affaires européennes

Montée de l'extrême droite en Europe : frein momentané aux avancées de l'Union européenne

par Benoît Lapointe, avocat
lapointe.ben@qc.aira.com

Le succès inattendu des formations populistes et nationalistes de droite lors des élections qui ont été tenues, ces derniers mois, dans plusieurs pays de l'Union européenne (Italie, Danemark, Portugal, France et Pays-Bas), et qui, dans certains cas, leur a permis soit de faire partie de la coalition gouvernementale majoritaire (Italie et Pays-Bas), soit de devenir un appui essentiel à la survie, au Parlement, de la coalition gouvernementale minoritaire (Danemark), a suscité un vaste débat sur les causes de cette poussée. Certes, des facteurs domestiques ont été identifiés, à tort ou à raison, tels l'insécurité qui règne dans certaines villes et banlieues. L'on a, en revanche, un peu moins souligné les causes plus diffuses ayant poussé les électeurs à voter pour des formations qui se situaient, il n'y a pas si longtemps, en marge du spectre politique, et dont, par conséquent, l'influence réelle était sous-estimée.

L'une de ces causes résiderait dans le fonctionnement actuel de l'Union européenne, perçu comme technocratique et occulte; plus précisément, dans le manque de caractère démocratique du processus décisionnel de ses principales institutions. Même si les récents scrutins paraissent avoir transmis aux chefs d'État et de gouvernement de l'Union le message de combler ce «déficit démocratique», ceux-ci ont-il véritablement compris l'appel? Rien n'est moins sûr. Chose certaine, il est urgent de prendre ce problème à bras-le-corps, car sa non-résolution conduira à l'érosion graduelle de l'intérêt - ou ce qu'il en reste - des citoyens à l'égard de l'Union. La présence de membres de formations d'extrême droite dans certains gouvernements des pays membres de l'Union, combinée à l'influence politique que représentent, par ailleurs, les suffrages recueillis par ces formations lors des récents scrutins, risquent toutefois de bloquer temporairement l'Union dans ses avancées tant vers la démocratie que le fédéralisme.

La poussée de l'extrême droite s'explique peut-être plus par les problèmes qu'elle identifie et les griefs qu'elle formule à l'endroit de l'Union, que par les solutions qu'elle présente pour y remédier. De leur côté, pour prendre de court l'extrême droite, les dirigeants européens et les institutions de l'Union proposent leurs propres remèdes, du moins au grief le plus percutant, auxquels on peut néanmoins reprocher d'être calqués sur ceux qu'offrent les formations dont ils entendent freiner les avancées.

L'Europe, facteur d'érosion de la souveraineté nationale, vecteur de l'insécurité et agent de la mondialisation

En substance, l'extrême droite formule trois reproches à l'égard de l'Union européenne. On peut en retrouver l'expression dans les propos des leaders de ces formations, à savoir Jean-Marie Le Pen (Front National, France), Umberto Bossi (Ligue du Nord, Italie), feu Pim Fortuyn (Liste Pim Fortuyn, Pays-Bas), Pia Kjaersgaard (Parti du peuple, Danemark) et Paulo Portas (Parti populaire, Portugal). Leurs formations, dites nationalistes, se donnent pour mission essentielle de défendre les identités et la souveraineté nationales. Celles-ci seraient mises en péril par les transferts de compétences effectués au profit de l'Union européenne. L'on assisterait ainsi à une lente érosion de la souveraineté nationale, avec pour conséquence que les dirigeants des pays membres se voient privés toujours un peu plus des moyens qui leur permettraient de remplir adéquatement leur mandat. C'est là, en substance, leur premier grief. L'Union européenne est donc perçue comme une menace, de sorte que, si l'on pousse l'argument jusqu'à ses limites, il faut même la quitter. C'est l'option qu'aurait proposée Jean-Marie Le Pen aux Français s'il avait été élu président de la République.

Le deuxième reproche adressé à l'Europe consiste en l'une des manifestations les plus éloquentes du premier. En effet, en raison de la lente érosion de la souveraineté nationale qui paralyse les dirigeants des pays membres de l'Union, ceux-ci se trouvent dans l'incapacité d'adopter les mesures qui permettraient aux citoyens de se sentir en sécurité dans leur propre pays. C'est ainsi qu'en créant l'espace Schengen, les États de l'Union qui en font partie ont abandonné les moyens d'assurer le contrôle des personnes à leurs propres frontières, de façon, entre autres, à enrayer l'immigration illégale, perçue par les formations d'extrême droite comme l'une des causes principales de l'insécurité qui règne dans les villes et banlieues. Aussi ces formations proposent-elles de rétablir les contrôles aux frontières nationales. Par ailleurs, les mesures adoptées à Bruxelles en matière de sécurité des frontières externes de l'Union, ainsi qu'en matière d'immigration et d'asile, sont dénoncées comme insuffisantes, car elles n'empêchent pas les immigrants illégaux de franchir le territoire de l'Union.

Finalement, les leaders d'extrême droite et les formations qu'ils dirigent reprochent à l'Europe de ne pas apporter de bienfaits économiques aux citoyens des pays membres : le niveau de vie et la situation économique des citoyens se détériorent en raison des décisions à caractère ultra-libéral qui sont prises à Bruxelles. À cet égard, l'Union, plutôt que de freiner la mondialisation de l'économie et d'atténuer ses effets pervers, se pose en agent de celle-ci. C'est pourquoi l'Europe est souvent accusée d'être responsable des méfaits causés par la mondialisation, comme le souligne M. Jean-Marie Le Pen lorsqu'il emploie l'expression «l'euromondialisme de Maastricht». Il faut bien reconnaître, à cet égard, que le peu de progrès effectué par l'Union dans les domaines plus proprement politiques, comme en politique étrangère, a pu conduire à une dilution des grandes idées fédéralistes des pères fondateurs au profit d'une vision trop économique de l'intégration.

Désarroi des dirigeants européens face aux succès de l'extrême droite

L'on constate avec inquiétude que les dirigeants européens paraissent incapables d‘identifier correctement le problème d'image dont souffre l'Europe et de mesurer l'influence de celui-ci sur les résultats des récents scrutins. Du moins semblent-ils avoir perçu le malaise, mais seulement dans sa manifestation la plus bruyante, à savoir le prétendu laxisme de l'Union en matière d'immigration et d'asile. Aussi ne voient-ils pas la nécessité de prendre la défense de l'Europe.

Les dirigeants européens doivent non seulement défendre mais encore promouvoir l'Europe aux yeux de leurs concitoyens. En ce sens, M. Pascal Lamy, commissaire européen, déplorait récemment que les dirigeants européens ne parlent pas assez de l'élargissement lorsqu'ils abordent les questions européennes devant leurs concitoyens. Mais, plus largement - et cela M. Jacques Chirac l'avait bien cerné dans le discours prononcé, le 27 juin 2000, devant le Bundestag -, les citoyens ont le sentiment que l'Europe se fait sans eux, qu'à Bruxelles on travaille en vase clos sans trop tenir compte de leurs préoccupations. L'exemple récent le plus éloquent en est la réforme de la politique commune de la pêche proposée par la Commission, qu'elle a annoncée et votée sans qu'il y ait eu consultation préalable des principaux intervenants du secteur.

Ce «déficit démocratique» de l'Union est depuis longtemps dénoncé. En lançant, en mars dernier, la Convention sur l'avenir de l'Europe et en favorisant la participation la plus large possible des citoyens européens à ce forum, les dirigeants européens, semblaient, dans une certaine mesure, avoir saisi l'importance du problème. Mais, paradoxalement, la renaissance des identités régionales (comme celle prônée par la Ligue du Nord d'Umberto Bossi) et nationales en Europe pourrait, de l'avis de certains, porter en germe l'échec de la Convention.

Matérialisation des thèses de l'extrême droite aux niveaux national et européen

Les formations politiques d'extrême droite ont déjà nettement imprimé leur marque sur certaines politiques nationales ayant des implications au-delà des frontières du pays. C'est ainsi qu'en Italie, M. Umberto Bossi, fondateur de la Ligue du Nord, ne manque pas une occasion de se féliciter d'avoir fait inscrire ses thèses dans le projet de loi qui porte son nom et qui concerne le contrôle renforcé de l'immigration. De même, Mme Pia Kjaersgaard, qui avait réussi à faire de l'immigration le thème central de la campagne ayant précédé les élections législatives danoises de novembre 2001, a pu obtenir le durcissement, par l'actuel gouvernement libéral-conservateur minoritaire d'Anders Fogh Rasmussen, de la loi sur l'immigration, dont les modifications devaient entrer en vigueur le 1er juillet dernier. La Liste Pim Fortuyn est également parvenue à placer l'immigration, de même que l'insécurité, au centre de la campagne ayant précédé les élections législatives néerlandaises (à la proportionnelle) du 15 mai dernier, et la présence de cette formation dans la coalition gouvernementale conduite par les chrétiens-démocrates pourrait l'amener à imposer ses thèses dans les mesures qu'adoptera le nouveau gouvernement sur ces questions.

Il est, par ailleurs, inquiétant que les idées de l'extrême droite, justement pour éviter que les formations qui les prônent ne reçoivent les suffrages de l'électorat, soient reprises par certains candidats, dirigeants et grandes formations politiques de pays moteurs de l'Europe, comme en France et en Allemagne. On sait que l'insécurité fut le thème central de la campagne présidentielle de M. Jacques Chirac, et que le gouvernement qu'il a formé suite à son élection et aux élections législatives de juin a reçu pour mandat prioritaire de s'attaquer à ce problème. Il est aussi déplorable que, sous prétexte de faire échec à la montée de l'extrême droite, la campagne pour les élections législatives en Allemagne s'apprête à mettre l'insécurité et l'immigration au centre des débats. Ainsi, Edmund Stoiber, candidat de la droite aux élections législatives du 22 septembre et chef des chrétiens-sociaux bavarois (CSU), a confirmé son intention de faire de l'immigration un des thèmes centraux de sa campagne.

Les dirigeants européens et les institutions de l'Union, quoiqu'ils prétendent répondre aux préoccupations sous-jacentes exprimées par les citoyens de façon à éviter qu'ils ne se tournent encore plus vers l'extrême droite, semblent malheureusement faire le jeu de celle-ci. C'est ainsi que la limitation actuelle et potentielle de l'immigration dans certains États de l'Union européenne trouve malheureusement aussi son corollaire dans les travaux des institutions de l'Union, que ce soit au niveau de la Commission, du Conseil des ministres ou du Conseil européen. S'agissant de ces deux dernières institutions, cela n'est guère étonnant, puisqu'elles représentent prioritairement les intérêts des États membres.

À cet égard, les Quinze se retrouvent, depuis deux ans, dans la situation inédite de devoir compter avec la présence des droites populistes et nationalistes. En 2000, le FPÖ de Jörg Haider est entré dans le gouvernement autrichien, où il dispose de huit ministres. Le président de la Ligue du Nord italienne, Umberto Bossi, est, de son côté, numéro trois du gouvernement Berlusconi depuis les élections de mai 2001. Au Danemark, le parti d'extrême droite, ouvertement xénophobe, de Mme Pia Kjaersgaard, soutient, sans y participer, la coalition de droite qui a chassé la social-démocratie du pouvoir lors des élections de novembre 2001. L'effondrement encore plus inattendu du socialiste portugais Antonio Guterres a provoqué l'arrivée aux commandes du pays, en mars dernier, d'un centre-droit coalisé avec une droite populiste, plus présentable certes, mais qui a pareillement capitalisé, au moment de la campagne électorale, sur la crainte de l'immigration et la mise à l'avant-plan des valeurs nationales. Finalement, le 15 mai, les Hollandais, jusque-là dirigés par une coalition sociale-libérale avec un premier ministre social-démocrate, Wim Kok, ont donné le pouvoir à une coalition de droite dont font partie des ministres choisis parmi la Liste Pim Fortuyn.

Les thèses défendues par ces partis trouvent donc nécessairement leur écho dans les travaux tant du Conseil des ministres, spécialement celui de la justice et des affaires intérieures, que du Conseil européen. Mais il est plus étonnant que leur influence transparaisse dans les propositions de la Commission, institution chargée prioritairement de promouvoir les intérêts de l'Union dans son ensemble. Aussi cette institution tente-t-elle, à sa manière, de répondre aux préoccupations exprimées par les citoyens de l'Union lors des récents scrutins. Mais peut-être agit-elle également pour faire taire les critiques qui visent son inaction en matière de politique commune d'asile et d'immigration depuis le Conseil européen de Laeken de décembre 2001.

Deux traits dominants ressortent de la mise à l'étude, au sein des institutions de l'Union, des problèmes identifiés et des idées défendues par les droites populistes et nationalistes. En premier lieu, le rythme des négociations sur l'élargissement de l'Union, qui n'était déjà pas très rapide, s'en trouve affecté. L'entrée de nouveaux membres signifie, entre autres, que l'on devra octroyer la liberté de circulation et d'établissement aux citoyens de ces États, ce à quoi les formations d'extrême droite sont réfractaires. Il s'agit donc d'une question liée indirectement au problème de l'immigration. C'est pourquoi les populistes autrichiens opposent une résistance «sourde» à l'élargissement, en particulier dans le cas de la République tchèque, avec laquelle l'Autriche entend régler, dans le cadre des négociations d'adhésion, des contentieux anciens et actuels.

C'est toutefois sur les questions plus spécifiques de sécurité et d'immigration que les partis d'extrême droite impriment le plus leur marque. À cet égard, les Autrichiens ne sont pas les plus à craindre. Ils se montrent en effet assez passifs, s'appuyant sur les Allemands, dont le ministre de l'intérieur, Otto Schily, fait preuve d'intransigeance lorsqu'il est question d'immigration et de sécurité. Si l'on ajoute l'Italie, le Danemark, le Portugal, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l'Espagne et, dans une moindre mesure, la France de Jacques Chirac, au tableau des pays favorables au durcissement des politiques européennes d'immigration et de sécurité, les perspectives apparaissent plutôt sombres. Car cela n'est évidemment pas dans l'intérêt de l'Europe, qui, nous l'avons souligné dans une précédente chronique (Commerce Monde, no 24), doit notamment s'ouvrir à l'immigration, du moins légale, afin de remédier à la baisse constante de sa population active, mais aussi pour rester fidèle aux valeurs humanistes qui ont présidé à sa création et qui en constituent le fondement.

La Commission européenne, pour sa part, entend elle aussi se faire l'écho des préoccupations de sécurité exprimées par les citoyens de l'Union, en proposant une gestion intégrée des frontières extérieures de l'Union, qui se doterait ainsi de son propre corps de gardes-frontières. Cette idée de police des frontières avait été lancée à l'origine par l'Allemagne et l'Italie pour lutter contre l'immigration illégale. Elle a par la suite fait son chemin parmi les Quinze, alors que Jacques Chirac et Lionel Jospin notamment, l'ont défendue pendant la campagne précédant l'élection présidentielle. Cette mesure s'inscrit dans un plan d'action visant la gestion intégrée des frontières extérieures proposé, le 7 mai dernier, par le commissaire européen à la justice et aux affaires intérieures, Antonio Vitorino. Elle vise à faire taire les critiques formulées à l'encontre du contrôle aux frontières extérieures de l'Union. Celles-ci apparaissent, dit-on, comme un maillon faible risquant d'affecter le niveau de sécurité intérieure des Quinze, dans un espace où les frontières intérieures de l'Union ne font plus l'objet d'un contrôle systématique depuis la mise en place de l'espace Schengen. Ces inquiétudes sont évidemment renforcées par la perspective de l'élargissement de l'Union.

À la suite de la réunion des ministres européens de l'intérieur, les 29 et 30 mai à Rome, consacrée aux décisions à prendre en vue d'assurer un meilleur contrôle aux frontières de l'Union actuelle et de la future Union élargie, et qui a conduit à une avancée prudente sur le chemin de la mise en place d'une gestion intégrée des frontières extérieures, le Conseil européen de Séville des 21 et 22 juin s'est concentré sur le contrôle des flux migratoires et la lutte contre l'immigration clandestine. Au terme de son dîner informel avec le chancelier Schröder, le 27 mai à Paris, M. Jacques Chirac avait en effet affirmé que «[c]'est un sujet qu'il ne faut pas laisser à l'extrême droite.» Les deux dirigeants européens se déclaraient ainsi favorables au renforcement de la politique européenne en ces matières. La route devenait donc balisée pour l'adoption de mesures préconisées à l'origine par l'extrême droite, entérinant ainsi, dans une certaine mesure, le lien qui existe, selon cette dernière, entre deux phénomènes (immigration et insécurité), dont le premier n'est pas nécessairement la cause du second. En effet, contrairement à ce que l'on croit, le nombre de demandeurs d'asile a diminué de moitié en dix ans en Europe. Il ne représente en fait que 0,1 % de la population européenne. Il y a cependant lieu de se réjouir de ce que le Conseil européen de Séville, grâce à la Belgique, au Luxembourg, au Portugal - surprise ! - et à la Suède, conduits par la France, se soit finalement montré moins sévère que l'on aurait pu le craindre à l'égard des pays d'origine - essentiellement pauvres - des immigrants clandestins.

Le débat politique européen met donc aujourd'hui à l'avant-plan les questions de sécurité et d'immigration. Il est à espérer, comme la rencontre de Séville vient de l'illustrer, que les dirigeants européens sauront dépasser les passions suscitées à l'heure actuelle par ces questions, de façon à prendre les décisions les plus éclairées pour l'avenir de l'Europe, tant au niveau démographique qu'économique, sécuritaire et surtout humain. Il s'agit là d'un débat qu'il convient de suivre avec le plus grand intérêt, tout comme celui qui se déroule en ce moment au sein de la Convention sur l'avenir de l'Europe au sujet des moyens de remédier au déficit démocratique de l'Union européenne. Car il en va, à plus d'un titre, de l'avenir même de celle-ci.

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