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COMMERCE MONDE fête son 4ième anniversaire

Pour une utopie de la nouvelle ville
Québec la nouvelle, je veux
t’aimer!

Une campagne électorale historique, une rude campagne, peut-on déjà dire, se vit sous les yeux et les oreilles de plus en plus attentives des citoyens de Québec. Ils seront au-delà de 500 000 à se donner un maire et 39 autres élus dans autant de nouveaux districts électoraux répartis dans 8 arrondissements de l’actuel territoire de la Communauté urbaine de Québec (CUQ). Depuis le printemps, les politiciens sont pleinement en action. L’été qui s’achève les a montrés - en apparence seulement - au ralenti, car les Québécois aiment que l’on respecte leurs vacances estivales. La rentrée de septembre sonne cependant l’heure du déchaînement des forces qui s’affronteront pour l’historique vote du 4 novembre 2001.

Souhaitons – exigeons diantre! - dorénavant du contenu de la part des prétendants à la noble position d’élu du peuple. Disons-le sans détour, le débat n’a pas impressionné personne jusqu’à ce jour. C’est à croire que l’utopie n’arrive pas à vivre, à Québec! Et pourtant, c’est d’utopie, d’idéal de société, de manifestations de leadership éclairé et responsable, d’invitations au dépassement, dont les électeurs que nous sommes tous rêvons d’entendre parler. En passant, où sont les jeunes? Où sont ceux qui vivront dans cette ville nouvelle et pour qui, finalement, la génération des «BAL» (Boucher-Arthur-L’Allier) prétendent la construire? Leurs «mots à dire» et leurs «idées pour faire» seront-ils pour la prochaine fois, en novembre 2005?

Québec la nouvelle, je veux t’aimer! Aux politiciens qui s’avancent et se commettent pour mériter nos votes, demandons une vision de nos ambitions collectives d’aujourd’hui, du temps présent, mais aussi de l’avenir plus lointain. Livrez-nous votre utopie de la ville nouvelle en citoyen visionnaire et responsable. Et surtout, merci à l’avance, acteurs primordiaux de notre démocratie à faire mieux vivre. Enfin, bonne et enrichissante campagne électorale, Québécois!

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Internet et cybercapitalisme
Pour une utopie de la nouvelle économie

Internet est un merveilleux outil pour que «...le cybercapitalisme donne un tour de vis supplémentaire pour favoriser l’uniformisation globalisante, l’homogénéisation culturelle, la consommation effrénée, la sur-exploitation économique et le gaspillage sauvage des ressources de la terre», soutiennent les activistes qui s’opposent aux forces lourdes de la mondialisation. Internet est aussi un merveilleux outil pour la cyberdémocratisation de cette mondialisation trop «libérale» et «néo-capitaliste», selon ces mêmes activistes. C’est peut-être même Internet qui aura mobilisé et attiré jusqu’à Gêne ce jeune Italien, devenu maintenant un «martyr», suite aux événements dramatiques du Sommet du G7.

Ni mal, ni bien, Internet est un outil! Voilà! Il n’est pas plus que le papier imprimé qu’a inventé Gutenberg en 1448. Comme le vaillant papier, Internet fait ce que l’humain qui l’utilise lui dicte de faire, de dire, de promouvoir... Plutôt que de tirer sur l’outil du messager, planchons donc sur une utopie de la nouvelle économie, une utopie des nouvelles technologies de la communication et de l’information, qui sera au service de l’Homme et pas l’inverse!

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Francophonie et Nations unies
Pour une utopie de la jeunesse mondiale, du sport et du développement

Les 4ièm Jeux de la Francophonie, ceux de Ottawa-Hull, auront aussi vu passer un représentant personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies en la personne de Adolf Ogi, ex-président de la Confédération helvétique (la Suisse), qui agit actuellement à titre de Conseiller spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le sport au service du développement et de la paix. Monsieur Ogi a pour mission de développer des liens entre les organismes et les institutions qui oeuvrent dans le monde du sport afin d'appuyer des causes onusiennes en matière de paix, de santé, de droits de la personne ou d'éducation. Il est entré en poste en février 2001. L’ONU souhaite que les grandes vedettes mondiales du sport - comme Zidane et Ali jusqu’à maintenant l’ont fait avec succès dans des projets-pilotes -  se mobilisent derrière l’humanisme et les idéaux de paix, de sécurité et de développement qu’elle tente d’atteindre depuis sa création après la 2ièm Guerre Mondial de 1939-45. Les agences relevant de l'ONU ont compris que le sport pouvait véhiculer leur message. Il est déjà acquis que l'Organisation mondiale de la santé et la Fédération internationale de football font équipe pour mener une campagne anti-tabac lors du prochain Mondial. Sommes-nous proche d’une commandite Coke, Nike ou Nestle avec le drapeau de l’ONU? Une question sur laquelle le nouveau coonseiller spécial Ogi n’a pas voulu développer, se contentant de dire qu’il laisserait celà à la discrétion des fédérations sportives mondiales! En claire, une future ''patate chaude'' qu’il n’a pas envie de tenir directement dans ses mains! "Il ne s'agit pas de faire la promotion du sport, mais de faire avancer la cause de l'ONU", se contente de répéter monsieur Ogi, en soutenant que le sport et ses héros peuvent faire tomber les barrières politiques, raciales ou autre.

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Québécois de la capitale
Bonne «Saison de Chine»!

Les «saisons» ne se comptent plus à Québec et au Québec. Du Québec New York 2001  au France au Québec, la saison, il faudra aussi surveiller cet automne Québec Bordeaux côte-à-côte. Et lors de la «Journée de la Chine» à Expo Québec, le 25 août dernier, le maire Jean-Paul L’Allier en a rajouté, il a lancé un peu du bout des lèvres: «…cette  ¨saison¨, si l'on peut dire, de la Chine à Québec…», en parlant de toute la série d’événements impliquant divers visiteurs chinois qui se déroulent dans la région de la capitale québécoise en 2001 et particulièrement durant la saison de l’automne qui arrive.

Le maire n’a pas tord de parler sur ce ton. Il est loin d’être étranger à la venue de ce ¨vent de Chine¨ qui souffle sur Québec avec des ¨rafales¨, reconnaissons-le, impressionnantes. Lui-même a bien parti le bal avec la mission d’une vingtaine de personnes de la région qu’il a dirigée en mai dernier, pour officialiser le jumelage Québec-Xi’an. Résultat quasiment immédiat : une mission économique de 60 officiels et gens d’affaires de Xi’an a passé trois jours à Québec, les 7-8 et 9 août dernier. Et que dire du Pavillon de Chine-Xi’an à Expo Québec! Au moins 20 000 visiteurs en sont ressortis avec leur nom en chinois sur un beau petit papier fait pour l’occasion. En décembre, le Forum Québec-Xi’an-Changchun attirera encore une délégation chinoise d’au moins 60 à 75 personnes. Le Musée de la civilisation, le Carnaval d’hiver de Québec auront aussi leur temps fort chinois dans les prochains mois.

Cette belle médaille chinoise - que le maire L’Allier n’hésite pas à partager avec son prédécesseur Jean Pelletier qui avait répondu positivement à l’appel venu de Xi’an en 1988 – a aussi son côté face qui mérite tout autant d’être mis en lumière. À contre courant des efforts du maire de Québec, le gouvernement du Québec ne fait pas de la Chine une de ses actuelles priorités internationales. La logique du tout récent Plan stratégique du ministère des Relations internationales que dirige Louise Beaudoin fait que le Pupitre Chine du MRI vient de passer de deux à une seule ressource professionnelle et que son budget - de 100 000$ pour ses dépenses de programme qu’il était l’an dernier - est maintenant passé à un très maigre 50 000$. Bref, le Québec, qui malheureusement n’a souvent pas les moyens de ses politiques en matières internationales, ne suit pas le maire L’Allier dans son pari sur la Chine.

D’appuis, financiers, techniques, diplomatiques – et ce de Québec comme d’Ottawa, il en aura pourtant beaucoup besoin le maire de Québec dans les prochains mois comme dans les prochaines années. Faire des relations internationales et/ou des affaires internationales avec la Chine, et avec les Chinois, c’est s’imposer un des défis parmi les plus complexes de la scène mondiale contemporaine.

Québec, la «presque ville olympique d’hiver», n’a qu’à regarder attentivement l’exemple de l’actuelle capitale de la Chine, récemment sacrée ville olympique, pour mesurer son défi de ville jumelée avec une des anciennes capitales chinoises: Xi’an. «There is a feeling that it would be good for the world and good for China if they win», avança Kevan Gosper, un représentant de l’Australie avec le titre de vice-président au sein du Comité international olympique (CIO), dans le contexte du choix de Pékin pour les Jeux de 2008. Mais il faut savoir, comme l’analysait très bien dans son numéro du 12 juillet dernier sous le titre «Beijing's Olympic Gold May Come at a High Price», que:

  • …Beijing is, if anything, even more concerned with containing social unrest. The government has launched a series of crackdowns on corruption and organized crime, and is targeting religious and ethnic groups considered a threat to internal stability.

  • …The dissident movement is not limited to well-known religious groups such as Falun Gong or pro-democracy elements; it has the potential to spread across all sectors of society. From academics and businessmen seeking more intellectual or economic freedom, to unemployed factory workers and disgruntled farmers, the short-term protection of international scrutiny may counter their fear of government retribution.

  • …To prepare for the attention, China has been making deeper structural changes in its security forces. Since the middle of last year, China has established anti-riot squads to develop a more effective, and non-lethal, method of countering growing demonstrations and protests.

Globalement, toutes ces forces sociales testeront à la fois la capacité du gouvernement chinois à garder le contrôle sur les événements et sa tolérance face à l’opposition interne - aux oppositions internes - en Chine. Mais comme STRATFOR le rappelle aussi: «If history is any guide, when pressured for greater political freedom and reform, Beijing's response is to ensure its own power regardless of international opinion.»

La Chine aurait dépensé quelque 40 millions $US pour sa candidature olympique qui a soulevé la controverse principalement en raison du débat sur la situation des Droits de la Personne dans ce pays. L'annonce du résultat a d’ailleurs amené des Tibétains résidant à Toronto à manifester contre le choix du CIO; décision qui incidemment a été durement dénoncé par le gouvernement tibétain en exil. Le maire L’Allier n’a pas été à l’abris de cette complexité chinoise. L’Ambassadeur de Chine à Ottawa était à Expo Québec le samedi 25 août dernier pour un défilé de mode magistralement bien monté par sa propre épouse et le personnel diplomatique chinois en poste à Ottawa. Cinq femmes, se réclamant de la « philosophie bouddhiste » (pas religion!), ont dans un silence totale mais percutent arboré du haut de leur cinq T-shirt jaune tenus à bout de bras bien à la vue des VIP qui voulaient les voir. Ce petit épiphénomène est sans importance , diront plusieurs. Rappellons aussi que le même défilé aura permis officiellement au gouvernement de la République populaire de Chine de présenter aux Québécois un défilé des costumes des 56 ethnies officielles en Chine incluant le territoire de Taiwan. C’est même en choisissant d’utiliser le costume et une coutume tibétaine que les concepteurs du défilé-spectacle ont inclus une marque de reconnaissance envers le maire L’Allier et sa conjointe, qui ont donc reçu en cadeau, au cou, un long foulard blanc. La diplomatie internationale est faite de petits pas très souvent subtilement et savamment joués. Un jeu qui passionne probablement l’actuel maire de Québec, passablement rompu à ce métier dangeureux. Souhaitons que la «saison de Chine» qui commence à Québec ne l’entraîne pas dans des eaux de la politiques des États qui dépassent ce qu’il souhaite construire avec le jumelage de Québec avec la ville de Xi’an.

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4ième anniversaire du Cyberjournal
Pour une utopie de changer le monde

COMMERCE MONDE, avec son édition Québec Capitale, a maintenant quatre ans biens sonnés. À six numéros par année, quatre ans plus tard, vous voilà, fidèles lecteurs et lectrices, avec 24 numéros solidement et éternellement tous aussi disponibles l’un que l’autre dans l’Internet. Merci à la «magie du Net». Mais laissons les bilans détaillés aux analystes et aux historiens - car de toutes façons ce n’est qu’un début - et continuons de regarder devant, vers l’avenir.

L’avenir de COMMERCE MONDE reluque évidemment vers les meilleurs chemins pour accomplir sa mission d’entreprise de presse indépendante. Ce, toujours dans une perspective et un angle d’approche voués à la compréhension des enjeux de l’internationalisation du rôle des villes-régions du monde, dans un monde avec de moins en moins de frontières. Les prochaines étapes seront rendues publiques prochainement.

D’ici là, nous pouvons déjà annoncer que l’équipe du cyberjournal est maintenant plus riche d’un nouveau journaliste en la personne de Vincent Doyon. Vincent a participé à la rédaction d’une bonne partie du numéro 24 sur une base contractuelle. Son entrée dans l’équipe de rédaction sur une base plus permanente est en bonne voie. Une belle première pour COMMERCE MONDE, enfin un journaliste à temps plein pour assurer la couverture de l’édition Québec Capitale.

Autre bonne nouvelle, la plume du rédacteur en chef devant se tenir plutôt au sec pour les prochains mois, la signature des deux prochains éditoriaux du cyberjournal sera offerte à vous, nos lecteurs! Tout en spécifiant clairement que je demeurais éditeur et rédacteur en chef de COMMERCE MONDE, j’ai accepté l’offre de devenir coordonnateur du GRI (Groupe pour le rayonnement international de la région de Québec), à mi-temps, pour la période du 22 mai au 31 décembre 2001. Afin de préserver la nécessaire indépendance d’action qu’exige le travail journalistique digne du quatrième pouvoir que représente les entreprises de presse dans notre société, je me retrouve dans l’obligation de ne signer que des articles qui n’impliquent pas une situation d’apparence et/ou de conflit d’intérêt. Le présent éditorial est donc le dernier que je me permets de signer pour l’année 2001. Nos lecteurs prendront la relève.

COMMERCE MONDE invite donc ses lecteurs à proposer des éditoriaux pour les éditions du 15 septembre et du 15 novembre 2001. Sera publié - INTÉGRALEMENT - le texte éditorial qui correspondra le mieux à l’esprit et à la lettre de ce qu’est COMMERCE MONDE depuis sa fondation (rappelons-le, septembre 1997), dans le contexte du moment, soit en date de chacun des deux prochains rendez-vous que nous préparons pour nos cyberlecteurs.

Daniel Allard
Éditeur et rédacteur en chef