Connexion et Internet de demain, sommes-nous dans le coup?

par Frédéric Turcotte, consultant
fredericturcotte@hotmail.com

 

Vous connaissez la Suède? Pays qui partage quelques similitudes avec le Canada par sa position géographique et avec le Québec par sa taille, 9 millions d’habitants. La Suède est aussi, avec la Corée du Sud, un des endroits les plus branchés de la planète sur le haut débit. La région de Stockholm - avec ses 2 millions d’habitants - employant 50 000 fonctionnaires qui reçoivent un PC et une connexion Internet pour chez eux est résolument en train de se préparer à être une « e-city ». La mise en place de la technologie est chose du passé. Les services sont maintenant mis de l’avant en privilégiant les 150 000 enfants de la région.

La Suède a aussi un autre point en commun avec le Québec, un opérateur historique, Telia, le BCE local, qui en menait large dans le contrôle de la communication. Mais ils ont passé outre et ont réussi à mettre en place 500 000 kilomètres de fibre, à brancher les 27 villes de l’agglomération et 100 000 immeubles, soit 80% de ceux-ci.  Avec la création d’une société publique détenue à 91% par la ville, ils ont dissocié la propriété de l’infrastructure de la fourniture de services. Stokab se définit comme un opérateur de fibres noires (fibre optique non « illuminée », non ou partiellement utilisée) avec des prix en dessous de l’opérateur Telia et est malgré tout rentable. Plus de 80% des foyers du grand Stockholm disposent d’un PC et sont branchés.

Les Suédois ont aussi une loi passée en mars 2000 : la «Information Society for All». Cette initiative majeure (240 millions $) en faveur des 6 000 écoles et 140 000 professeurs est basée sur le volontariat de ceux-ci (vous créez une équipe de professeurs et on vous remet un PC et un accès Internet; 60 000 se sont inscrits à ce programme www.itis.gov.se/english), ainsi que sur un backbone de fibre optique enroulé autour des fils électriques haute tension qui coûte deux fois moins cher que dans une tranchée et qui relie les villes entre elles.

En comparaison, il est intéressant de souligner la réalité dans la grande majorité des écoles du Québec. Le « dernier mille » fait cruellement défaut, le haut débit n’atteint pas les réseaux dans les immeubles et dans les écoles. Les laboratoires d’informatique ont des équipements souvent désuets, que les étudiants fréquentent quelques minutes par semaine et/ou des dinosaures, gracieuseté du gouvernement, qui refile ses 386 dans les classes. Lorsque l’on va sur le site de Canarie (OBSL financé par le gouvernement fédéral canadien et le secteur privé) on nous dit, à propos du haut débit et des écoles : « Traditionnellement, le coût de nouvelles installations à large bande pour les lignes d'abonné, notamment dans les foyers, est considéré si élevé qu'aucune analyse de rentabilisation ne semble viable. La sagesse conventionnelle exige l'utilisation de modems de câble et de matériel DSL sur les réseaux traditionnels jusqu'à ce que la demande pour des services à très haut débit soit prouvée. (…) En vue de cette demande éventuelle pour une large bande passante, de nombreuses municipalités au Canada et dans d'autres pays déploient des réseaux à fibres noires dans les écoles et dans d'autres organismes. » Mais nous sommes encore loin des efforts concertés, d’un financement adéquat et des initiatives locales, comme celles de Suède, qui traversent les océans par leurs succès.

Michael Nelson, directeur de la Stratégie et de la Technologie chez IBM, a fait une évaluation intéressante du développement d’Internet. Selon lui, nous n’avons que 3% de la révolution Internet de réalisé. L’accroissement de la rapidité de la connexion a été jusqu’à présent au cœur de l’évolution et il reste encore beaucoup à découvrir : l’Internet toujours ouvert, partout, naturel, facile, fiable, etc. Un peu comme l’ampoule électrique qui est très utile, mais n’est après tout qu’une seule utilisation possible de l’électricité.  « Nous allons savoir que nous sommes plus loin dans cette révolution lorsque nous ne dirons plus : Nous allons sur Internet. Est-ce que l’on dit : Je vais sur la ligne électrique, lorsque nous nous faisons sécher les cheveux ? » [i] 

Quelle sorte de société branchée voulons-nous avoir pour nos enfants? Le programme : « Branchez les familles » a été un succès, avec plus de 200 000 familles qui ont acheté ou loué un ordinateur. Mais ce n’est qu’un petit pas dans cette révolution qu’il ne faudrait pas vivre avec un retard trop considérable sur certaines régions du monde.


[i] Nelson est professeur au Wharton School de l’université de Pennsylvanie

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