Depuis trois ans, 21 entrevues exclusives ont été publiées dans COMMERCE MONDE:

C’est maintenant fait! Le Centre de commerce international de l’Est du Québec (CCIEQ) a cessé ses activités. Depuis janvier 2001, les services qu’il offrait aux entreprises de la région de Québec sont dorénavant sous la responsabilité de la Société de promotion économique du Québec métropolitain (SPEQM), qui intègre carrément à son mandat celui de la formation. Aux services d’accompagnement des entreprises à l’exportation offerts depuis près de cinq ans, la SPEQM ajoute donc un volet axé sur la sensibilisation et le perfectionnement des compétences.

 La disparition du CCIEQ vise à simplifier les démarches des entreprises qui, désormais, trouveront tous les services à l’exportation sous un même toit. Rappelons que c’est la Chambre de Commerce et d’Industrie du Québec métropolitain, début 1997, sous l’initiative de l’homme d’affaires Pierre Dolbec, qui avait relevé le défi de prendre rapidement la relève de la défunte Association du Centre mondial du commerce Québec-Beauport (le WTC de Québec) en relançant le Centre de commerce international de l’Est du Québec et en lui accordant un appui logistique important. Le CCIEQ a toujours logé dans les bureaux de la chambre de commerce, de mars 1997 jusqu’à décembre dernier. L’année financière de cet organisme se terminera le 31 mars, et avec la fermeture définitive des livres, il est même prévu qu’un petit surplus sera transféré à la SPEQM. Belle preuve que la transition se fait dans la transparence et la collaboration de tous.

Line Lagacé a quitté son emploi à l’Université Laval pour devenir, depuis le 17 janvier, la conseillère à la formation de l’équipe exportation à la SPEQM. C’est elle qui assure une relève au CCIEQ. Pour bien connaître la suite des choses, nous l’avons rencontré, dans les bureaux agrandis de la SPEQM, le 9 mars dernier.

Entrevue réalisée par Daniel Allard

(CMQC) Madame Lagacé, j’ai l’impression que votre modeste titre de «conseillère» ne représente pas totalement l’ampleur des responsabilités de votre poste?

(Line Lagacé) «Oui, ça le représente dans un sens parce que l’objectif est vraiment d’essayer de mettre sur pied dans la région un programme qui répond aux besoins de compétence de l’entreprise et dans ce sens-là le titre de conseillère est bon! N’oublions pas que je rentre dans une équipe qui existait déjà. Ici, on a déjà le contact avec les entreprises. La formation va devenir un levier pour les autres activités et vice versa. C’est un gros avantage.»

(CMQC) L’image la plus simple que les gens d’affaires de la région se font de votre arrivée à la SPEQM, consiste à dire «elle va prendre la relève du CCIEQ». S’agit-il d’assurer la continuité ou plutôt d’effectuer un nouveau départ?

(L. L.) «Il ne faut pas renier ce qui avait été fait avec le CCIEQ. Je pense que beaucoup de bonnes choses avaient été faites par le CCIEQ et que c’est important de les garder. Je pense que cette dimension-là, on la reprend. Dans ce sens là, c’est une continuité. On intègre le volet de la formation parce que c’est un besoin qui existe toujours et dans ce sens-là c’est une continuité

Outre cela, on va aussi essayer de dynamiser, faire des choses qui n’ont pas été faites, essayer d’amener de nouveaux intervenants, de nouvelles visions dans ce sens-là c’est peut-être un nouveau départ. Il y a du sang neuf, cela apporte une vision différente des choses. Mais il ne faut surtout pas renier les acquis du CCIEQ qui avait un excellent programme et on va continuer dans ce sens-là aussi.»

(CMQC) Que reste-t-il des acquis du CCIEQ?

(L. L.) «Il y a eu un transfert complet des dossiers. Beaucoup de documents et de boîtes sont arrivés ici, fin décembre, avant que j’arrive moi-même... Depuis que je suis ici, le 17 janvier, j’ai parlé avec Andrée Lafleur, j’ai rencontré Pierre Dolbec de même que Micheline Dessureault. Ils m’ont tous exprimé clairement leur vision des besoins des entreprises...

Au début, je sais qu’il était question d’une fusion du CCIEQ avec la SPEQM. C’est devenu une intégration... Ces personnes m’ont beaucoup aidé à bien comprendre les enjeux et les besoins pour les entreprises. Tout cela m’a beaucoup aidé pour préparer la prochaine programmation d’activités. Les dossiers étaient très bien montés au CCIEQ et tout ça nous a été transféré, alors...»

(CMQC) On doit comprendre que vous ne repartez pas de zéro?

(L. L.) «Non, pas du tout!»

(CMQC) Le CCIEQ, c’était une équipe de base de 3 ou 4 permanents avec plusieurs bénévoles, selon les activités programmées. Le rapprochement avec la CCIQM aidait, entre autres, sur ce plan des ressources humaines disponibles. Parlez-nous de votre équipe?

(L. L.) «Ici, je fais pleinement partie de l’équipe à l’exportation. Nous sommes en tout six personnes. Chacun des cinq autres a une autre fonction première que de m’assister dans mon mandat à moi, mais ils sont tous là pour m’appuyer. Il faut surtout ici comprendre que le volet sensibilisation à la formation est dorénavant tout à fait intégré dans la programmation de l’équipe à l’exportation. Nous sommes donc six personnes qui travaillent ensemble. Je pense même que cette façon différente de travailler apportera une valeur ajoutée aux gens d’affaires. Au niveau du recrutement, ce qu’il y a de bien ici, aussi, c’est qu’il y a une base de données...»

(CMQC) Les moyens financiers disponibles sont-ils plus importants avec la nouvelle formule intégrée à la SPEQM?

(L. L.) «Ce n’est pas moi qui possède les réponses à ce titre. Puisque je fais partie de l’équipe export, je ne travaille pas à partir d’un budget séparé. C’est donc Caroline Lepage, la directrice de l’équipe, qui contrôle l’aspect financier.»

(CMQC) Nous savons que l’une des conditions pour que le c.a. de la SPEQM accepte d’intégrer le CCIEQ, c’était que son financement soit assuré par les gouvernements pour les trois prochaines années. Doit-on comprendre que cette question est effectivement réglée pour au moins les trois prochaines années?

(Caroline Lepage) «Oui! D’abord, le CCIEQ n’a pas de déficit accumulé et effectivement cette condition a été remplie. Nous recevrons même un petit surplus budgétaire de la part du CCIEQ à la fin de leur année financière, le 31 mars prochain.»

(CMQC) Que réservez-vous de nouveau pour les gens d’affaires dans les prochains mois?

(Line Lagacé) «D’abord l’activité de formation dans le cadre d’AmeriContact, le 23 mars. En avril, le 25, il y aura une activité en collaboration avec la Chambre de commerce de la rive sud de Québec, au restaurant Ryna, sur le thème «L’exportation, ça se finance».

De façon plus générale, les gens doivent maintenant s’attendre à nous voir intégrer la formation à toutes nos activités à l’exportation.»

(CMQC) Depuis trois ans, bien des gens d’affaires avaient pris l’habitude des salles de formation du CCIEQ dans les voûtes de l’historique maison du 17 rue Saint-Louis. Avez-vous, ici même, à votre disposition des salles pour tenir certaines de vos activités ou celles-ci seront toujours organisées dans des hôtels de la région?

(L. L.) «Ici, je vais effectivement utiliser la salle de réunion pour des groupes de moins d’une vingtaine de personnes. Idéalement, j’aimerais bien toujours tenir nos activités de formation ici, entre autres pour la proximité de toutes les ressources, la facilité de rejoindre les autres personnes de la SPEQM, etc... mais pour les gros groupes, ce sera la formule dans les hôtels de la région.»

(CMQC) Les gens d’affaires peuvent-ils s’attendre à ce que les activités de formation leur coûtent moins cher?

(L. L.) «Nous n’avons pas la même obligation de nous financer à même nos activités qu’avait le CCIEQ. On a moins la notion de profit. C’est donc une bonne nouvelle pour les gens d’affaires. Le rapport qualité/prix sera meilleur. Ils doivent s’attendre à des coûts d’environ 50$ pour une demi-journée et de 80$ pour une journée complète. À Montréal, par exemple, une journée complète de formation coûte environ 200$! Donc oui, je pense que ce sera moins cher qu’avant!»

(CMQC) Outre la simplicité au niveau des interlocuteurs, que gagnent les gens d’affaires de la région avec la nouvelle formule?

(L. L.) «Ils me disent tous «Mon Dieu que c’est plus facile!» Je constate que c’était évident dans leur tête de retrouver tous les services sous le même toit. Pour eux, c’est une belle évidence et ce n’est pas une surprise d’apprendre l’intégration du CCIEQ à la SPEQM. Je pense que ça répond à un besoin.»

(CMQC) Votre mandat vous amènera-t-il à offrir de la consultation sur une base individuelle?

(L. L.) «Non, ce n’est pas mon rôle de rencontrer les gens d’affaires individuellement. Je ne le ferai pas. Vous touchez cependant ici tout l’élément important de l’intégration de la formation au sein de l’équipe export de la SPEQM. C’est le conseiller à l’exportation qui va faire ce type de repérage individuel. Avec eux, par la suite, je pourrai monter des activités pour réaliser l’arrimage.»

(CMQC) Vous avez quitté un emploi à l’Université Laval pour venir relever un gros défi ici. Que faisiez-vous à l’Université Laval? Qui est Line Lagacé?

(L. L.) «Je suis originaire de la Gaspésie. J’ai une formation juridique. J’ai fait mes études de notaire à l’Université de Sherbrooke, j’ai aussi une maîtrise en management, mais c’est à Québec que j’ai toujours exercé mes emplois. J’étais à l’Université Laval depuis mai 1999, où j’ai entre autres mis sur pied l’entreprise d’entraînement FACTO, qui a démarré en janvier 2000. Avant, j’ai travaillé un an et demi au ministère de l’Industrie et du Commerce, au 800 Place d’Youville, au centre ville de Québec. Et avant j’avais été arbitre pendant trois ans à la Commission de l’assurance emploi

(CMQC) Merci et bonne chance.