un potentiel de croissance de plus de 50% par an. Ajoutez-y le potentiel du marché du « data analytics » et on arrive à une estimation de 70 milliards $ en 2021, ici selon une étude de Merrill Lynch.

Plusieurs gouvernements sont déjà très proactifs pour attirer la manne sur leur territoire :

  • La Corée du Sud a récemment annoncé un plan IA avec 800 millions d’euros sur la table sur cinq ans. Un centre de recherche national y sera créé sous la forme d’un partenariat public-privé.
  • La Chine, depuis mai 2016, a dévoilé un programme de trois ans comprenant la construction de plateformes pour l’innovation. Dans le cadre de son plan Internet+ un fonds spécifique IA de 140 millions d’euros a été mis à la disposition de l’Académie des sciences de Chine. En juillet 2017, le gouvernement à Pékin a aussi annoncé son intention de faire de la Chine le pays numéro un de l’intelligence artificielle d’ici 2030 avec un marché national de 150 milliards $US.
  • Au Japon, l’ouverture en 2016 de deux nouveaux centres de recherche en IA fondamentale et appliquée impliquant des investissements respectifs de 57 et 157 millions d’euros  témoignent de l’intérêt du gouvernement à Tokyo.
  • La France compte une plateforme en ligne pour son initiative « France is AI » : www.franceisai.com
  • Ailleurs en Europe, il est intéressant de noter que le 16 février 2017, par 396 voix pour, 123 contre et 85 abstentions, le Parlement européen avait adopté un rapport préconisant de créer « au plus vite » un cadre juridique européen pour les robots.
  • Au Canada, la ville de Montréal se construit une réputation de « 1er carrefour mondial de l’IA », notamment grâce à la présence de grands noms de la R&D en la matière : Yoshua Bengio, Hugo Larochelle, et d’investissements par les gros noms de l’industrie : Google, Microsoft (acquisition de Maluula en janvier 2017), Facebook, qui y installent des centres de recherche dédiés à l’intelligence artificielle.

Le gouvernement du Québec a aussi annoncé, en mai 2017, qu’il investirait 100 millions $ canadiens au cours des cinq prochaines années afin de créer, autour de Montréal, une grappe québécoise en IA. Un petit mois plus tard, en juin, l’entreprise montréalaise Element AI, co-fondée par le chercher Y. Bengio, Jean-François Gagné et Nicolas Chapados (en impliquant Real Ventures), annonçait, elle, avoir obtenue pas moins de 137,5 M$ pour financer ses activités. Elle s’investira donc massivement dans des projets internationaux d’envergure et deviendra probablement le leader canadien de l’IA pour un bon bout de temps.

D’autres starts-up du domaine, à Montréal, sont aussi des noms à surveiller : Automat, Fluent AI et Imagia.

Par ailleurs, Jonathan Gaudrault, professeur de génie informatique à l’Université Laval, a exposé pourquoi il fallait, selon-lui, prendre sérieusement les prétentions de Montréal de se faire leader mondial en IA :

  • Présence de la matière première essentielle (main-d’oeuvre qualifiée et bassin de compagnies manufacturières diversifiée);
  • Assise solide en génie et IA;
  • Bonne culture d’intrapreneurship;
  • Tradition d’interdisciplinarité dans la recherche;
  • Bonne collaboration entre les acteurs.

Le professeur-chercheur Gaudrault était alors conférencier à l’invitation d’un des centres de recherche de l’Institut des hautes études internationales de l’Université Laval, en collaboration avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, dans le cadre des 50 ans de la création de ce dernier, lors du colloque « L’avenir économique du Québec : de la Révolution industrielle à la Révolution numérique », tenu à Québec, le 10 octobre 2017.

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Innovation sociale : le Québec s’est gagné un 1er rang mondial avec sa politique sur les garderies

C’est Pierre Fortin, le bien connu professeur émérite en économie de l’Université de Montréal, qui est venu exposer cette bonne nouvelle, à travers sa communication lors d’un colloque tenu au Musée de la civilisation, à Québec, le 10 octobre 2017 : « Le Québec est devenu le champion mondial en matière de taux d’activité des jeunes femmes, devançant les Suissesses, ainsi que les précédentes leaders, les Suédoises ».

Comment?

Essentiellement en offrant aux familles, et donc particulièrement aux femmes monoparentales, des services de garde d’enfant en bas âge très peu chers. On a ainsi rendu apte au travail des milliers de jeunes femmes, qui auparavant ne pouvaient pas officiellement participer à la création de la richesse au Québec.

Et les courbes du graphique du professeur Fortin ne laissaient aucun doute sur l’efficacité et la popularité de la politique sociale innovante appliquée par le Québec depuis les origines du programme, il y a maintenant dix ans. Les « garderies à 5$ » ont donc radicalement changé la donne au Québec, et rapidement.

VIVE LA GARDERIE À 5$ !

Ce réseau de gardes avait été mis sur pied en septembre 1997 par Pauline Marois, alors ministre de l’éducation au sein du Gouvernement du Québec, à partir des garderies sans but lucratif et des agences de garde en milieu familial. Son principe était l’accès à la garde d’enfant pour tous et il a vite été surnommé par l’expression populaire des « garderies à 5 $ ». On comprendra que c’était alors le tarif quotidien uniforme que devaient appliquer ces centres.

De 1997 à 2005, le nombre de places disponibles dans le réseau est rapidement passé de 55 000 à 200 000. Tous les CPE – pour Centre de la petite enfance – sont des corporations sans but lucratif ou des coopératives, bien que des places à « 5 $ » étaient aussi offertes dans des garderies en milieu familial. En 2004, les tarifs furent cependant augmentés à 7,30 $ par jour. Et depuis le 22 avril 2015, la contribution demandée au parent dont l’enfant fréquente un service de garde subventionné a été modifiée, étant maintenant composée d’une contribution de base et d’une contribution additionnelle modulée selon le revenu familial. Par exemple, depuis janvier 2017, la contribution de base est de 7,75 $ par jour, par enfant et si le revenu familial net ne dépasse pas 50 920$ il n’y a pas de contribution additionnelle à débourser.

La politique québécoise a aussi un aspect nataliste puisque la contribution additionnelle est réduite de moitié pour le second enfant et aucune contribution additionnelle n’est demandée à l’égard du troisième enfant et des suivants.

Jusqu’au 1er juin 2006, on comptait environ 1 000 CPE au Québec, qui employaient environ 40 000 personnes. Après cette date, l’ensemble des CPE ont perdu la composante dite « Milieu familial », qui a été redistribuée à 164 bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial. Ces Bureaux sont d’abord des CPE agréés BC pour trois ans et chacun coordonne la garde en milieu familial en gérant entre 140 et jusqu’à 1 700 places sur un territoire correspondant à celui des Centre local de services communautaires (CLSC), avec qui ils collaborent.

Les CPE, largement subventionnés par l’État, ont aussi une mission éducative. Leurs standards et leur administration sont fortement contrôlés par l’État bien qu’au moins 2/3 des membres des conseils d’administration des CPE sont des parents d’enfants qui le fréquentent.

Bien que créé en 1997, le réseau des centres de la petite enfance puiserait ses racines dans le rapport Un Québec fou de ses enfants, qu’avait piloté le psychologue, chercheur, professeur émérite du Département de psychologie de l’UQAM, Camil Bouchard. Depuis leur création, le montant consacré par l’État aux CPE et aux garderies privées subventionnées a été multiplié par 11, passant de 221 millions $ à 2,4 milliards en 2016. Alors que 76 000 enfants fréquentaient les garderies subventionnées du Québec en 1997, ils sont environ 225 000 actuellement.

FORT IMPACT ÉCONOMIQUE

Une étude de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke à laquelle Pierre Fortin participait, avec Luc Godbout et Suzie St-Cerny, en 2012, avait déjà énoncé que les garderies subventionnées ont incité près de 70 000 mères à occuper un emploi en 2008. Se traduisant par une hausse du taux d’emploi global au Québec de 1,78 % et une hausse du PIB de 5,1 milliards $.

Cette fois à l’invitation d’un des centres de recherche de l’Institut des hautes études internationales de l’Université Laval, en collaboration avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, dans le cadre des 50 ans de la création de ce dernier, le professeur Pierre Fortin était sans aucun doute la bonne personne pour partager la bonne nouvelle.

(Source de l’image: www.rcpeqc.org)

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1e hausse de la faim dans le monde en 10 ans selon la FAO

Une ombre ne pouvait être ignorée lors de la cérémonie d’ouverture du colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition que le Gouvernement du Québec et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont organisé, rassemblant plus de 200 personnes, du 24 au 27 septembre, au Centre des congrès de Québec. Juste quelques semaines auparavant, les dernières données du rapport des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde  révélaient que pour la première fois en une décennie, l’humanité enregistrait une hausse des gens souffrant de la faim dans le monde : avec 815 millions de gens atteints, une hausse de 38 millions par rapport à 2015.

Le nombre de personnes sous-alimentées est passé de
777 millions en 2015
à 815 millions en 2016
touchant 11% de la population mondiale

« Après une longue période de recul, la faim progresse dans le monde et les changements climatiques amplifient le phénomène en agissant directement sur les éléments déterminants de la malnutrition. Ce colloque a démontré que la lutte contre la malnutrition et l’adaptation aux impacts des changements climatiques vont de pair. Des investissements garantissant des systèmes alimentaires résilients face aux défis climatiques sont dorénavant indispensables. Il est de notre devoir de porter ce message lors de la 23e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 23) qui se tiendra à Bonn dans quelques semaines », a analysé Maria Helena Semedo, la directrice générale adjointe de la FAO en charge du climat et des ressources naturelles.

La faim dans le monde était en baisse depuis son sommet de 2003 (947,2 M d’humains/14,9%). En 2000, le chiffre était de 900 millions. Le nombre de personnes sous-alimentées est reparti à la hausse en 2014 et s’élèverait à 815 millions en 2016.

Aperçu de l’état de la nutrition dans le monde (2016)

Indicateur Nombre

(million)

% de la
population
de référence
Retard de croissance chez l’enfant de moins de 5 154.8 22.9%
Emaciation chez l’enfant de moins de 5 ans 51.7 7.7%
Excès pondéral chez l’enfant de moins de 5 ans 40.6 6%
Obésite chez l’adulte 640.9 12.8%
Anémie chez la femme en âge de procréer 613.2 32.8%

Source : www.fao.org/state-of-food-security-nutrition/fr.

COLLABORATION RENFORCÉE ENTRE LA FAO ET LE QUÉBEC

En dressant tout de même un bilan positif du colloque qui avait officiellement pour thème « Sécurité alimentaire et nutrition à l’heure des changements climatiques », les organisateurs se sont félicités du lien qui a pu être approfondi entre les changements climatiques et la nutrition. Lors de l’ouverture, un entretien entre le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et la directrice générale adjointe en charge du climat et des ressources naturelles de la FAO, Maria Helena Semedo, a notamment permis de jeter les bases d’une collaboration plus engagée entre les deux partenaires.

Mme Semedo de la FAO, le ministre canadien de la Famille, le premier ministre du Québec, la rectrice de l’Université Laval.

Le premier ministre y a annoncé la création d’une communauté de pratique, coordonnée par le Bureau du Québec à Dakar, qui réunira six organismes de coopération internationale québécois travaillant en Afrique de l’Ouest et la représentation de la FAO au Sénégal. La volonté du Québec d’appuyer la Phase II du programme « Intégration de l’agriculture dans les plans d’adaptation nationaux » de la FAO dans certains pays francophones en développement pour les aider dans la mise en œuvre de leurs stratégies nationales d’adaptation aux changements climatiques fait aussi partie des annonces.

« Le peuple québécois est remarquablement riche par rapport à d’autres régions de la planète. […] On se doit de faire acte de solidarité », a exposé le premier ministre québécois Philippe Couillard, lors de l’ouverture du colloque à Québec.

La ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, y a également annoncé un soutien gouvernemental de 2,5 millions $ pour plusieurs initiatives du Gouvernement du Québec en matière de solidarité internationale pour des projets directement liés à la thématique de ce colloque.

À souligner, l’initiative des Offices jeunesse internationaux du Québec qui ont permis à 24 jeunes experts internationaux de participer au colloque.  Ce qui a particulièrement redonné de l’espoir à certains participants de haut niveau. En effet, en présentant sa synthèse des enjeux, au jour un de l’événement, une fonctionnaire de la FAO n’a pas caché qu’elle était plutôt pessimiste après avoir colligé et préparé son papier de mise en contexte pour cette conférence, mais la présence et la participation de tant de jeunes au colloque lui avait redonnée de l’espoir!

On peut signaler, dans le même sens, que d’inspirantes initiatives écoresponsables ont été mises en place pour l’organisation, dont des cocardes imprimées sur un papier fait main dans lequel ont été insérées des graines de basilic. Les participants pourront les mettre en terre et éventuellement récolter des fines herbes dans quelques mois. Aucun programme ne fut, par ailleurs, imprimé pour les participants, qui devaient de rallier aux applications mobiles sur leur outil web.

ENTENTE FAO-UNIVERSITÉ LAVAL

Par ailleurs, soulignons la signature d’un protocole d’accord entre la FAO et l’Université Laval (voir notre photo de tête) afin de favoriser le partage inter-institutionnel de connaissances pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition par la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à leur évolution. L’entente de trois ans, renouvelable, a pour objectif de faire face et de s’adapter aux changements climatiques et à leurs impacts sur la sécurité alimentaire. Concrètement, elle permettra de concevoir et de fournir des guides techniques portant sur la sécurité et le contrôle alimentaire aux États membres de la FAO. Les deux partenaires souhaitent également combattre la désertification en développant des projets en agroforesterie et en tenure forestière.

« En nouant ce partenariat, l’Université Laval réitère son engagement dans la lutte pour assurer la sécurité alimentaire de tous et poursuit les efforts déployés à l’échelle locale ». Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval.

www.mri.gouv.qc.ca/colloquesan

www.fao.org/climate-change

(Crédits photos: Gouvernement du Québec)

Les 16 vidéos du Colloque international sur la sécurité alimentaire et la nutrition à l’heure des changements climatiques sont désormais en ligne et disponibles à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/playlist?list=PL3VbFYYm8_nvSyQKki9lT4anknnU0Spil

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